Chapitre 5: Elle

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J'ouvre les yeux et vois, en gros plan... la tête de Marie. Je sursaute, pousse un cri, qui ressemble plus à un couinement de chaton, et me redresse dans le lit.

Elle sourit et me tend un verre d'eau, que je bois en une gorgée tellement ma gorge est sèche, je trouve d'ailleurs étrange qu'elle ne me fasse pas mal.

Je regarde l'horloge accrochée au mur au dessus de la porte du bureau de l'infirmière, à ma droite. Il est neuf heures du matin.

- Il est l'heure de manger jeune fille, tu as sans doute faim étant donné que tu as dormi pendant presque deux jours d'affilé.

Deux jours, mais c'est pas possible ! J'étais si fatiguée que ça ?

Elle me demande gentiment si j'ai encore mal à la gorge, j'essaie de parler afin de lui répondre

- Non, ça va mieux. Merci.

Je lui fait un sourire qu'elle me rend, elle me donne ensuite un bol de céréales, que j'englouti en entier avant de lui en redemander, elle sourit et me ressert.

Après le quatrième bol, je n'en peux plus, et le lui redonne. Elle s'en va le ranger dans son bureau.

Quand je vois qu'elle ne revient toujours pas, je décide de me lever. Malheureusement, je le fais beaucoup trop vite, ma tête commence à tourner et je m'écrase de tout mon poids sur le sol.

-Aïe. Dis-je simplement, alors qu'en fait je n'ai pas mal. Je me met à rigoler, on devrait me filmer, la scène est tellement comique.

J'entends Marie courir et entrer dans la pièce toute paniquée.

- Oh mon dieu ! Tu t'es fait mal ? Oh ma pauvre.

Elle m'aide à me relever et me rassoit sur le lit.

- Pourquoi t'es-tu levée ?

- Je... je... pardon. Dis-je en baissant la tête, toujours en souriant.

- Non, ne t'excuse pas, ce n'est rien. Deux jours sans marcher, c'est assez déstabilisant. Tu as mal quelque part ?

- Non...

Elle soupire et l'inquiétude quitte peu à peu son visage.

- Je vais t'aider.

Elle me sourit et me tend ses mains, que j'attrape avant de me lever, mais cette fois, je le fais en douceur.

Mon équilibre revient, mes jambes ne tremblent plus, je la lâche enfin et fais quelques pas, pour me placer devant un miroir accroché au mur près du bureau de Marie.

Je regarde attentivement mon cou. Ce n'est pas très beau à voir même si je pense que la trace est beaucoup moins prononcée que lors de mon arrivée il y a deux jours.

- C'est très prometteur, me dis Marie, tu guéris bien et assez vite, ce n'est plus qu'une question de temps. A son retour, le Directeur n'y verra que du feu.

- Quand revient-il ?

Elle me regarde toujours en souriant.

- Dans deux semaines, il a pris des vacances bien méritées.

Je ne connais pas cet homme et je n'ai absolument aucune envie de le voir.

Pourquoi je suis si importante à ses yeux ? Je fais partie de sa famille ?
La réponse à la dernière question est simple : Non...
Si je faisais partie de sa famille, il ne m'enfermerait pas et ne me ferait pas passer des tests.
Alors je suis qui pour lui ?
Quels sont ces fameux tests dont Marie parlait au téléphone ?

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