Chapitre 17: Vérité mouvementée

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— J'ai des questions à vous poser à toutes les deux.

Ils entrèrent tous les trois dans le salon quand Charlène vit à nouveau Emma qui lui faisait signe de venir. Puis elle entendit la voix de Mathieu ordonner :

— Charlène, viens !

Elle s'assit à côté de sa mère sur le canapé, et il commença à les interroger au sujet du père de l'adolescente. Mais Emma continuait à appeler Charlène, et cette fois il y avait aussi son époux. Tous deux lui faisaient signe de monter à l'étage.

— Je reviens. Je vais aux toilettes.

— Non tu restes là. Charlène !

Mais elle monta les escaliers à pas de course, poursuivie par Mathieu, fou de rage.

Puis elle s'arrêta net dans la salle de bains, où elle eut la surprise de voir un trou à la place du miroir. Un trou qui ressemblait plutôt à un tunnel. Il était relativement sombre, peu profond car l'on voyait déjà de la lumière de l'autre côté, mais terriblement rocailleux. Le moindre faux pas et c'était la blessure assurée. Une personne adulte de sa corpulence pouvait se faufiler à l'intérieur sans problème. Il y avait très peu de poussière sur le sol, ce qui signifiait qu'il était déjà là depuis longtemps. Elle s'apprêtait à l'emprunter quand elle sentit la main puissante de Mathieu lui attraper le bras.

— Maintenant Charlène, tu vas m'expliquer ce qu'il se passe. J'ai voulu être sympa avec toi, je t'ai mis en confiance...

— Vous ne comprenez pas ?! hurla-t-elle. Je vais peut-être passer pour une folle mais je vois des fantômes ! Et pas n'importe lesquels !

— Attends, tu peux m'expliquer ?! Je ne comprends pas !

— Je vois des fantômes depuis que j'ai emménagé dans cette maison, j'entends aussi des voix et je fais des rêves aussi. Et quand je vois ces esprits, ils essaient de me montrer des choses qui ont forcément un sens mais qui m'échappent encore.

— Donc, si j'ai bien compris, tu vois des fantômes.

— Emma Rivière, son mari et sa fille.

Il pouffa avant de hurler :

— Ne me prends pas pour un imbécile !

Elle fit un bond en avant mais ne perdit pas son calme.

— Je sais que c'est du délire...

— Et comment tu sais qu'elle avait un mari et une fille ?

Mais la conversation s'interrompit lorsque Mathieu et Charlène entendirent une voix qui venait du tunnel.

Sans plus attendre, ils entrèrent dans la galerie et se retrouvèrent dans un couloir étroit. Charlène repassa alors la dispute quelques minutes plus tôt dans sa tête et constata que sa mère n'était intervenue à aucun moment. Décidément, elle devenait de plus en plus étrange. D'abord, elle n'était pas surprise de la mort de son mari, et maintenant elle n'était pas venue les voir pendant que le ton montait.

LA MAISON DES MORTS (version nouvelle)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant