OS - Et les autres

Florence & Judith

Florence était de repos en ce jour de semaine, elle ne se l'autorisait que rarement mais elle était fatiguée et avait un peu trop tiré sur la corde ces temps ci, et ça lui faisait du bien. Il faisait doux, pas beaucoup de soleil mais quelques apparitions quand même, pas trop chaud. Bref le temps idéal.
En cet fin d'après midi, elle marchait en contemplant le paysage, se rappelant cette époque où elle habitait Paris. Elle avait toujours aimé flâner le long des quais ou dans les ruelles parisiennes. Ca avait été son quotidien pendant des années, presque autant que les cadavres du 36 où elle avait exercé.

Les cadavres à Annecy, ils étaient toujours là. Mais le reste n'avait plus rien à voir. Le lac, les montagnes, la douceur du climat, le calme - même si Annecy pouvait être particulièrement animé - pour rien au monde elle n'aurait quitté tout ça.
Elle adorait son boulot, son équipe.
Elle pensa à son fils qui s'était installé ici avec une jeune femme qu'elle adorait.
Elle pensa à Nicky qui avait pris de la force et de l'expérience, même si ça n'avait pas été toujours facile avec elle au début.
Elle pensa à Jean Paul qu'elle appréciait énormément, qui l'avait adoré dès le départ, c'était grâce à elle d'ailleurs qu'il était avec Judith, elle n'aurait jamais de cesse de le lui rappeler.
Elle pensa à Evelyne qui lui manquait.
A Chappaz qu'elle adorait charrier et avec qui elle aimait travailler.

Et à Pascal. Son adjoint. Cet homme qu'elle ne voulait surtout pas perdre. Elle se souvenait de son faux départ à la BRI, elle avait eu une trouille incroyable qu'il accepte. Elle pensait à la fois où ils avaient failli coucher ensemble. Quelle idée saugrenue elle avait eu. Il était tellement plus que ça.

Elle ne s'était jamais laissée totalement aller avec lui, pourtant elle en avait eu une envie incroyable à de nombreuses reprises. Elle était bien avec lui, mais elle ne voulait pas compliquer les choses. Elle se mettait parfois à penser à quoi ressemblerait sa vie avec Pascal, ses nuits, son quotidien. Et ça lui provoquait toujours une sensation de sérénité. Mais sa raison était toujours la plus forte.

Elle marchait, plongée dans ses pensées, en souriant et profitant de cette douce journée.
Elle passa à côté d'un stand de fleurs, ça lui rappela Pascal je jour du fucking point qui n'avait finalement jamais offert les fleurs achetées. Elle avait les yeux dans le vague lorsqu'elle entendit une voix à côté d'elle, une voix douce et familière.

- Elles sont belles n'est-ce pas?

Elle tourna la tête. C'était Judith, la compagne de Jean Paul.

- Bonjour Judith, comment allez-vous? Ça me fait plaisir de vous voir. Oui, elles sont très belles.

- Ce sont les préférées de Jean Paul figurez vous. Je vais lui en prendre quelques-unes.

Florence sourit, elle les trouvait mignons et touchants tous les deux.
- vous en voulez une?

- Non merci Judith, c'est gentil. Une occasion particulière?

- Non! Ce sont les petites occasions imprévues qui font le charme d'une relation. Et j'aime surprendre Jean-Paul, affirma Judith

- Il a bien de la chance de vous avoir! Dit Florence en riant

- Oui, je trouve aussi... Sourit Judith. - Vous acceptez de marcher quelques instants avec moi Florence?

- Avec plaisir.

- Vous ne travaillez pas aujourd'hui?

- Non, j'ai pris ma journée. C'est rare, mais j'en avais besoin je crois. Et je pense qu'ils devraient pouvoir se débrouiller sans moi une journée ! Ils sont entre de bonnes mains avec Pascal

- Je n'en doute pas dit Judith en souriant. Judith savait. Outre les regards qu'elle avait déjà remarqués entre eux, Jean Paul avait cette tendance à tout lui raconter, et il était intarissable lorsqu'il s'agissait de Florence et Pascal. Il était presque frustré à titre personnel de ne pas les voir ensemble, alors qu'il était évident pour lui qu'ils étaient faits l'un pour l'autre.