Florence & Kerouac

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Ca faisait déjà quelques années que la major Kerouac était arrivée au commissariat d'Annecy. Elle était contente. Après une arrivée des plus incongrues, et après avoir acceptée de s'ouvrir un peu aux autres, elle était devenue un membre important du commissariat. Toujours directe et prête à dire les choses.

Elle appréciait ses collègues. Jean-Paul qui connaissait ses talents d'écrivain, Maleva et son fils même si elle ne l'aurait jamais avoué, le Capitaine qui avait toujours un mot sympa pour elle. Et enfin sa commissaire qui restait un peu une énigme pour elle. Elle était abordable, sympa, très professionnelle... Et en même temps elle avait des côtés coincés qu'elle ne s'expliquait pas. Kerouac avait remarqué depuis le premier jour la relation ambiguë entre elle et Pascal. Au départ, elle pensait que c'était une très forte attirance physique mais en fait c'était plus profond que ça. Ils étaient amoureux, ça ne faisait aucun doute. Pour personne d'ailleurs. Elle comprenait encore moins pourquoi les deux s'étaient fourrés dans des relations à la con. Pour s'éviter sans doute.

Ce soir là, Kerouac avait du rester tard. Il ne restait plus grand monde d'ailleurs. Seuls quelques collègues et la commissaire qui était encore dans son bureau. Kerouac imaginait déjà la scène qu'elle pourrait écrire dans sa prochaine nouvelle, le Capitaine entrant dans le bureau de Florence, l'obligeant à se lever de son fauteuil et l'embrassant sauvagement avant de lui enlever ses vêtements et de dégager les affaires sur son bureau pour la prendre sauvag....

- Ca va major?

Elle fut sortie de ses pensées par Florence. Elle failli piquer un fard de surprise, comme si sa commissaire avait pu lire ses pensées. N'importe quoi se dit elle.

- Oui ca va commissaire, merci. Vous n'êtes pas encore partie?

- Non j'attendais une réponse pour une enquête et pour rien vous cacher j'ai pas une envie folle d'aller terminer de déménager mes affaires. Florence avait sorti ça sans réfléchir.

Kerouac la regarda interloquée. Elle ne comprenait pas.

- Ah oui vous n'êtes pas au courant. Antoine est parti au kilimandjaro, du coup je regagne mon ancien chalet... ajoutant tout bas à elle même "Que je n'aurai jamais du quitter d'ailleurs ..."

- Ah je savais pas. Je suis désolée. Elle hésita, elle n'était pas une grande fan des effusions sentimentales... - Et ca va vous?

- Oui oui ca va merci, c'est gentil de demander. Après coup, elle se dit que Pascal ne lui avait même pas demandé comment ça allait quand elle lui avait balancé la nouvelle, ça aurait pourtant été la moindre des choses. Mais elle avait vu dans son regard qu'il avait été surpris, elle ne lui avait pas trop laisser le temps de dire quoi que ce soit en même temps, préférant jouer la carte de l'humour pour désamorcer ce qui aurait pu devenir gênant entre eux.

Elle stoppa ses pensées et sourit à Kerouac. - Bon major je vais y aller. Je peux vous laisser seule c'est bon?

- Attendez commissaire, est-ce vous pourriez me ramener s'il vous plaît? Ma voiture est encore au garage..

- Pas de souci, allez vous changer je vous attends.

Kerouac s'exécuta. Dix minutes après, elle était prête. Les deux femmes montèrent en voiture en direction de chez Kerouac.

- Dites donc major, pas mal votre quartier. Très bon choix.

- Merci j'ai touché une certaine somme d'argent au décès de mon mari, du coup j'en ai profité pour me faire plaisir.

- Vous avez raison, c'est important de se sentir bien chez soi. Même si c'est une cabane au fond des bois. Elle sourit en prononçant ses mots. - C'est Pascal qui dit ça de ma maison.

OS - Et les autresOnde histórias criam vida. Descubra agora