Djamil

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J'observais les gens papoter, je souriais de temps en temps pour ne pas montrer ma frustration afin de ne pas gêner ma famille.

Je consulte rapidement mon téléphone puis remarque qu'elle n'avait toujours pas répondu à mon dernier message depuis quelques jours. Elle n'a pas l'air trop présente sur les réseaux sociaux ou peut-être que je l'ennuie aussi.

Ma mère : mes félicitations mon chéri...( touche ma joue et me sourit )...tu seras un mari responsable et généreux pour notre chère Soukeyna. Am neu djeukeur djou wara fonkou, je ne me soucie de rien désormais...tu es un jeune homme accompli.

Le mariage religieux a été scellé, il ne reste plus qu'à célébrer cette union au pays. Je suis dans l'obligation d'y retourner maintenant car mon épouse a ses activités là-bas dans la capital. Je verrai comment m'intégrer et exercer mon métier aussi. Heureusement que je suis billing par contre les lois ici aux états unis et au Sénégal ne sont pas pareilles. Je vais devoir me former de nouveau pour m'adapter et me conformer aux règlements juridiques de ce pays.

Moi : ( sourire forcé ) merci maman...

L'une de mes sœurs : Djamil, mbaa xam ngeu ni légui kilifeu ngeu ? Tu es le mari de quelqu'un qui désormais restera sous ta responsabilité. Bien vrai que je suis ta grande sœur, mais maintenant que tu es marié tu es notre ainé dans le sens de responsabilités envers les femmes qui sont liées à toi. Nous savons tous que tu seras un mari parfait pour Soukeyna, nous n'avons pas d'inquiétudes là-dessus. Soukeyna aussi sera une épouse soumise dévouée et fidèle car c'est nous qui l'avons choisie pour toi.

Moi : ( sourire faible ) bien sûre, je suis conscient de celà...

Ma sœur : voilà ! Avec elle c'est sûre que dans moins de six mois tu sauras t'exprimer correctement en wolof...( rire )...sinon dinagn leu yaageu dieuw !!

Ma mère : plus comme avant, vous n'allez pas pouvoir le faire du moment où sa femme sera là pour traduire toutes les choses que vous direz en wolof pour ne pas qu'il comprenne.

Tous rigolent amusés, les chants religieux ont débuté depuis l'après midi et viennent de se terminer. Quelques disciples ont pris la parole pour l'occasion afin d'exprimer leurs gratitudes, de témoigner à mon sujet et de nous féliciter mon épouse et moi.

J'ai pas eu l'occasion de discuter avec ma femme, elle est plutôt réservée et timide puis a passé tout son temps avec ma mère ainsi que mes sœurs. Quant à Djeylani je ne l'ai pas aperçu depuis que le mariage a été scellé. Ça ne se voit pas mais je suis très stressé et mal à l'aise, seul sa présence à lui peut me calmer et rassurer. Je n'étais pas du tout préparé à tout ça et j'en veux beaucoup à ma mère de n'avoir pas pris la peine d'abord de discuter avec moi à propos de ce projet de mariage et savoir ce que j'en pense même si  au final je ne serai pas dans la position de refuser les décisions de mes parents, cependant j'aurai eu le temps de me mettre en tête que ma vie allait basculer.

Moi : maman ?

Ma mère : ( m'accorde son attention) oui mon gros bébé à moi !

Mes sœurs : ( rigolent) bébé ?!

L'une d'elles : ne l'appelles plus comme ça nak yaye il est désormais le bébé de quelqu'un d'autre. N'est-ce pas Djamil ?

Moi : hum...

Je me lève aussitôt, tous m'observent avec le sourire. J'allais partir à la cherche mon grand frère car il me faut vraiment lui parler.

Ma mère : tu vas où ?

Moi : je pars voir Djeylani, j'arrive...

Je m'éclipse aussitôt, il ne devrait pas être loin je pense car nous sommes revenus de la mosquée il n'y a pas longtemps de celà.

Amertume Where stories live. Discover now