Tu aurais dû - Chasseurs d'ombres T1

18

- Samedi matin.

Hier soir, quand ma soeur était entrée du lycée, elle avait insulté Jey et Érik pendant une bonne vingtaines de minutes après que je lui avais expliqué l'histoire. Mais elle n'avait sûrement pas compris que c'était de ma faute. C'était moi qui avait tout foutu en l'air. Et quand je lui avais dit, elle avait fait claquer sa main sur ma joue.

- Ce n'est certainement pas de ta faute, m'avait-elle dit. Il ne t'a pas retenu !

On avait ensuite passé la soirée devant des séries idiotes avec un pot de glace au cassis dans les mains.

Je soufflais en réfléchissant à hier. J'étais allongé dans mon lit alors que ma soeur chantait à tue-tête dans la salle d'eau. Je décidais enfin à me lever en jetant un coup d'œil à mon réveil. Un peu plus de neuf heures. Je soupirais et enfilais simplement un sweat sur mon torse nu. Mes parents devaient arriver dans l'après-midi. J'avais hâte de les revoir. Ils restaient juste samedi et dimanche. Leur avion partait lundi à huit heures.

Je me pris un chocolat chaud et préparais le déjeuner de Charly. Mon téléphone sonna sur le bar et je le pris. Le nom d'Erik s'afficha. Je ris jaune et reposais mon cellulaire. Je n'avais pas envie de l'entendre. Il sonna encore une fois et ce fut un numéro inconnu. Je me doutais qu'il s'agissait d'un autre de la bande. Je grognais au moment où ma soeur entra dans la cuisine. Elle fronça les sourcils pendant que je le reposais.

- C'est qui ? me demanda-t-elle en attrapant ses cheveux pour les mettre tous du même côté de son visage.
- Érik puis un inconnu.
- Tu devrais décrocher, savoir ce qu'il a à te dire, rajouta-t-elle en s'asseyant sur une chaise.
- Je n'ai pas envie de savoir, crachais-je et elle secoua la tête.
- Tu es bête.

Je levais les yeux au ciel en prenant place face à elle. Elle part son bol et commença à manger alors que je réfléchissais. Mon téléphone sonna alors encore mais ce fut ma soeur qui le prit. Et naturellement, elle décrocha.

- Allô ? Ici Charly ! Oh Érik ! Comment tu vas ? Oui, je vais bien. Evan ? Non, il est parti courir. Il est parti précipitamment, c'est pour ça qu'il ne l'a pas. Je lui passe le message. D'accord, à tout à l'heure !

J'ouvrais grand les yeux. Non, il n'allais pas venir à la maison ! Quand Charly raccrocha, elle soupira en passant une main dans ses cheveux roux. Je la fusillais du regard. Elle ricana en me rendant mon téléphone.

- Il veut te parler à propos de Jey. Il vient à la maison avec Zoé dans la soirée.
- Il y aura les parents, lui rappelais-je et elle secoua la tête.
- Ils ont un repas avec des particuliers ce soir, m'expliqua-t-elle et je t'avais ma mainvontre la table.
- Il ne vient quand-même pas !

Je sortis de la cuisine en laissant tout en plan. Dans ma chambre, j'enfilais un caleçon, un jogging et un haut sous mon sweat. Ma soeur entra dans ma chambre et m'attrapa le poignée doucement. Sauf que je la repoussais. Je n'avais pas envie de parler, je voulais juste qu'on me foute la paix. Je sortis de ma chambre et allais à l'entrée. J'y enfilais mes chaussures de sport et je me mis à courir dehors. J'avais besoin de m'éloigner de tout, de souffler. Je ne voulais pas s'engueuler avec ma soeur mais je n'avais pas envie qu'elle me prenne la tête avec cette histoire non plus.

Je continuais de courir, à petites foulées jusqu'à avoir fait le tour de mon village. Je décidais de retourner au lac que Jey m'avait montré. Sauf que je perdis le contrôle de mon corps. Je continuais de courir, toujours dans la même direction mais je ne le faisais pas de moi même. Je savais ce que ça incluait. Je me laissais alors guider. Jusqu'au lac.

Devant celui-ci, je récupérais lentement mes capacités. Je m'assis sur l'herbe fraiche et je soufflais. J'attrapais le pendentif autour de mon cou et je soufflais un coup. C'est alors que Lucy apparut avec Greg. Merde. Je me relevais rapidement et tentais de partir mais je me figeais. Bordel, ils savaient tous le faire ce truc ? Lucy me sourit et s'avança jusqu'à déposer ses lèvres sur ma joue. Greg posa sa main sur mon épaule et je me sentis reprendre mes esprits.