Chapitre 6: Lui

26 5 0
                                    

Arrivé au dessert, c'est juste un yaourt au chocolat, je remarque qu'un petit mot a été glissé dessous.

Je le prend, le déplie et commence à le lire.

Ça fait plus d'une semaine que je tourne en rond dans ma cellule, j'en ai marre... Je veux sortir d'ici, je veux aussi savoir qui m'a laissé ce mot étrange.

"Je suis désolé, mais je n'ai pas pu ouvrir ta porte, les gardes sont arrivés avant que je n'y parvienne.
Je ne t'oublie pas, je réessayerai dans quelques jours.
Tiens bon."

Je ne sais pas qui il est, mais je pense que je vais lui faire confiance. Après tout, j'ai rien à perdre à essayer de m'échapper.

Je commence vraiment à trouver le temps long, les quelques jours se transforment en quelques semaines... Et en attendant, rien ne se passe.

Les médecins, enfin... Les hommes en blouse blanche, ne sont pas revenus me voir depuis la dernière fois, et tant mieux, moins je vois de monde, mieux je me porte.

Pour m'occuper, je fais des pompes, des abdos, je frappe dans le vide, mais il m'ait arrivé de frapper la porte ou les murs, ces coups là, je les ai bien sentis passer. Parfois je fais des siestes, jamais trop longues, mais elles me permettent de me reposer et d'être en forme au cas ou l'homme reviendrait pour me faire sortir.

On me fais seulement sortir pour me laver, je suis escorté de trois gardes, un devant et deux derrière moi. Les douches se trouvent au fond du couloir vers la gauche. Lorsqu'on pénètre dans cette pièce, on voit en tout premier, d'immenses cabines de douche que l'on arrose avec les jets qui sont juste à côté, la pièce est éclairée grâce à des néons peu puissants, ce qui donne un air encore plus sinistre à la scène. J'entre dans l'une des douches et on m'asperge d'eau chaude, on me frotte avec un balais remplis de savon, je ne veux même pas savoir s'ils l'utilisent sur d'autres que moi, et on m'apporte une tenue propre. Avant de me ramener dans la chambre pour que je puisse manger.

Les repas me sont apportés trois fois par jour, ce qui est normal, mais je ne mange qu'une ou deux fois. Quand je fais la grasse matinée, donc tout le temps, et quand Tom mange mon repas du midi, ce qui ne me fais plus que le dîner.

Je commence à faire les cents pas dans ma chambre en comptant de un à mille, puis de mille à un, ça me permet de me focaliser sur autre chose que le temps qui passe et qui s'écoule lentement et de garder une bonne santé mentale, parce que la santé physique c'est bien, mais la santé mentale c'est encore plus important. C'est elle qui me permet de ne pas basculer dans la folie.

Je suis à 344 quand on m'apporte le dîner.

Comme d'habitude, Blondinet me jette les couverts, qui sont emballés dans un petit sachet blanc, après avoir vérifié qu'il n'y a plus personne et ressort de la chambre en fermant la porte à clé derrière lui. Je pose le plateau sur le lit et m'assois en tailleur à côté.

Les repas du soir ne sont pas très variés, soupe et dessert au chocolat. Cette fois c'est une soupe de légumes. Je ne suis pas particulièrement friand des repas tout préparés de... l'asile ? Mais lorsque mon ventre cri famine, le goût importe peu.

J'ouvre le sachet, prends la cuillère à soupe et commence à engloutir le repas.

Il y a quelque chose de différent sur cette cuillère, quelque chose en plus qui ne devrait pas être là. Je la tourne et vois inscrit au marqueur noir :

"J-5 (lire j moins cinq) à 01:01."

Un espoir ? Une offre de liberté ? Si c'est le cas, j'accepte tout de suite, j'ai tellement attendu ce moment, un signe de vie de mon seul allié.

LIÉSWhere stories live. Discover now