LA MAISON DES MORTS (version nouvelle)

Chapitre 20: Apparition innatendue

Charlène appela sa mère mais elle n'eut aucune réponse. Mathieu prit le combiné et rappela son équipe. Lorsqu'il raccrocha, il la questionna :

— Tu ne sais pas où ta mère est allée ?

Elle secoua la tête.

— Tu as pu apprendre quelque chose sur la vidéo trouvée dans le sous-sol ?

Il secoua la tête à son tour.

— Je viens d'apprendre que la caméra a disparu. Vraisemblablement, quelqu'un l'a dérobée.

Elle soupira, dépitée.

— Je crois que ma mère est liée à tous ces meurtres. Si seulement je pouvais t'aider.

Elle s'approcha de lui, mit ses bras autour de son cou et sa tête contre le creux de son torse.

— Je t'aime, Mathieu.

— Moi aussi, je t'aime. Et dès que cette affaire est réglée, je t'emmènerai loin de cette maison de fous.

Il avait raison, c'était une maison de fous, et elle était majeure à présent. Mais ils ne se connaissaient que depuis la semaine dernière. Il était trop tôt pour envisager une histoire d'amour sérieuse. Leur bulle paisible éclata lorsque quelqu'un prit ses jambes à son cou aux alentours de la forêt et qu'une silhouette apparut à la fenêtre. Mathieu se précipita hors de la maison et se lança à sa poursuite. Charlène resta devant la porte d'entrée. Elle entendit alors du bruit provenant de sa chambre. Elle monta les escaliers à pas de loup puis ouvrit la porte avec appréhension. Avec surprise, elle constata qu'il n'y avait personne. Elle y entra et la porte se referma violemment derrière elle. Elle se retourna et revit cette lumière aveuglante, qui disparut aussitôt. Elle put voir sa grand-mère, décédée quelques mois plus tôt. Ses yeux se noyèrent de larmes et Charlène dit d'une petite voix :

— Grand-mère, c'est toi ?

— Oui, c'est bien moi.

Mon Dieu, elle voyait l'esprit de sa grand-mère à présent.

— Méfie-toi de Stéphanie. Elle a commis un acte horrible il y a dix-huit ans.

Une idée épouvantable lui vint à l'esprit : sa mère avait peut-être massacré son père, Emma, son mari, Alice, et toutes les personnes qu'elle avait découvertes dans la partie cachée de la maison. Sa grand-mère lui tendit la caméra que la jeune femme avait vue dans la grange. Le film se déroula alors sous ses yeux.

Elle put voir sa mère vingt ans plus tôt.