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"Leur mascara coule quand il a plu, des comme moi y'en a plus, je suis le saigneur de la plume"

- Yass: Me dire quoi?

Mon cœur s'accélère, et si notre conversation ne lui était pas restée étrangère, et s'il avait tout entendu et était désormais au courant de mon rapprochement avec Jalil ? Je ne sais plus quoi dire, je ne trouve plus les mots, la peur de le décevoir glace mon courage, relis ma langue rendant toute possibilité d'argumentation impossible...

-Moi: Je... Euh enfaite...

-Khadija: (à moi) Non mais c'est bon tu peux lui dire. (à Yass) Elle a pris ton parfum pour en mettre sur son écharpe.

-Yass: Mais c'est rien wech, tranquille Ness. C'est pas un truc de ouf, mais à l'avenir touche plus à mes affaires...Non ne rentre plus dans ma chambre sauf pour faire le ménage...

-Moi: D'accord...

Je suis soulagée de voir que Khadija a sauvé la mise et que Yassine n'y a vu que du feu...

Un jour je lui en parlerais, quand je saurais ce que représente Jalil pour moi. Aujourd'hui je ne sais pas si c'est un ami, un frère mais je sais au plus profond de moi, toute les fibres de mon corps me prouvent chaque jours un peu plus son importance. Il devient vital de le voir, même de l'apercevoir le temps d'une minute de façon furtive. J'aime lui parler, j'aime sa façon d'être directe, de ne pas mâcher ses mots...

Une fois Yassine sortit, la cuisine rangée Khadija me propose de nous rendre à la mosquée. J'accepte, je pars me préparer.

-Khadija: T'es prête Ness?

Je l'aperçois, la lumière inondant son visage, ses yeux brillants, son sourire en disant long sur sa soif d'apprendre, son désir de se repentir et Dieu seul sait l'ampleur de son égarement, le nombre de ses pêchés mais ce qui est certain c'est qu'aujourd'hui elle a retrouvé le chemin, le droit chemin; celui qui rend mon père fière de son ainée, qui lui fait relever la tête en dépit des épreuves...

-Moi: Oui j'enfile mon djilbeb et j'arrive.

J'étais enfin apprêtée de cet habit de pudeur, de ce voile qui me met à l'abri de bien des maux. Je me demande comment un simple bout de tissu peu apporter autant de bien-être. Je me sentais comme en sécurité, une sécurité à toutes épreuves car en effet par cet habit et par mes actes je bénéficiais de la protection du Tout puissant. Le simple fait de me savoir à l'abri des regards bourrés de vice me faisait me sentir bien...

On prend la route de la mosquée, on discute du sermon de la semaine dernière. En effet, depuis que Khadija a par la grâce d'Allah trouvé le chemin de la piété, j'ai des conversations plus poussées avec elle, à la limite de l'argumentation...

On expose nos points de vue, on les confronte pour en tirer une leçon. "A deux on est plus forte" c'est ce qu'elle me répétait certain soir où mes larmes tambourinaient contre mes pupilles tellement violemment qu'elles s'en sont extirpées sous la forme de perles salées...

En compagnie de ma sœur, on prie, on implore notre seigneur de nous donner la force de mille hommes face à la plus infime des épreuves. On l'implorait de nous pardonner, d'accepter notre repentir et de nous guider nous et nos sœurs et frères en Allah vers le droit chemin...

Une fois ceci fini, on sort. Toujours avec comme sujet principal la religion. Sous ses allures, ma sœur en connaissait beaucoup mais en appliquait peu malheureusement... quand je la vis pâlir devant cette silhouette de dressant devant elle...

-...: Wech Khadija, ça va ?

-Khadija: As Salam a3leykoum wa rahmatullah ou barakatu. El ham dou llilah et toi?

Chronique de Nessma : Ma vie en kilodramesWhere stories live. Discover now