49

5 2 0
                                    


"J'aime si t'as des principes, parce que si t'as pas de paroles, cousin ça ne pardonne pas comme insulter la daronne."

Un mois vient de s'écouler nous sommes en mars, l'hiver a laissé la place au printemps et les premiers rayons du soleil commencent à percer et remplacent la grisaille et le froid. L'appel que j'attendais tant est enfin arrivé, Sou m'a confirmé qu'elle rentrait avec toute sa famille à la fin du mois. Je suis tellement impatiente de la revoir, la serrer dans mes bras et que tout redevienne comme avant...

******************

J'attendais avec impatience son retour, je comptais les jours qui me séparaient d'elle. Je reprenais ma vie, mon quotidien devenait monotone, au vue de son arrivée...

Des choses avaient changé depuis son départ. J'avais changé, ma vision des choses avait changé elle aussi. Mon pessimisme naturel avait laissé place à une joie de vivre, a des rires constants. Avec Omran c'était ambigüe, on se rapprochait à mesure que le temps passait. On en venait à douter de nous. Je me demandais réellement ce qu'il représentait pour moi ainsi que ce sentiment étrange qui gouvernait mon être...

Par ailleurs, une après-midi, on s'était convenu de rentrer ensemble. Il est donc venu me chercher, et on est allé manger un petit bout. Face à lui j'étais tout simplement naturelle, on était en phase à un point tel que je perdais mes appréhensions...

-Omran: Tu manges comme une grosse wAllah.

-Moi: Tranquille je suis avec toi, c'est pas comme si je mangeais en compagnie de Brad Pitt.

-Omran: Bon fermes la, et manges.

J'esquisse un léger sourire et je continue de manger "comme une grosse" selon les dires d'Omran. On finit donc de manger, et il me propose d'aller nous promener loin de la tess. De quitter le quartier pour plus "de nouveautés", j'accepte et on prend la route...

On se dirige donc vers un grand parc à des kilomètres de nos habitations respectives.

-Omran: On sera tranquille, on verra personne de connu. Tu verras ce sera hella (*mortel/bien*)

-Moi: Ouais mais bon, moi ça me dérange pas enfaite.

-Omran: En sah (*en vrai*), t'es relou comme fille.

-Moi: Ah ouais?

Je fais mine de bouder et il me prend délicatement par le cou, en me répétant "Relax Nessbatata" à la manière de Jihène...

On s'installe sur un banc face à un lac. Mon cœur s'emballait sans trop savoir pourquoi. J'ai ressenti pour la première fois une gêne, j'avais honte de le regarder, honte de briser le silence. Je pensais, je ne cessais de penser. Des tonnes de pensées à la seconde, des envies qui ne m'avaient jamais effleuré l'esprit...

Omran vint briser ce moment en apparence silencieux.

-Omran: Wesh tu penses à qui ?

-Moi: Moi même je sais pas.

Il plonge alors son regard dans le mien. A ce moment précis mon corps bouillonnait de l'intérieur, les pulsations cardiaques devenaient presque dangereuses. Mon cœur battait de façon à propulser violemment mon sang à chaque extrémité de mon corps... J'avais un sentiment inconnu, une sensation encore jamais rencontrée. Pourtant on passait beaucoup de moment à deux, mais c'est certainement le cadre "romantique" qui me stoppe, qui me stresse et chamboule mon cœur.

-Omran: Ness ?

-Moi: Ouais.

Je n'osais pas maintenir le regard, c'était devenu un jeu dangereux et le danger me faisait flipper. J'avais peur de l'inconnu... Je relève la tête et je remarque que son regard était toujours posé sur moi. Je l'observe du coin de l'œil, il continue encore et toujours de me fixer, il a une beauté naturelle à laquelle je n'avais jamais prêté attention avant...

-Moi: Arrêtes de me regarder comme ça.

-Omran: ...

On se regarde. Le temps d'un instant j'étais ailleurs. C'est à ce moment précis que j'ai remarqué qu'il rapprochait timidement sa tête de la mienne, qu'il cherchait maladroitement à m'embrasser. Nos lèvres n'étaient plus qu'à quelques centimètres quand j'eusse un moment de recul. Je me suis violemment reculée, en y repensant ça devait être vexant pour lui...

-Moi: Mais tu fais quoi là Omran ?

Il se relève nerveusement, envoie valser les cailloux tout en me tournant le dos...

- Moi: Non mais explique-moi au lieu de faire le nerveux.

-Omran: Puta*n, Nessma j'voulais pas. WAllah que j'sais pas ce qui m'a pris, j'voulais pas...

-Moi: Bah ça va, je t'ai pas forcé non plus. Bref...

J'étais dans un moment d'euphorie et d'énervement. Il était doué pour me flatter et m'insulter en même temps, en tentant de m'embrasser et en jurant ne pas en avoir envie. A dire vrai j'en avais envie. Mais ma pudeur, le respect que j'avais pour ma personne et pour lui m'ont empêché de profiter de l'instant même si inconsciemment j'en mourrais d'envie. J'étais bourrée de regret et il en rajoutait une couche avec ses pseudos "regrets"...

-Moi: Bon, ramène-moi chez moi. Tu m'insultes là.

-Omran: Mais non Ness, c'est pas que j'en ai pas envie mais j'sais plus ce qu'il se passe là (en pointant sa tête de son doigt).

Il s'arrête et fixe le lac, comme si les réponses se trouvaient au fond de l'eau. Si seulement ça pouvait être aussi facile...

-Moi: ...

-Omran: J'ressens des trucs, mais wAllah lahdim que j'ai jamais ressenti. On dirait j'suis plus maître de mon corps. Je pense à des choses... Je devrais pas, je devrais pas penser à ça mais ma tête elle veut pas m'écouter. Mon cœur il aime sans que je lui dise que je suis opé pour faire le loveur. Non j'suis pas comme ça, tu sais Ness que j'suis pas un loveur...

Il débitait des paroles à la vitesse de la lumière, ça en devenait presque incompréhensible... Mais je commençais à le connaitre Omran et il était torturé. Par un amour impossible? Je ne comprenais pas grand chose à la situation, c'est pourquoi je me suis contentée de l'écouter avec bienveillance sans le couper dans son récit, sans rompre sa confession...

-Omran: Je devrais pas ressentir ça, mais j'y peux rien c'est plus fort que moi. J'crois que..

Il s'arrêta, se tourna me faisant ainsi face. Son regard était pour la première fois plein de remord et

de regret. Il voulait soulager son âme, il se mit en face de moi et continua sa déclaration.

-Omran: J'crois que c'est de l'amour...

C'est alors qu'il rit d'un rire nerveux, stressé...

Dans un hadith authentique rapporté par Ahmad, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit : « Les yeux se rendent coupables de fornication, les mains se rendent coupables de fornication, les pieds se rendent coupables de fornication et les parties intimes se rendent coupables de fornication. » [Musnad Ahmad, hadith n° 4258.]

Chronique de Nessma : Ma vie en kilodramesWhere stories live. Discover now