~Imagine 2~

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Newton (1087 mots)

Si durant les premières semaines, la nouvelle fut difficile à digérer pour moi, j'avais compris par la suite que, même si c'était pour une toute autre raison, la nouvelle que je représentais avait été compliquée à accepter aussi.
Je débarquais dans un milieu exclusivement masculin, avec un spectre allant de dix à vingt ans, et étais piégée dans un labyrinthe sans issu, avec des monstres y rôdant.
Ils avaient dû faire face à une fille, pour la première fois en un peu plus de deux ans, et depuis, la Boîte n'était pas redescendue.

Même si cela faisait un petit temps qu'ils étaient auto-suffisants, ce détail ne rassura personne, et ç'avait été normal.

***

Agenouillée dans la terre, je désherbe tant bien que mal alors que le soleil tape sur ma tête. Si la Boîte n'est plus redescendue, le climat qui avait toujours été au beau fixe avait brusquement changé pour ressembler à quelque chose d'on ne pouvait plus... Vrai ?
Quelque chose comme ça du moins.

-Val', attrape ça !, me hèle Chuck. Tu vas encore t'évanouir ou avoir un coup de chaud !

-Mais non, garde-le pour toi ! Je peux gérer, ne t'inquiète p...

Soudainement, je sens quelqu'un enfoncer un chapeau de paille sur ma tête sans autre forme de procès, Chuck toujours en visuel.

-Newt... , soupiré-je, je n'en ai vraiment pas bes...

-Bien sûr, c'est ce que me dit ton visage rougis par l'effort et la chaleur, coupe-t-il sèchement. Si tu veux travailler ici, très bien, mais fais-le correctement, okay ? On n'a pas besoin d'une imbécile dans les pattes.

Je ne réponds rien et me renfrogne, vexée par le ton et les propos du blond. Depuis le début, il ne semble pas grandement m'apprécier, je l'ai bien compris, mais ce n'est jamais agréable de se faire humilier ainsi.

-Mec, tu trouves pas que tu es dur avec elle ?, intervient un des blocards. Sérieux, lâche-lui la grappe ! Sans elle, on serait encore à arroser matin et soir chaque plan, okay ?

Le maton ne répond rien mais ne se priva pas de soupirer bruyamment.
D'un simple hochement de tête, je le remercie et reprends ma tâche fastidieuse.

***

Le soir a tardé encore un peu plus que la veille, mais personne ne semble s'en formaliser réellement, à part Newt qui, durant l'attente pour le repas, fait une nouvelle remarque sur le changement climatique depuis que la Boîte n'est pas descendue.
Et encore une fois, je me fais encore plus petite, mais ne parviens pas à échapper aux regards peu discrets que me lancent certains.

-Tu devrais en parler à Minho ou Tomas, me marmonne Chuck en attrapant un pain.

-Non, ce n'est pas bien important... Et de toute façon, ils ont d'autres choses auxquelles penser.

J'attrape un verre et des couverts, puis me saisis rapidement d'une assiette contenant purée et carottes, puis m'en vais m'installer vers le fond.
En réalité, même si certains des blocards me défendent lorsqu'ils jugent que Newt va trop loin dans ses remarques, il n'y a que Chuck qui me parle réellement. Pour autant, le temps du repas est réservé à Tomas, et c'est bien normal. 

Seulement, cette fois-ci, je suis rejointe par un blond plutôt hostile, qui fait claquer sèchement son plateau contre la table en bois.

-Je peux ?, interroge-t-il.

En réalité, ça ne ressemble pas vraiment à une question, mais je hoche la tête sans réfléchir, alors que le benjamin du groupe, assis à l'autre bout de la salle, me jette un regard affolé.

Newt ne prononce plus aucun mot et ne fait que manger, dans le silence. Je fais donc de même, n'ayant de toute façon aucune idée de quel sujet nous pourrions aborder ensemble. Et alors qu'il termine son repas, il semble attendre que je termine le mien.
A peine ma dernière bouchée avalée, il attrape mon plateau pour aller le ranger avec le sien alors que je reste figée sur ma chaise.

Le jeune homme revient aussi vite qu'il était parti et me tend la main, patientant sans me presser. Sans réfléchir vraiment, je glisse mes doigts contre sa paume rugueuse, alors que de son côté, Chuck est à deux doigts de se lever de sa chaise.

-Viens, on va aller discuter...

-Okay...

Perdue, je ne sais pas trop ni quoi dire ni quoi faire, alors je le laisse diriger ce moment inattendu, espérant fortement qu'il ne se passera rien de grave.

***

Ma main toujours dans la sienne, Newt ne semble pas remarquer le rouge qui me monte aux joues ni le trouble qu'il provoque en moi. Il n'a toujours rien dit, et nous nous éloignons toujours un peu plus du réfectoire. 

-Tu sais, Valentina, je n'ai... Enfin, je... C'est à dire que...

Voir le maton bégayer est on ne peut plus inattendu, et je ne sais plus où me mettre. Nous nous sommes arrêtés derrière les dortoirs, à l'orée de la forêt. Les rayons lunaires nous éclairent alors que le blond garde irrémédiablement la tête baissée.

-Je veux dire... C'est que... Pourtant, tu...

-Je...?, essayé-je de l'encourager en serrant légèrement sa main dans la mienne.

-Je m'excuse, lâcha-t-il après ce qui sembla être le plu long silence de sa vie.

Fronçant les sourcils, je ne comprends pas ce revirement de situation et il semble s'en rendre compte.

-Je ne devrais pas être si dur avec toi, c'est injuste... Mais, c'est juste que...

-Newt, je ne vais pas te piquer, tenté-je de plaisanter.

Un léger sourire se glisse alors sur ses lèvres, et mon cœur fait un léger écart face à cette moue inattendue. 
Inattendue car elle est causée et ne s'adresse que par et à moi. Cependant, mon but a été atteint et j'en suis d'autant plus contente.

-Je... Ouais, je sais... C'est juste que je ne sais pas vraiment comment me comporter avec toi...

Haussant un sourcil, je pince mes lèvres pour retenir un rire et me reprends.

-Et donc, tu me faisais des réflexions vexantes et blessants parce que... Je t'intimide ?

-Non ! Non, pas vraiment... Quoique si, peut-être... Je suis désolé de m'être comporté comme un imbécile depuis que tu es arrivée, vraiment.

Son regard baissé sur ses chaussures, je m'avance d'un pas vers lui en serrant ses doigts des miens.

-Tu crois qu'il est possible de... Je ne sais pas... Changer de comportement ?, proposé-je. Je veux dire, je ne suis pas un Griffeur, et toi non plus, alors on peut surement essayé d'être... Mmh... 

Ses yeux croisent les miens, et l'étincelle qui y brillait semble s'atténuer lorsque je termine ma phrase.

-Amis ?

-Ouais. Ouais, surement...

-Pour l'instant, reprends-je avec un petit sourire.

Ses sourcils se froncent alors que je me penche vers lui et pose mes lèvres tendrement sur sa joue, non loin de ses lèvres.
Lorsque je me recule, son teint est bien plus rosé qu'il y a quelques instants, mais le mien est très certainement plus coloré que ça encore.

-Pour l'instant, répète-t-il, souriant de plus belle.

OS/Imagines : Teen WOLF × L'ÉpreuveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant