Tant mieux.

C'est comme si je laissais ma marque sur elle, en attendant de la laisser en elle. Et j'aime cette idée. Pire, je l'adore, je la savoure.

— J'aurais pu trouver un autre homme... suggère-t-elle en tirant sur ma tignasse quand je mordille le lobe de son oreille. Un que j'aurais le droit d'avoir.

T'as vraiment cru que je laisserais un autre te toucher comme je meurs d'envie de le faire ? grondé-je en mordant plus fort son cartilage. T'as rêvé. Personne d'autre que moi ne verra la rougeur de ton excitation sur tes joues, Vix. C'est hors de question.

Mes mains remontent le long de ses cuisses, avant de se planter dans ses fesses pour la presser un peu plus contre mon bassin. Une douce plainte régale mes tympans quand son entrejambe s'écrase contre ma queue, qui se réjouit de sa chaleur. Vix baisse alors ses yeux alourdis par le désir sur mon érection, avant de marmonner :

— C'est à cause de moi que...

— Tu vois quelqu'un d'autre que toi, ici ?

Elle lâche un soupir d'aise quand je donne un léger coup de reins vers le haut, pour me frotter contre elle. De mon côté, c'est une torture. Je suis à la fois capable de jouir dans mon jogging comme un adolescent tellement elle m'excite, et pourtant si loin d'être satisfait par ce semblant de contact.

— Et quand bien même, ajouté-je d'une voix rauque. Je ne l'aurais pas remarqué, je ne vois que toi, petit renard. Toi, toujours toi. Partout, tout le temps.

Un râle de plaisir m'échappe au moment où elle se met à bouger ses hanches avec plus de fermeté. Sa chaleur est un supplice des plus délicieux, je voudrais ne plus jamais m'en éloigner. Ma tête bascule en arrière contre le dossier du canapé alors qu'elle continue d'onduler sur moi, tout en tirant sur mes cheveux. Mes doigts s'enfoncent dans la chair tendre de ses fesses, et lui arrachent un gémissement plus bruyant que les précédents.

Je manque de perdre tout semblant de contrôle quand ses dents s'attaquent à ma lèvre inférieure, au point qu'un goût ferreux se glisse sur nos langues quand elle m'embrasse. Sa ferveur n'a d'égal que son désir, qui s'exprime à chaque fois que nos bassins se rencontrent. Nos souffles erratiques se mêlent entre chaque baiser brûlant dérobé à l'autre tandis qu'elle se frotte contre ma queue dans une cadence qui va vite avoir raison de moi si elle ne s'arrête pas.

— Vix... geins-je contre ses lèvres gonflées, enfiévré par sa chaleur, son odeur et le plaisir qu'elle m'arrache sans même que je ne rechigne. Si tu continues, je vais...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase, tout se passe trop vite. C'est comme une explosion, à la fois dans mon crâne et dans mon jogging. Ses plaintes se font plus bruyantes, alors qu'elle les noie contre ma langue, et soudain, elle se tend contre moi, ses ongles s'enfoncent dans mon cuir chevelu et provoquent une décharge électrique dans tout mon corps, jusqu'à mon membre tendu et douloureux. Mais ce qui me fait basculer, c'est tout le reste. Le gémissement plus bruyant, plus désespéré qui s'échappe de sa gorge, l'étreinte de ses cuisses autour de mes hanches, les petits coups de bassin qu'elle effectue, anarchiques, et l'humidité qui traverse mon jogging. Tout ça, c'est la recette pour l'orgasme le plus intense qu'il m'ait été donné de connaître jusqu'ici. Et la façon dont mon prénom prend possession de ses cordes vocales au moment où elle jouit contre moi finit de m'achever.

— Putain, Chase... je...

C'est ainsi que je la rejoins dans le gouffre de la jouissance, tremblant et frissonnant de délice. Un râle de plaisir m'échappe alors que je la serre contre mon cœur enragé, qui pulse les endorphines à toute allure dans mes veines.

Nous restons de longues minutes à écouter nos pouls s'accorder sur un rythme trop rapide, avant que Vix ne se redresse sur ses jambes encore tremblantes, le visage cramoisi.

— Bordel, je suis désolée, je ne sais pas ce qui...

— Eh, la coupé-je en me levant à mon tour. Ce n'est rien, c'est OK. Tout va bien.

— Non, mais... je ne sais pas ce qui s'est passé, je ne voulais pas...

Je fronce les sourcils en constatant qu'elle évite mon regard. Ses mains passent dans ses cheveux dans des gestes nerveux, tremblants. Et puis je réalise. Je fais le lien.

— Attends... commencé-je en m'approchant doucement. C'est... c'était ton premier orgasme ?

Je pose mes mains sur ses joues pour la forcer à me regarder dans les yeux, ce qu'elle fait sans aucune résistance. Au milieu de la luxure danse une lueur d'incompréhension, comme si elle avait perdu le contrôle sans s'en rendre compte.

Nous sommes deux, dans ce cas.

Ses dents martyrisent sa lèvre inférieure, sans relâche. Alors je passe mon pouce dessus pour la libérer avant de l'embrasser avec autant de douceur que possible. Je tente de la rassurer, de lui faire comprendre que tout va bien, qu'elle a le droit de se laisser aller.

— Il n'y a pas à avoir honte, soufflé-je en caressant son nez avec le mien. Qu'est-ce que je devrais dire, moi... J'ai joui dans mon pantalon comme un putain d'adolescent, c'est ridicule.

— Je suis désolée... marmonne-t-elle, les paupières fermées.

Je dépose un baiser sur le bout de son nez, avant de répondre :

— Arrête de t'excuser. T'as aimé ?

— Oui...

— Moi aussi, alors tout va bien, Vix. D'accord ? Tout va bien, je te le promets.

Elle finit par lâcher un soupir de soulagement, après de longues secondes à la câliner contre mon cœur.

— Et tu veux que je te promette autre chose ? ajouté-je en caressant ses cheveux.

Elle hoche la tête.

— Je te promets que je serai aussi celui qui te donnera tes prochains orgasmes, petit renard. Tu n'as pas idée comme j'aime savoir que j'ai été le premier à te procurer autant de plaisir.

Elle cache son visage contre mon torse, sans doute pour que je ne la voie pas rougir sous mes promesses. Mais c'est peine perdue, je vois d'ici ses oreilles écarlates. J'esquisse un sourire moqueur, avant de m'écarter d'elle pour murmurer :

— Si tu permets... je crois qu'il faut que je prenne une douche.

Je ne pensais pas qu'elle pouvait être encore plus rouge. Il semblerait que je me sois trompé, puisqu'elle prend la couleur d'une écrevisse quand ses prunelles se posent sur l'entrejambe de mon jogging, orné d'une tâche humide, résultat de nos deux orgasmes.

— Oh, bordel... je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée...

Ses mains cachent ses yeux, tandis que j'émets un rire avant d'aller chercher mon sac dans la voiture. Tant de choses tournent dans mon crâne, pourtant celle qui prend le dessus sur les autres est celle qui me plaît le plus.

Elle est si douce et innocente...

Et bordel, je suis raide dingue de son innocence et de sa douceur.

Broken RulesWhere stories live. Discover now