CHAPITRE 3: L'école.

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«La mauvaise Nouvelle

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«La mauvaise Nouvelle. »

Ce matin là n'était pas comme tous les autres,
Ce jour n'était pas comme les autres,
Ce matin là, je me suis levée toute seule.
Etonné de voir que j'étais là encore couchée sur mon lit.
Etonné de voir que le soleil m'avait trouvé couché sur mon lit.
J'avais l'impression de rêver.

c'était pour moi une forme de paradis.

Je m'étais tellement pincer que j'avais les joues tout rouge.
Je ne comprenais pas pourquoi j'étais encore couchée.
Je ne comprenais pas ce qui se passait.
Je n'avais pas compris ce qui allait m'arriver.

J'allais me marier avec un homme que je n'aimais pas.

*******

Ma triste vérité est que je suis issue d'un mariage polygamique, un autre fléau qui mime l'Afrique toute entière.
J'ai 15 sœurs et 11 frères, et je suis supposée avoir 5 mamans, mais tout juste un papa.
Oui ! Oui ! Vous faites bien le décompte nous sommes bien 27 enfants, moi-même comprise.

Depuis mes 10 ans j'avais toujours su, que ma vie allait être un cheminement vers une longue destiné de femmes qui naissent tristes, et meurent tristes.

Être envieuse, est un défaut m'avait-on appris à l'école, être soumise était une qualité m'avait-on dit dans ma religion.

Le respect des parents étant la base de toute chose dans ma communauté, une bénédiction restait la quête de toutes les jeunes filles du village.

Face à tout ce que je sais du droit et de la juridiction au Cameroun, je sais que vous vous demandez pourquoi une intellectuelle comme moi, ne se rebellait pas face à une situation pareille, c'est bien simple pour nous les peuls, rien n'est plus sacré que le respect de ses parents.

J'avais commencé à lire et à écrire toute seule à la maison, c'est fou mais c'est vrai, tout simplement parce que mon papa me disait toujours que les femmes ne sont pas faites pour aller à l'école. Pour lui, elles ne réfléchissaient pas assez, les femmes n'étaient que bonne pour la cuisson et leur rôle était de s'occuper des taches ménagères.

« Apprend plutôt à cuisiner, à comment garder un homme, prend des conseils chez tes grandes sœurs, tu gagnerais en temps et ça t'aiderais à devenir une bonne épouse. »

Quand je faisais semblant d'être rebelle, j'étais battue par lui. Je ne vous compterai pas le nombre de fois et le nombre de bleu sur mon dos. Mais c'est mon père et je l'aime malgré tout.

Alors en douce, quand mes frères rentraient de l'école, je volais leurs cahiers, et j'allais réviser dans un coin isolé de la maison.

Six ans ont vite passé dans cette situation, j'avais acquis toute seule le niveau d'une élève de classe de 4ème, j'aimais tellement la lecture que quand j'allais puiser de l'eau au marigot avec mes sœurs, je ramassais toujours des bouts de papier qui trainaient au sol, que se soit des pages envolées des romans, des journaux, des poésies, et parfois même des lettres.

Bref, tout était bon pour m'occuper toute la journée.

Un jour, alors que je faisais la rédaction de mon journal intime dans l'étable, je fus surpris par papa qui y venait faire une dernière vérification des bovins ...

il s'approcha de moi en me disant d'un ton coléreux :

- Que fais-tu ici ?

Les mains sur la tête, j'étais accroupie et je s'écriais très apeurée :
- Ne me frappe pas père.

Mon papa se rapprocha et s'assit près de moi, c'était la première fois, qu'on s'assaillait tous les deux cote à cote.

il me dit d'une voix douce :

- je ne te frapperais pas ma fille. Qu'est ce que tu fais ici dit moi ?

La tête baissée, car la coutume de chez moi, demandait aux femmes de ne pas regarder les hommes dans les yeux.

- Père, je suis entrain de lire et d'écrire.

Père prit mon cahier du mauvais sens et fut étonné de voir que j'avais écris des mots... il se leva et se pencha vers la fenêtre de l'étable avec la lampe et s'écria le nom de mon grand frère... Et, il revint s'asseoir près de moi.

Deux minutes après mon frère Moussa arriva.
- oui père !
- lit moi ce qui est écrit sur ce papier.

Mon frère prit le bout de papier et commença à lire le contenu.

« Je crois en Dieu plus que tout au monde,
Je crois au miracle,
Je crois au changement,
Je crois à l'égalité homme-femme,
Je crois à la vie,
Je crois en l'amour,
Je crois à mon éducation,
Je crois à la mort,
Je crois à la paix,
Je crois qu'un jour moi aussi je vivrais le bonheur,
Je crois que les femmes vivront aussi mon bonheur,

Par-dessus tout,
Je crois en toi père,
Je crois qu'un jour père s'assoira près de moi.
Je crois qu'il m'écoutera,
Je crois qu'un jour il se rendra compte que j'avais raison.
Je crois en lui, je sais qu'il est juste, et la raison Dieu nous l'a tous donné.
Je sais qu'il m'aime,
Je sais que je l'aime,
Je sais que tout ce qui fait est bien pour moi,

Mais,
Je ne crois pas à l'infériorité de la femme,
Je ne crois pas que l'école appartient juste aux hommes,
Je ne crois non plus que les hommes soient plus intelligents que les femmes. Vue qu'à Yagoua, il n' y a pas assez de femme à l'école pour leur faire concurrence. La preuve, je n'y suis jamais allé, mais j'écris et je lis mieux que tous mes frères réunis.
Je ne crois pas que la vie qui m'est destinée, soit vraiment ce qui m'est destinée.
Je ne crois pas que tu es le début et la fin de tout,
Je crois que tu es mon père,
Je n'ai pas besoin que tu me frappes,
Non je ne crois pas à la violence,
J'ai des oreilles et j'ecoute.
Je crois au pacifisme.
Père le respect ça ne se vole pas, ça s'acquiert.

Tout ce que je te demande c'est juste un merci et je te promets que je serais la meilleure des filles que tu puisses avoir.

Je t'aime père. »

Père resta assis pendant deux minutes sans rien dire, puis il se leva, Il se dirigea vers la porte et avant de sortir, il me dit :

« Demain ! Tu vas à l'école. »

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Fin de la 1ère partie

Aicha KouriDove le storie prendono vita. Scoprilo ora