Chapitre 6: Disparition

197 18 4
                                    

Elle revint finalement à elle, non pas dans le cimetière, ni chez elle, mais dans la forêt. Un inconnu était penché sur elle. Il était de forte corpulence, les cheveux courts comme les soldats de l'armée, entre le milieu et la fin de la vingtaine ; elle le trouva à son goût.

Elle tenta de s'asseoir, mais de grandes griffures sur son ventre et son omoplate gauche la faisaient atrocement souffrir. L'homme lui dit d'une voix sérieuse et dure :

— Bonjour jeune fille. Je m'appelle Mathieu Fontane et je suis de la police. J'aurais des questions à te poser.

— Mais qu'est-ce que je fais ici ? Comment suis-je arrivée là ?

Une chose est sûre, elle n'avait pas pu venir ici toute seule. Elle essaya de se souvenir de ce qu'il s'était passé lorsqu'elle se souvint de la silhouette qu'elle avait vue au cimetière avant de s'évanouir.

— Pourquoi as-tu fugué de chez toi hier, reprit le policier ?

Elle fut surprise de l'entendre dire cela. Ses yeux devinrent ronds comme des soucoupes.

— Quoi ? Comment ça, fugué ?

Il parut aussi surpris qu'elle. Elle n'avait visiblement aucun souvenir de ce qu'il s'était passé.

Il reprit son sérieux puis ajouta :

— Qu'est-ce que c'est, ces griffures que tu as sur ton bras et sur ton ventre ? Et ce bleu sur ton omoplate ?

Elle ne voyait absolument pas de quoi il parlait mais lui répondit quand même.

— Je ne me souviens de rien, à part que je suis allée au cimetière, ensuite... plus rien. Je sais que c'est dur à admettre, mais je vous supplie de me croire, je ne sais pas d'où viennent ces marques. Je ne sais même pas pourquoi je suis allée là-bas.

Elle ne voulait pas raconter ce qu'il s'était passé car elle n'allait quand même pas lui dire que c'était le fantôme d'une petite fille qui l'avait conduite jusque-là. Jamais il ne la croirait.

De plus, rester inconsciente pendant toute une journée était impossible. Que s'était-il passé pendant ces dernières vingt-quatre heures ? Où avait-elle pu être tout ce temps ?

Elle essaya de se relever mais la douleur à l'omoplate et les griffures au ventre la faisaient souffrir le martyre.

— Aïe, cria-t-elle !

Mathieu la prit sur son dos en lui disant :

— Ne t'inquiète pas. Je vais te ramener chez toi pour qu'on soigne tes plaies

Complètement sous le choc, Charlène se laissa porter jusque chez elle, tout en s'agrippant à lui aussi fort qu'elle le pouvait, au point qu'il sentait ses mains tremblantes. En chemin, Mathieu ne cessait de se demander d'où venaient ces étranges griffures ?

Il la porta pendant une bonne demi-heure en traversant la forêt jusqu'à arriver au domicile de la jeune femme. Il entra dans la maison, déposa Charlène sur le canapé puis alla chercher dans salle de bains de l'étage de quoi s'occuper des plaies de l'adolescente, après avoir demandé où elle se situait.

|3& X\


LA MAISON DES MORTS (version nouvelle)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant