CHAPITRE 5 : Faîtes violence.

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« Frappe »

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« Frappe »

Frappe une femme
Sans gène frappe une mère

Frappe une femme
Sans gène frappe une vie

Frappe une femme
Sans gène frappe ta mère

Frappe-moi
L'amour est femme, je t'aimerais toujours.

Homme,
Oui toi homme.

N'arrête surtout pas de frapper
Frappe comme si tu jouais du Tam-tam.
Frappe homme
Ne t'arrête surtout pas de frapper.
La douleur est femme
Tu nous as déjà assez fait de mal comme ça
Cette douleur de l'enfantement,
Est bien plus pénible que tous les coups que tu puisses nous
donner.

On n'a pas peur de rendre.
On n'a pas peur de vous.

C'est juste que contrairement à vous
Nous sommes raisonnables.

Frappe
Oui toi ! Homme ! Frappe-nous.

Vous avez raison Dieu nous a sans doute crée pour ça.

Normal, nous sommes sorties de votre côte.
Normal, Il a dit que « homme tu travailleras à la sueur de ton
front, et femme tu enfanteras dans la douleur. »

C'est pourquoi nous sommes toujours aussi marginalisées.

Femme si tu ne l'es pas,
Femme si tu ne le vis pas,
Femme si tu ne le sais pas,
Remercie le Bon Dieu
Mais Sache donc que la liberté est universelle,
Et toute personne a le droit de le vivre librement

Toutes les femmes sont pareilles
Toutes les femmes sont au même point d'égalité.
Si une Femme souffre par rapport a son sexe, c'est toutes les femmes qui souffrent.

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-  « on a un prétendant pour toi, ma fille, tu vas l'adorer.  » me disait mon père.  « Il a aussi beaucoup fait l'école comme toi. Et surtout, il est issu
d'une famille très aisée. »

-  « Non ! Père j'ai un fiancé, Justement... » lui dis je.

Père avec une voix coléreuse m'interrompit et rétorqua, en tapant sur la natte

-  Pardon ?

J'ai sursauté ...

- « quoi ? » ajoutait-il

- Papa ! J'ai déjà un prétendant, et il veut m'épouser.

Père les sourcils froncés et le visage coléreux répondit

- Tu as un prétendant ? Et tu veux nous l'imposer ?

- Non Père ! Je ne veux pas vous l'imposer mais plutôt vous le présenter. je l'ai rencontré à Douala, et je suis
tombée amoureuse de lui.

Papa d'un ton coléreux m'interrompit et rétorqua :

-  Ferme la ! Depuis quand ? depuis quand les femmes rencontrent des hommes et leur présentent à leur parents ? T'ai-je envoyé à Douala faire des rencontres amoureuses ?

Mes onze frères présents, se mirent à manifester leurs mécontentements par des bourdonnements, et mon grand frère Moise prit la parole.

- Père ! Vois-tu ? Ne t'avais-je pas dit qu'une femme instruite, est un danger pour toute la tradition toute entière ? Tu vois maintenant de tes propres yeux cet affront ?

Je ne pouvais pas répondre à ses dires, de peur de me faire battre une nouvelle fois, car chez nous une femme n'avait pas le droit à la parole en présence des hommes, si on ne leur avait pas accordé.

Père avec un ton autoritaire s'adressait à moi.

- Que t'arrive t'il Aicha ? Depuis quand une femme émet des idées ? Et surtout quand c'est le chef de famille qui parle ?

Tous mes frères manifestaient leur mécontentement suite à ce
que je venais de dire, pour eux c'était un mépris, un affront, un
manque de respect envers l'autorité familiale qui est mon père. La tradition donne à la femme, une absence totale de décision sur l'avenir de sa propre vie. Mais moi, Je suis allée à l'école et je ne pouvais pas l'accepter. J'ai fait le droit et la juridiction, Je sais ce qui est bien pour moi. Personne n'a le droit d'influencer ma décision. Alors je pris la parole au milieu des hommes.

- Père si je prends la parole devant vous aujourd'hui, ça n'a rien d'une insolence. J'ai le droit à la parole. Père ! Tous mes frères ici présents ont les mêmes droits que moi. Le sexe, ce n'est qu'un détail. Père j'ai été à Douala, j'y ai vécu pendant 10ans et là bas, jamais je n'ai entendu de telles choses. Père là bas, les hommes marchent avec leurs filles, les femmes vont à l'école, elles travaillent, elles ont des hommes qui travaillent pour elle. Père ! La tradition, la religion, et les mentalités ont besoin d'être actualisé, tu sais on est à une période de modernisme. Tous ces rituelles sont dépassés.

Père ! D'après la déclaration des droits des Hommes. Je dis bien Homme avec grand H.

Sur cette déclaration des droits de tout un chacun. Je suis dans
mon droit de me marier avec qui je désire.

Père se leva et me gifla tout en me disant :

- « Ne nous amène pas tes choses des blancs là ici hein ? »

La violence du coup me fit perdre connaissance..

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Fin de la 3ème partie

Aicha KouriWhere stories live. Discover now