Prologue

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Depuis une décennie, la paix régnait enfin. Elle avait bercé une nouvelle génération dans un monde à la vie sereine et calme. Cette paix avait rendu ces êtres crédules, leur offrant une descendance qui n'avait pas été préparée au monde obscur tel que leurs ancêtres avaient pu l'être.
Leur erreur avait été de croire à une paix éternelle, de présumer qu'un traité, dont ils avaient jugé utile de taire le procédé pour bon nombre d'années à venir, leur serait acquis à tout jamais.

Mais tout le monde sait que la paix ne dure qu'un temps et que tôt ou tard chacun reprendra sa place dans le cycle de la vie.

Car tout a un prix !

Et au lieu d'apprendre de leurs fautes, ils continuaient à vivre comme si le destin leur serait favorable pour l'éternité.

Métrios.

Le souffle d'un vent d'Est courait sur la prairie, l'herbe verdoyante des plaines dansait à son rythme, formant un ballet harmonieux, telle une symphonie. Celui-ci s'engouffrait à l'horizon, jouant avec le feuillage des cerisiers en fleur qui parsemait les champs de blé, comme une fine neige.

Le mélange de couleurs rayonnait devant les deux imposantes statues de la taille d'une montagne qui délimitait l'entrée du royaume appelé TERRE ROUGE.

Ces statues représentaient deux grands guerriers munis d'armures, de casques encadrant leurs têtes et aux mains brandissant des épées.
Métrios, capitale à l'architecture complexe et irréprochable ne conservait plus aucun édifice endommagé par les batailles du passé. La preuve que la vie n'avait pas été toujours aussi paisible se lisait uniquement sur les cicatrices des hommes et femmes qui les avaient affrontées.

Des jardins gigantesques bordaient la limite de ce royaume. Situé au centre même de plusieurs contrées, regorgeant de peuples qui ne pouvaient qu'admirer les vestiges et la richesse de cette capitale, ainsi que leurs habitants, aussi arrogants que fiers, méprisant les anciens dieux et vénérant celui qui s'était hissé à la tête de la grande armée, celui qui avait mis fin à une guerre des plus dévastatrices et sanglantes de toute l'histoire de ce royaume.

Il fut un temps où l'apprentissage de chaque enfant Métrien naissant en Terre Rouge devait suivre un long processus avant de pouvoir prétendre au titre de guerrier de l'ordre de Métrios. Un honneur ainsi qu'un devoir. Une académie recensait ces héros, entrainés par le père Chiyo. L'art de la guerre n'avait plus aucun secret pour lui, il en était le doyen et au cours de sa très longue vie, il avait formé bon nombre de guerriers de l'ordre, à qui une marque était faite après avoir obtenu ce titre. Chaque soldat était marqué au fer rouge. Appelée marque « Dyhios », elle était accompagnée d'un sort qui unissait les combattants entre eux, révélant leurs capacités les plus accrues pour pouvoir les développer, possédant ainsi une puissance supérieure à leurs semblables. Le symbole était choisi durant une cérémonie, lors de laquelle les grands Sages sondaient l'âme des futurs guerriers de l'ordre. Celui-ci leur apparaissait comme une vision et, une fois ancré sur leur peau au fer rouge, il créait un lien si fort qu'ils étaient unis à tout jamais, condamnés à ne vivre que pour protéger leur royaume. Ce symbole effaçait également le besoin de reconnaissance, et décuplait la loyauté, ce qui les rendait plus forts et dévoués à leur souverain. Il développait le don enfoui de chacun, un pouvoir qui leur était propre et qui les rendait uniques. Ils maitrisaient l'art du combat et celui de ne ressentir aucun amour ni aucune compassion pour quiconque, hormis ceux qui luttaient à leurs côtés.
De grands soldats prospéraient au sein de cette capitale, qui ne vivaient que pour combattre et honorer leur blason. Au fil du temps, ce titre n'eut plus autant de valeur que par le passé, suite à un traité de paix où certains avaient jugé inutile et sans grand intérêt d'infliger un tel entraînement à leurs enfants. Une poignée d'hommes et de femmes seulement qui avaient survécu à l'immense bataille en porteraient les runes dévastatrices sur leur corps. Quant aux autres, ils auraient une vie complètement dépourvue de devoirs, une existence de plus en plus ennuyeuse, sans but précis mis à part vivre sans se soucier de la détresse d'autrui.

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