23. On est capable du meilleur comme du pire

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J'me suis retourné et j'ai vu un mec, j'sais pas d'où il sortait lui. Dans un élan d'adrénaline, même si ma jambe m'faisait souffrir, je me suis jeté sur lui. On s'battait et l'autre folle elle a ramassé l'couteau. J'la voyais s'approcher de moi. J'crois bien qu'elle voulait me finir. Alors que j'commençais à croire que j'allais y passer, Mohsîn l'a propulsé à l'autre bout de la pièce et il a prit le couteau avant de l'enfoncer dans l'ventre à l'autre dep*.

Le mec il était à terre, il commençait à baigner dans son sang. L'autre chienne elle a prit son téléphone elle a appelé l'ambulance. Nous on a disparu aussi vite qu'on a pu, j'm'appuyais sur Moha parce que ma jambe m'faisait souffrir.

Adama m'a donné un tee-shirt propre qu'il a attrapé dans son coffre puis il me l'a appuyé sur la jambe. On a tous pris la route en direction d'Paname, on avait pas plus de temps à perdre ici. J'me sentais pas très bien, mais j'voulais pas les faire paniquer.

« Adama : Oh re-frè* ? T'es sur que tu veux pas qu'on t'emmène à l'hôpital ?

- Laisse tomber, c'est pas une égratignure qui m'enverra à l'hosto.

Adama : Quel égratignure imbécile, tu pisses le sang là.

- T'inquiètes j'te dis, je gère. Envoie juste une bouteille d'eau. »

Il me donne de quoi boire, et j'me rafraîchis un peu.

« Nadjib : Tu demanderas à Amira d'te désinfecter au moins ?

- Quoi ?! C'est moi qui m'vide de mon sang, mais pour le coup c'est toi qui délire frère.

Nadjib : Ta plaie elle va s'infecter si tu la laisse comme ça.

- J'm'en occuperai moi-même, au calme.

Nadjib : On rigole pas avec ça Imran. On sait jamais wAllah.

Adama : T'sais quoi, on s'arrête à la pharmacie d'la prochaine ville et on demande à une pharmacienne d'regarder viteuf*. »

J'l'es ai laissé dans leur délire et j'étais en train de penser à Amira. Faut surtout pas qu'elle apprenne que j'me suis blessé, elle s'posera des questions sur la façon dont s'est arrivé et je préfère pas.

Aussi fou que ça puisse paraître, elle avait pas encore pété ce que j'faisais pendant son absence. Elle savait pas qu'son homme menait une sorte de double vie. Des fois j'avais comme l'impression d'être schizophrène, j'suis une autre personne quand j'suis accompagnée de la rue... J'suis pas la même personne que quand j'suis avec ceux que j'aime.

Elle était au courant de rien, et c'était beaucoup mieux comme ça. J'savais pas comment elle allait le prendre si elle l'apprenait, et en vrai, sans mentir, je préférerai ne pas le savoir.

On a roulé encore un peu avant de s'arrêter dans une petite pharmacie. Une petite dame d'une cinquantaine d'année est venue me désinfecter. Ce qui m'a plus chez elle, c'est qu'elle a pas cherché à savoir comment je m'étais fais ça.

« La dame : C'est un peu profond, mais je ne pense pas qu'il y ai une nécessité de faire des points de sutures. Je vous conseille quand même d'aller voir votre médecin, et de désinfecter la plaie tout les jours et de faire un bandage après. »

Elle m'a mit une compresse au dessus de la plaie et l'a rendu immobile à l'aide de sparadrap. Je l'ai remercié et j'allais la payer, mais elle ne voulait rien prendre. Du coup j'ai insisté et j'lui ai glissé un billet en plus. J'avais complètement zappé mais heureusement Nadjib m'a prit des dolipranes.

Comme Adama et Mohsîn avaient pris des vêtements vu qu'ils étaient restés quelques jours à Marseille histoire d'régler quelques affaires, ils m'ont prêté des vêtements parce qu'les miens étaient tachés de sang. J'me suis changé deuspi* dans la gova et on a reprit notre chemin.

« J'ai sombré mais tu m'as illuminé »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant