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« Je veux plus entendre ta douleur, j'maudits vos décibels. Vends moi du rêve et dis moi encore que la vie est belle »

Un peu plus tard, dans la soirée, je reçois un SMS d'un numéro qui m'est inconnu : « Je suis un fils de pute si jte reparle » ...

Je reste abasourdie suite à la lecture du message, il tourne en boucle dans ma tête. Je n'avais pas besoin de lire des mots aussi violents, surtout après les évènements de ces derniers temps et l'altercation avec Soryan. Non ! Je voulais juste trouver un peu de repos mais je constate que les embrouilles et les galères me collent à la peau.

Après réflexion, je décide de ne pas répondre au message. Après tout, la personne qui me l'a envoyé, ne veut plus me reparler. Donc tant pis ! J'ai des soucis plus importants, je ne veux pas perdre mon énergie à lutter dans des conflits inutiles.

Je suis dans mon lit mais le sommeil me fuit encore et toujours, je ne cesse de me retourner dans tous les sens comme pour chasser toutes ces pensées qui m'assaillent. Je repense à tout ce que ma famille a dû traverser en si peu de temps, je repense à toi Yemma... J'aimerais tellement que tu sois à nos côtés, que tu redresse la barque parce que l'on est sur le point de sombrer et d'y laisser nos âmes. J'essaye de faire de mon mieux Yemma mais j'ai peur d'avoir failli à ma promesse... Khadija s'en est allée et je n'ai pas été capable de trouver les mots pour la retenir, notre famille se disloque et je reste spectatrice de cette triste réalité.

Je pense à ma grande sœur, je me demande où est-elle, si elle est en sécurité, si elle dort au chaud,... Tant de questions qui restent en suspens...

Elle devrait être à la maison, à veiller sur nous mais elle s'est laissée duper par un amour illusoire, elle est tombée tête baissée dans le piège que l'amour lui a tendu. Même si je ne comprends pas son geste, je ne lui en veux pas d'être partie, j'aimerais seulement savoir si tout va bien pour elle.

* * * * * * * * * * * * * * * * * * *

Le lendemain matin, mon réveil m'extirpe de mon sommeil, j'ai passé une nuit agitée comme toutes les nuits d'ailleurs.

Depuis le décès de Yemma je ne trouve le repos nulle part, pas même dans le sommeil. Absolument tout me rappelle le manque laissé par ma mère, cette absence qui me ronge le cœur.

Je me lève difficilement. Si j'écoutais mon corps, je m'écroulerais sur mon lit et ne quitterais plus ma chambre mais je ne peux pas me laisser abattre.

Je sors de ma chambre, l'appartement est silencieux... Je profite de ce moment d'accalmie, avant de réveiller mes petites chéries pour les emmener à l'école.

Pendant qu'elles se préparent, je m'empresse de leur faire leur petit déjeuner comme le faisait Yemma tous les matins. Je ne veux pas bousculer leurs habitudes, j'essaye de pallier au manque qu'elles pourraient ressentir face à l'absence de Yemma, même si je ne la remplacerais jamais. Je veux les protéger le plus longtemps possible de la réalité de notre situation, qu'elles gardent un peu de leur innocence... Elles ont le droit d'avoir une enfance digne de ce nom.

Je remarque que mes frères, une fois de plus, ne sont pas à la maison. Ils sont sûrement trop occupés à faire leurs petites affaires pour se souvenir que l'on a besoin de leur présence à la maison.

- Jibril : Wesh bagra (*vache*) ! Ah t'assures, tu m'as préparé mon p'tit déj'!

- Moi : Rêves pas, c'est pour les jumelles

- Jibril : Hachek (*S'il te plait*) Ness, fais-moi la même chose qu'elles, ça a l'air hella (*grave*)

- Moi : T'es pas un gamin, fais le toi-même, moi j'dois bouger à la fac

Chronique de Nessma : Ma vie en kilodramesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant