Chapitre 2: Lui

71 8 2
                                    

Je ne sais pas depuis combien de temps je ne dors plus.

Malgré la fatigue j'ouvre les yeux, mais les referme aussitôt.

Trop de lumière ? Ce n'est pas possible puisque mes paupières n'en laissent passer que très peu.

Au bout de quelques minutes, pendant lesquelles j'ai ouvert et fermé les yeux, je me suis un peu habitué à la luminosité. Je peux enfin regarder la pièce.

Maintenant je comprend pourquoi j'ai eu mal aux yeux, la salle dans laquelle je me trouve est entièrement blanche.

Je crois que je suis sur un lit, bon d'accord en fait j'en suis sûr. J'essaie de me relever, mais je remarque que mes bras sont...bloqués ? Mais pourquoi ?

Ils sont croisés sur sur mon ventre. Je relève la tête et vois une camisole. Bon ben, puisque je ne peux pas m'aider de mes bras, je roule sur le côté et pose mes pieds au sol, il est fait de lino (comme dans les salles de classe). Génial !
En plus de la camisole, j'ai un pantalon blanc mais rien aux pieds.

Il n'y a pas grand chose dans cette salle... Non pardon, il n'y a rien à l'exception d'un lit et d'une porte en fer avec une petite ouverture à auteur d'yeux. Je m'avance donc vers celle-ci, bien décidé à trouver quelqu'un qui pourrait m'aider.

Je place mon coude sur la poignée et appuie. Comme je m'en doutais elle est fermée. Je suis vraiment con parfois, lorsqu'on met une camisole à quelqu'un c'est qu'on le trouve dangereux, donc pour encore plus de sécurité on ferme la porte à clé !

Je rapproche ma tête de l'ouverture, il y a un couloir avec d'autres portes et derrière elles, d'autres chambres, j'ouvre la bouche pour parler, mais je suis coupé par la personne d'en face.

C'est...peut-être un homme ou alors c'est une femme, mais avant que je ne puisse lui demander qui il ou elle est, elle, parce que sa voix est féminine, chuchote des paroles incompréhensibles, qui deviennent audibles au fur et à mesure que le ton de sa voix monte :

- Réveil, réveil mauvais, malade, prison...haha, mauvais, mauvais mauvais... ha, ....

Et elle continue à dire des trucs qui n'ont absolument aucun sens tout en parlant de plus en plus fort.

Je fais quoi moi, est-ce je lui parle ? Je vais essayer on verra bien :

- Madame, tout va bien ?

Pourquoi je demande ça moi ? Non elle ne va pas bien et ça se voit quand même. Elle ne me répond pas, mais je m'en fout.

Je retourne me coucher dans mon lit en me disant que s'il y a des gens ici c'est qu'il doit y avoir des repas ou même des visites médicales. Je ferme les yeux et me rendors.

Je suis réveillé brusquement par un cri, il était assez court et je l'ai entendu de loin enfin pas trop non plus, mais il a suffi à redonner vie à l'ensemble des personnes qui se trouvent dans les pièces autour de moi.

J'entends des hurlements, certains frappent violemment leur porte. Ils font trop, mais alors beaucoup trop de bruit à mon goût.

J'ai peur, pas de la situation, la camisole, les cris..., ni de l'endroit dans lequel je me trouve, non, tout ça, ça me paraît tellement irréaliste que s'en est presque drôle. En fait ce dont j'ai peur, c'est que je ne sois pas en train de rêver, que l'on m'ait réellement laissé pourrir ici, que l'on m'ait oublié...

Mes "voisins" sont toujours aussi agités, même après dix bonnes minutes, mais comme je n'ai pas de montre, je ne peux pas le savoir avec précision.

J'en ai marre, mon dos me gratte, mais avec cette camisole, mes mouvements sont très limités.

Je décide donc de m'en débarrasser, mais il se trouve que cette opération est bien plus compliquée que prévu. Je ne pense pas que dans les films, les camisoles sont aussi serrées que celle que je porte, comme je le disais, mes mouvements sont très limités.

A bout de force, après avoir tout tenté en vain, je me laisse tomber sur le lit.

Pourquoi je suis là ?

Je me redresse subitement. Ils ne font plus de bruit, c'est très étrange. Ça y est je commence à flipper.

Quand avait-ils arrêté au juste ? J'étais peut-être trop concentré sur la camisole pour l'avoir remarqué ? Je m'approche de la porte...

En regardant par l'ouverture, je vois des gens courir dans le couloir, certains en blouse blanche, on dirait des médecins et d'autres en camisole ou avec des T-shirts et des pantalons.

Je tente d'ouvrir ma porte mais rien n'y fait, elle est toujours fermée.

Sans que je ne m'y attende, un visage apparaît devant moi, je sursaute et laisse échapper un petit cri de surprise, avant de me reculer de quelques pas. L'homme qui se trouve en face de moi à les yeux rouge, il faudrait peut-être le prévenir que boire trop de café c'est mauvais pour la santé. Il semble avoir un peu plus de trente-cinq ans.

- Qu'est-ce que tu regardes, c' est moi que tu regardes ? Regarde, libre, REGARDE PAS ! Hahahahahahaaaaa !

Il est reparti en rigolant, mais pas un rire amical, non, un rire de fou, comme dans un... asile,...

Non, non, non, non, c'est pas possible ? Je ne suis pas dans un asile ? Non, non, non, je ne suis pas fou ? Hein ? Non, il doit y avoir une erreur...

Un gros bruit envahit le couloir, mais cette fois-ci, il vient de hauts parleurs, c'est un message d'alerte :

- Alerte, plusieurs sujets du secteur B sont hors de leur cellule, veillez vous diriger, dans le calme, vers l'issue de secours la plus proche, la sécurité a été prévenue.

Secteur B ? C'est ici le secteur B ?

Il n'y a plus personne dans le couloir, je commence a désespérer de voir la sécurité arriver.

Des bruits de pas se rapprochent rapidement, il faut que je leur dise que je ne devrais pas être là, alors je demande haut et fort afin que l'on m'entende :

- Eh, est-ce que quelqu'un peut m'aider ?

- Dépêchez-vous, il ne faut pas les laisser partir ! Cria un homme.

Attend ! Ils ne m'ont pas entendu là ? Mais c'est pas possible !

- Eeeeeeeeh, cette fois je cri plus fort, venez m'aider.

Un homme armé arrive à ma chambre.

- Ah, enfin merci, au début j'ai cru que v...

NAN MAIS JE RÊVE LÀ ? Il vient de me tourner le dos, il s'en va...

- MAIS PUTAIN ! JE VOUS PARLE ET VOUS, VOUS PARTEZ, AIDEZ-MOI JE VOUS DIS... J'attend quelques instants avant de donner des coups de pied dans la porte, BORDEL MAIS VOUS ALLEZ L'OUVRIR CETTE PUTAIN DE PORTE ?!

Je suis subitement projeté en arrière, lorsque la porte s'ouvre. Prévenez-moi la prochaine fois...

Alors que je me relève, je sens quelque chose dans mon cou, je n'ai pas le temps de me rendre compte de ce qu'il se passe, je ne peux plus retenir mes paupières qui se ferment alors que je tombe. C'est mauvais ça, très mauvais...


LIÉSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant