Aicha est née à Tibati, un ville auparavant où toutes les femmes n'étaient pas appelées à aller à l'école. Elle a brandi haut la main cette étape sans se douter qu'elle butera sur une autre muraille :
Le mariage forcé.
Elle vous raconte donc son hi...
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« Une femme au lycée de Zohan »
Je suis noire et tu es pareil !
J'ai dix doigts Et tu as les mêmes
J'ai deux pieds et deux mains Et tu as les mêmes
J'ai une vie Et tu en as la même
Tu as un cerveau, non tu en as deux. Moi, je n'en ai qu'un
Tu as des pectoraux Et moi, j'ai une poitrine Il te sert qu'au décor Et moi je nourris des vies avec J'ai un ventre Et tu en as le même Le mien garde une vie Et le tiens garde de la bouffe
J'ai un sexe tout comme toi Le tiens te monte à la tête. Le mien me rend faible
Oh ! Oh toi ! Qui t'a dit que la femme à un sexe faible ? Qui t'a dit que la femme n'a pas d'endurance ? Qui t'a dit que la femme n'as pas d'orgueil ? Qui t'a dit que femme ne peut pas être violente ? Qui t'a dit que tu as le droit d'en posséder des dizaines ? Qui t'a dit que la femme est un objet dont tous les hommes peuvent s'accaparer ? Qui représente la bonté dans l'humanité ?
Toi ! Toi Homme, Toi qui raconte cela Toi qui paraît si fort ! Je suis sortie de ta côte oui Et toi tu sors d'où ?
Qui t'a gardé pendant neuf mois ? Qui t'a nourri aux seins pendant 12 mois ?
Qui t'a porté, t'a nettoyé , t'a bercé , t'a tout appris... ?
C'est Moi, Oui moi ! Moi, le sexe faible.
💜
Je ne le savais pas encore mais j'avais échappé un mariage à l'âge de 10 ans par mon départ à l'école. Beaucoup de prétendants me rejetaient soi-disant qu'une femme instruite ne pouvait pas faire une bonne épouse.
Une femme au lycée de Zohan, cela ne sonnait donc pas bien dans les oreilles des villageois. j'étais tout le temps mise à l'épreuve, et je crois savoir pourquoi.
Tous ces hommes qui se demandaient si j'allais tenir. Pour eux voir une femme à l'école, c'était comme voir un dragon, dans les temps modernes.
j'entendais dire de la bouche de tous ces hommes, des énormités à notre sujet. Et tout simplement pour cela, Je m'étais donc fixé un double objectif :
Tout d'abord prouver à mon père que je suis capable de faire mieux qu'un homme, et ensuite prouver à ces hommes, que les femmes sont des incontournables de cette société moderne.
5 ans plus tard, je suis major de toutes mes promotions et je reçois une bourse pour l'université de la capitale économique Douala, où j'ai passé 5 ans de plus, sans frein, ni vraie obstacle, couronner de succès et d'un master en droit et juridiction.
À près 5ans passés hors de Tibati, je suis enfin de retour chez moi. Je constatai à quel point cette partie du pays ne changeait jamais. Le seul constat fût mes sœurs qui n'étaient presque plus là, vue qu'il ne restait plus que la dernière, toutes avaient finis par se marier: le traditionnel marriage arrange à chaque fois.
Vue cette situation, je rentrais avec une surprise qui naïvement je pensais à l'époque qu'elle plairait à mes parents.
Arrivé chez moi, je fus accueillie comme une reine, mes parents étaient tellement fière de moi, qu'on avait passé toute la journée à parler de mon aventure académique , et de ma future admission à l'école normale d'administration et de magistrature du Cameroun.
Mais ce jour, je ne sais pas pourquoi ? Mais j'ai eu peur de parler à mon père de l'homme avec qui je voulais partager ma vie. Peur de dire à papa ce que je ressentais, ce que je voulais dans ma vie .
J'avais enfin réussi à avoir sa confiance, je ne désirais pas la perdre de nouveau.
Moi qui était battue, Me voilà à l'écoute, et assise à côté de lui . Pour toutes les filles de mon village, c'est beaucoup plus un idéal qu'un simple souhait. Mais, il fallait que je lui parle.
Alors vint la soirée, et papa m'avait fait appel.
Il était assis au milieu d'une longue natte de paille légèrement arrondie, en compagnie de tous mes frères autour du feu dans la grande cours.
10 ans sont passés et papa commençait déjà à se faire vieux, ça se voyait sur son visage parsemé de rides et de poils blancs. J'ai répondu à son appel et je suis venue comme la tradition l'indiquait, les cheveux voilés, et le corps bien couvert.
Papa me demanda de venir m'asseoir près de lui, ce que je fis et il prit la parole .
- ma fille Aicha, Tu as bien grandis. Regarde comment tu es devenue, tu es maintenant une femme.
La tête voilée, je regardais le sol, et je me mis à sourire.
- si je t'ai fait venir aujourd'hui c'est pour te dire combien tu nous rends tous fiers ici. J'ai ténu à te dire que je suis vraiment fièr de toi, et te dire combien je t'aime. Je regrette tout ce que j'ai pû te faire enduré dans ton enfance. Tu sais, nous les anciens, il faut nous excuser, nous sommes tellement ancrés dans la religion. C'est pour votre bien. Tu sais je veux perpétuer la tradition. Afin qu'aucun de vous ne s'éloigne de celle-ci.
Papa retira mon voile et me dit
- Regarde-moi dans les yeux.
j'ai soulevé mes yeux et je l'ai regardé.
- j'ai une bonne nouvelle pour toi et pour toute la famille. Tu sais, je me suis occupé de ton école tout seul et ça m'a couté beaucoup d'argent. Aujourd'hui je me sens faible, j'ai 65 ans, je ne peux plus m'occuper de toi comme avant.
- « Père ce n'est pas un problème. Je suis déjà une grande fille. À ce sujet, je voulais te dire que je voudrais me marier. » lui dit-elle.
Père avec un grand sourire, répliqua aussitôt.
- Dieu est grand. On voulait te le proposer, on a un prétendant pour toi. Je te jure tu vas l'aimer. Il a aussi beaucoup fait l'école comme toi, et surtout, il est issu d'une famille très aisée.
- Non ! Père, j'ai un fiancé Justement...
Père avec une voix coléreuse m'interrompt et rétorqua, en tapant fort sur la natte.
- Quoi ?
J'ai sursauté sans savoir que c'était le début de tous mes ennuies.
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Je dirais que j'avais de la chance d'avoir été proposé à mes 24 ans, c'est d'ailleurs si rare d'aller aussi tard en mariage chez nous.
Mes soeurs n'ont pas vu leur quinzaine célibataire, certaines se sont même mariées à 10 ans.
