Aicha est née à Tibati, un ville auparavant où toutes les femmes n'étaient pas appelées à aller à l'école. Elle a brandi haut la main cette étape sans se douter qu'elle butera sur une autre muraille :
Le mariage forcé.
Elle vous raconte donc son hi...
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Le camion appuyait sur le frein, Moise se jeta sur moi, et il me rattrapa d'un réflexe incroyable tout en me dégageant de la route vers le trottoir. Le camion freina à 5 mètres plus loin.
Moise s'exclama.
- « Tu es folle tu veux te tuer ? »
Le visage en larme, et très abattue je rétorquais.
-« lâche moi je veux mourir. »
J'essayais de me défaire de Moise, mais il tint le coup.
-« Aicha calme toi ! »
Je fondis en larme, mais le chauffeur de camion garé pas très loin s'écrit.
-« hé ! La folle la, si tu veux mourir, ce n'est pas sur mon camion hein ? C'est quelle malchance ça? »
« Tsuiiiiiiiiiipppppssss. » concluait-il par ce son traduisant son énervement.
Moise répondit à cela.
-« désolé chauffeur, excusez la, elle est vraiment navrée. »
Le chauffeur démarra et s'en alla. Moise s'adressa à moi par la suite.
-« Vient, on rentre. Tu vas m'expliquer ce qui ne va pas. »
En larme, je me laissais ainsi guider par Moise.
** à l'autre bout de la ville, Ashley faisait ses valises. **
Elle n'arrivait pas à croire ce qui lui arrivait, elle qui croyait vivre un conte de fée avec son beau africain. Elle fut bien surprise de voir que ce n'était pas le cas.
Des fois, des choses inattendues nous arrivent, et en un clin d'œil, elles changent tout notre être, nous faisant ainsi découvrir une partie de nous, qu'on ne connaissait vraiment pas.
Vous vous entendrez aussi dire des fois :
« Je n'étais pas comme ça, je me découvre nouvellement. La peine que j'ai enduré m'a forgé, je ne suis plus la fille naïve d'autre fois, je me ferais plus avoir, ah ça non. »
Non c'est faux, c'est une libération, une belle libération même, car grâce à ce malheur, vous découvrez en vous quelqu'un de fort, quelqu'un de vivant, quelqu'un de plus coriace.
Il est vrai que la douleur forge certains, et affaiblit d'autres.
« J'aime tomber, oui j'aime tomber de très haut même. La chute c'est la chute, mais, à une certaine hauteur, elle est plus impressionnante. Vous voir vous relever après cela, vous ouvrira toujours les portes de la reconnaissance et des honneurs. »
** Lucie s'adressait à sa mère.
-« Maman! Tu pleures? »
Ashley faisant ses valises, s'arrêta un moment, se rapprocha de sa fille et lui dit.
-« Non Lucie d'amour, c'est la joie qui me fait ça. »
-« Quand on est joyeux on pleure aussi? » lui répondit-elle.
-« Oui chérie, on pleure aussi quand on est trop joyeux. Tu sais, on va rentrer chez nous, au petit matin. »
-« Chouette ! Avec Papa ? »
-« papa va nous rejoindre, il a encore des trucs à faire ici. On va d'abord y aller, ensuite il va nous rejoindre. »
-« Super ! Je veux rentrer à la maison, il fait trop chaud ici. »
** Omar entra dans la chambre, il fut surpris de voir Ashley faire ses valises. Lucie s'approcha de lui en hurlant de joie.
-« papa, maman dit qu'on va rentrer demain matin, C'est trop chouette. »
-« ah bon ? » demandait Omar très surpris de l'apprendre ainsi.
-« oui ! Elle a dit que tu viendras après, parce que tu as encore du travail ici. »
-« Ah! Elle t'a tout dit alors? Bon tu vas aller jouer en bas, je veux parler à ta mère. »
-« ok papa. »
Lucie descendit et sortit de la chambre.
-« Tu comptes aller où comme ça avec ma fille ? »
Ashley rigole.
-« On n'a plus rien à faire ici on rentre chez nous. »
-« oh! Je te stoppe direct. Tu rentres si tu veux mais tu n'iras nulle part avec ma fille. »
Ashley rigola longuement.
-« tu me fais rire, j'ai plus de droit sur elle que toi. Je pars avec elle où je le désire. »
-« ne me lance pas de défi. » lui dit Moise d'un ton sévère.
-« Tu vas faire quoi ? Tu vas retenir de force deux citoyennes américaines ? Ah ça n'essaye même pas. Tu es suffisamment informé, pour me laisser m'en aller en paix. »
-« ok je vois ! Tu veux jouer ce petit jeu avec moi ? Depuis quand tu prends les décisions seule concernant Lucie ? »
-« Depuis aujourd'hui ! »
-« tu veux t'en aller et ben va-t'en alors. Comme tu l'as mise au monde seul, tu seras donc son père et sa mère. »
-« Oui c'est ça ! Tu as fait quoi pour m'empêcher de partir ? Tu crois que je vais rester là à attendre que tu épouses cette fille et qu'on vive un mariage polygamique ? »
Omar rigole.
-« t'ai-je dit que je voulais le faire ? Je t'ai juste fait une remarque. Toi tu es là, tu me demandes de délaisser ma famille, pour m'enfuir avec toi. Non ça je ne peux pas, Je le ferais jamais et essayons de trouver une autre solution. »
-« Omar ! Arrête ta comédie. Crois-moi tu ne veux pas de nous, car si tu le voulais tu allais non seulement m'empêcher de partir, mais tu allais aussi défendre les droits de ton enfant de la zîdâ machin... »
-« On dit zîna. »
-« je m'en fou ! Tu aurais dû défendre ta fille quand ton père la rejetait. Tu es comme tous les gens de chez vous, vous avez les mentalités rétrogrades, vous devez avoir honte. Ma fille, c'est une américaine, elle s'aura ce que c'est que le droit, la liberté, le libre choix. Elle ne grandira pas dans l'antiquité. »
-« Tu sais quoi fait ce qui te semble bon. Un jour, Lucie quand elle sera une femme, elle me réclamera, elle trouvera la force d'aller à ma recherche, et là, je la reverrais. »
Ashley rigola longuement et dit.
-« Ah ça, tu peux te mettre les doigts dans l'œil. Je veillerais personnellement à ce que tu disparaisses de nos vies. Si tu te maris avec cette fille alors qu'aux États-Unis tu es marié avec moi, le jour où tu mettras tes pieds dans mon pays, tu finiras en prison. »
-« si je reste encore avec toi deux secondes, je pourrais commettre une folie. Je préfère m'en aller. »
Omar se tourna, il ouvrit la porte et s'en alla.
-« Va y essaye tu verras, Essaye ! Tu vas où poltron, tu n'es qu'un gros connard. »
La tristesse emporta Ashley par la suite, et elle se mit à pleurer.
