Chapitre 28: Sacrifice

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Stéphanie essaya à nouveau de reprendre le contrôle.

— Laisse-la tranquille ! Elle n'a rien fait !

Mathieu n'en revenait pas de ce qu'il venait de voir. Il cria à la mère de famille :

— Qui que vous soyez, je vous rappelle que vous avez assassiné des personnes innocentes et que vous allez devoir venir avec moi.

— Et alors, reprit l'autre voix de cette dernière, qu'est-ce que ça peut me faire ?! Si je le pouvais, je serais descendu plus bas que l'enfer.

Charlène s'avança vers sa mère et s'adressa à elle.

— Maman, dis-moi ce que je dois faire pour que tu puisses t'en débarrasser.

— Ma chérie, je préfère mourir que de te tuer de mes mains.

La jeune femme répondit avec la voix d'Emma :

— Mais ce n'est pas de ta faute. Je te promets que tu ne tueras pas Charlène, mais ne fais pas ça.

— C'est la seule solution.

Elle ouvrit la première porte au hasard et se mit à courir vers la petite fenêtre de la pièce. Elle la déverrouilla. Il faisait sombre à l'extérieur et il pleuvait des cordes.

— Je dois en finir une bonne fois pour toutes.

— Stéphanie, ne faites pas ça, s'écria l'officier de police ! Il doit y avoir un autre moyen.

— C'est la seule et unique façon de mettre un terme à toutes ces tueries.

Des larmes se mirent à couler sur ses joues car elle savait qu'elle ne verrait jamais sa fille vivre son amour, se marier, devenir mère...

— Je vais vous demander une faveur, commissaire : prenez soin de ma fille. Elle a assez souffert comme ça. Je sais ce qu'il s'est passé entre vous dans la maison. Je sais que vous aimez ma fille et vous la rendrez heureuse.

— Maman, ne fais pas ça !

Un éclair retentit dehors.

— C'est la seule solution, ma chérie. Je dois le tuer avant que ce ne soit lui qui me tue et qu'il se serve de quelqu'un d'autre comme il s'est servi de moi.

Elle grimpa sur le rebord de la fenêtre.

— Tu étais censé me tuer aujourd'hui à minuit, cria-t-elle à celui qui la possédait, mais c'est moi qui vais mettre un terme à tout ça, espèce de salaud !

— Si tu sautes, tu vas nous tuer tous les deux. Ne souhaites-tu pas voir ta fille devenir une femme ? La voir vivre son amour ? Voir ses enfants ?

— C'est déjà ce que tu m'as sorti il y a vingt ans, quand ça n'allait plus avec mon compagnon de l'époque. Même s'il était avec ma meilleure amie, qu'il me faisait souffrir, je l'aimais. Et lorsqu'il m'a dit qu'il ne me reprendrait pour rien au monde, c'est là que tu as pris le contrôle de mon corps.

C'était l'histoire dont Emma avait fait part à Charlène en la lui chuchotant à l'oreille, la même histoire que l'adolescente avait vécue au lycée. Une rupture sentimentale brutale et inattendue.

— Stéphanie, ne fais pas ça ! Il doit y avoir une autre issue !

— Non, Emma. C'est la seule issue pour vous libérer, pour me libérer et pour protéger notre fille de ce fou. Il s'est servi de toi pour me rabaisser et il s'est servi de moi pour tous vous massacrer.

Elle regarda sa fille, les larmes ruisselant sur ses joues, et lui dit d'une voix étranglée :

— Adieu ma fille chérie. Je t'aime.

— Mamaaaaan !

Charlène essaya de la rattraper mais c'était trop tard, sa mère se laissa tomber dans le vide. Au moment où elle toucha le sol, le craquement des os de tout son corps se fit entendre malgré la forte pluie qui ruisselait dehors.

Charlène se jeta dans les bras de Mathieu et sanglota bruyamment. Il la serra contre lui, et se mit à pleurer lui aussi.

— Je suis désolé Charlène. Je suis vraiment désolé.

Une lumière blanche apparut et les âmes d'Emma, de son mari, d'Alice, du père de Charlène, de Stéphanie et de beaucoup d'autres, montèrent vers le ciel en disant :

— Merci.

Puis ils disparurent et la voûte s'éclaircit.

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LA MAISON DES MORTS (version nouvelle)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant