Chapitre quarante-quatre

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Deux autres semaines venaient de passer tranquillement, sans rien d'anormal, à part mes sentiments. Il n'y avait plus le désir physique d'avant, c'était bien plus que ça. Je le voulais, lui. Je voulais qu'il me regarde de ses yeux verts, qu'il m'embrasse avec ses lèvres rosées, qu'il me touche avec ses mains, qu'il me câline avec ses bras, qu'il me dise des mots doux. Je suis amoureux de Jeon Jeong Guk. Et j'en vire à l'obsession, jalousant quiconque s'approchait un peu trop de lui.

Je parcoure les rues coréennes, la tête cachée sous mon parapluie noir, mes pieds évitant les flaques d'eau qui jonchaient le sol pavé. Autour de moi, les vitrines allumées arboraient des couleurs rougeâtres ainsi que de centaines de petit cœur. Dans deux jours, les amoureux montreraient à qui veulent les voir, leur amour qu'ils pensent éternel.

Je m'attarde devant une boutique vendant des vêtements, une très belle chemise était portée sur un mannequin, elle était noire, moulant le corps blanc et sans forme de l'objet. C'était tellement simple, mais il rendait quand même la personne la portant, sexy. Son coût était de soixante mille won, je me la suis refusée dès que j'ai vu son prix, c'est-à-dire, depuis lundi, nous étions passés devant le magasin lundi dernier, avec mon colocataire.

Une voiture passe et de l'eau me fouette le visage, me réveillant soudainement, j'essuie ma joue avant de jurer et de secouer mon parapluie de tout sens pour montrer mon mécontentement. Je reprends d'un pas décidé la route de mon maudit appartement en trainant une chariote contenant de la nourriture, quand mon téléphone se met à sonner : JungKook.

« Allô ? »

« Oui, Tae, tu es encore dans le centre commercial ? »

« Non, je viens de partir. »

« Tu veux que je passe te chercher ? J'ai remarqué qu'il pleuvait... »

« Tu peux ? »

« Oui, je viens de partir de chez Nam Jun, dis-moi où est-ce que je dois te rejoindre. »

« Tu te souviens de la boutique avec assez friquée où y a la chemise classe ? »

« La noire ? »

« Oui, et bien je suis devant. »

« J'arrive dans deux minutes. »

Il raccroche et je passe ma main dans mes cheveux devenant noirs, avant de les cacher dans mon écharpe en laine qui se trouvait humide. J'avais un sourire niais collé au visage. Je me méprise pour avoir ce comportement ridicule juste car j'ai entendu la voix de mon ami, et car il s'inquiétait et se préoccupait de moi. Je me haïe d'être devenue si con.

Trois minutes douze plus tard, une voiture se gare lentement devant moi et un jeune homme sort du côté droit, il prend la chariote et la fourre dans le coffre avant de s'essuyer les mains sur son jean noir en m'ordonnant de monter. Je plie mon parapluie et je m'assoie sur le fauteuil avant d'attacher ma ceinture et d'approcher mes mains fraiches près du chauffage du véhicule, JungKook prend place à côté de moi avant de redémarrer la bagnole tout en s'excusant du temps qu'il a mis.

« C'est bon, tu as été rapide, merci ! »

Je le regarde en souriant, il jette un coup d'œil vers moi avant d'esquisser un rictus satisfait. Il baille avant de me demander ce que j'ai acheté, tout en fixant la route.

« J'ai pris des hamburgers pour ce soir, j'savais pas quoi choisir. Puis j'ai ta pâte et tes pommes. »

Il me remercie, puis il allume la radio. La mélodie fantomatique de Stay High retentit. Je regarde longuement JungKook, captivé, j'ai l'impression que le monde s'arrête dès les premières notes de la musique. J'observe attentivement mon colocataire. Ses yeux noirs venaient de transpercer les miens alors qu'il s'arrêtait à un panneau stop, ses lèvres rosées ne bougeaient plus et ses sourcils ne dégageaient aucune expression qui m'était connu. Ma bouche restait entrouverte, il les fixa longuement avant d'avancer un peu vers mon corps paralysé. Je réduis la distance en faisant de même, surprise de l'attirance qu'à mon être, pour le sien. Comme s'il était un aimant.

Cross my heart and hope to die.Where stories live. Discover now