Chapitre 17

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Astrid

Quelques jours plus tard,

Le roi et moi avons convenu un accord. Il me laisse ma liberté et en contre partie, je ne lui cause plus de problème et me fait aussi discrète qu'une petite souris. Oh et bien sûr j'ai indiqué une close stipulant qu'il devait poursuivre les recherches pour mon départ. Les rayons du soleil reflète parfaitement mon humeur du jour.
N'ayant aucune envie de porter une robe, j'opte pour un pantalon noir, un haut blanc aux manches courtes évasées sur lequel j'ajoute un corset vert pomme et des bottes marrons.

En passant les portes de ma suite, je ne rencontre personne. En vagabondant un peu, je me rends vite compte que les couloirs sont désert. J'en profite alors pour visiter l'étage sans avoir à subir les regards indiscrets.
J'y trouve principalement des chambres, au décor sombre ou clair, chargé ou épuré. Les styles varient assez je dois dire. Mais une chose reste, les moulures. Une pièce attire mon attention. Elle est délabré et les plantes mortes depuis un moment. Elle semble complètement abandonnée. Hors cela ne colle absolument pas avec l'architecture intégrale du palais. Je ne devrais sûrement pas mais la curiosité l'emporte et je pénètre dans la pièce en fermant la porte derrière moi. Je m'avance d'un pas hésitant, parcours le décor en prenant le soin de ne rien toucher pour ne laisser aucune trace de mon passage. Mieux vaut faire preuve de prudence. Si l'on enlève la poussière accumulée sur les meubles, la pièce ne devait pas être très rempli. Au dessus d'un bureau, un cadre est accroché au mur. Je me rapproche pour essayer de mieux voir. Je souffle dessus mais la saleté ne s'enlève assez pour me permettre de voir qu'à deux endroit. Le premier, au niveau des yeux, dont je ne discerne pas la couleur mais simplement le danger qui s'en dégage. Et le deuxième sur le cadre, où se trouve le titre. Je lis Elfaren...
Inconsciemment je me recule de la peinture. C'est le nom que j'ai lu dans le prologue. C'est le nom de son frère...
Un nœud se forme au creux de mon ventre et je sors précipitamment de la pièce. Je me sens comme une intru. Comme si je n'aurai jamais dû voir cela. Je prends quelques minutes pour me calmer et reprendre mes esprits.

Lorsque je descend dans le hall, je manque de me faire bousculer par un troll. C'est la première fois que j'en vois un au palais par ailleurs. En relevant la tête, je me rends compte que le nombre de créatures présentes à doublé comparativement aux autres jours. Ils ont l'air tous si pressé mais aussi concentré. Ils ne se dirigent pas au hasard. C'est comme si ils avaient une tâche bien particulière à accomplir. Et si c'était vraiment le cas ? Y aurait-il quelque chose que je devrais savoir ?

J'entrai sans prendre la peine d'annoncer mon arrivée dans la salle du trône. Je ne m'y étais jamais rendu mais je suis presque persuadé que d'ordinaire il n'y a pas autant de monde qui vagabonde dans tout les sens avec des plateaux, des décorations et j'en passe. Je me dirige directement vers sa majesté, bien décidée à obtenir mes réponses.
-- Tu m'expliques ? demandais-je sèchement en montrant les alentours de la main
-- Bonjour à toi aussi. me répond t-il sans répondre à ma question
Il détourne aussitôt son attention vers une fée.
-- Je vous ai demandé du noir pas du bleu marine à ce que je sache. Vous avez des yeux alors servez-vous en !
Je ressentis presque de la peine pour la créature face à la remarque qu'il vient de lui faire. Je me racle la gorge pour essayer de capter son intérêt, en vain. Il paraît qu'il a l'air bien plus préoccuper par le monde qui s'active de tout les côtés autour de lui. Ma patience légendaire a quelque peu atteint sa limite.
-- As-tu oublié ma présence ?
-- Bien au contraire, même quand tu n'es pas tu hantes mes pensées.
J'admets ne pas savoir comment interpréter ce commentaire.

-- Et pour répondre à ta question, j'organise un bal dans quelques jours.
J'écarquille les yeux sous la surprise. Un bal ?! Après réflexion ça ne m'étonne pas plus que ça. Il a bien le profil pour ce genre de fête.
-- Tu peux venir bien sûr. Trouve toi une robe de bal et Norlar t'accompagnera. Enfin si tu souhaites être présente. m'annonce-t-il aimablement
Depuis quand est-il gentil ? La dernière fois ça ne s'est pas très bien terminé. Alors cette fois c'est quoi le piège ?
-- Si tu retentes de mettre ma vie en danger, cette fois je ne te louperai pas. le menaçais-je
Comme si j'avais dit quelque chose de drôle, il rigola avant de repartir superviser les préparatifs. Me laissant seule en plein milieu de cette pièce j'hésitais quelques secondes avant de décider d'aller à ce bal. Je ne pourrai vivre ça qu'une fois dans ma vie. J'en rêve depuis que j'ai commencé la lecture alors tant pis pour la prudence, cette fois je cède à l'envie.
Et bien je crois qu'il est l'heure d'aller faire un peu de shopping ! Avec Norlar...
Ce détail rend la sortie beaucoup moins excitante. Mais je crois que je n'ai pas le choix.

Peu de temps après ma discussion avec Daefir j'avais embarqué Norlar avec moi et me voici à faire les magasins avec lui. Comme je n'y connais rien je le laisse me guider dans les bons endroits.
Je passe le seuil de la première boutique avec le garde sur mes talons. Il m'a expliqué que les robes étaient faites sur mesure, qu'il fallait choisir le tissu et donner ses mensurations. Il faut ensuite attendre quelques jours pour que la robe soit prête donc j'ai bien fait de m'y prendre aujourd'hui si je veux l'avoir à temps. Le thème étant noir, je commence à jeter un coup d'œil au tissu de cette couleur lorsqu'un farfadet m'interroge.
-- Comment puis-je vous aider ?
Aussitôt que je tourne la tête, son visage blêmit mais je n'y prête pas plus attention.
-- J'aimerais une robe pour le bal du roi.
-- Vous devez partir. m'ordonne-t-il
Quoi ? C'est une blague de mauvais goût ?
-- Ce doit être un malentendu.
Mais à peine eus-je finis ma phrase qu'il m'avait poussé vers la sortie avant de me mettre dehors et de m'avoir fermé la porte au nez.
Apparemment ce n'est pas une plaisanterie. J'entendis Norlar rire dans mon dos et je me retournais brusquement.
-- C'est toi n'est-ce pas ? Qu'à tu fais ? l'accusais-je
-- Que veux-tu, tout le monde ici n'est pas fan de toi. me dit-il avant de pouffer de rire à nouveau

Je lève les yeux aux ciels avant de continuer mon chemin. J'entre dans une seconde boutique et le scénario recommence. Je me fais jeter dehors, ce qui fait beaucoup rire Norlar. Toujours dans mon dos, je me demande si son fou rire va s'arrêter un jour et feins de l'ignorer. Lorsque, dans la troisième couturière, la fée est sur le point de me faire sortit comme les deux autres avant elle, je me place devant la porte, l'empêchant ainsi de l'ouvrir.
-- Pourquoi refusez-vous tous ? questionnais-je, sentant la regard pesant du garde sur moi
-- Il est temps que vous partiez.
-- Je sortirai quand vous aurez répondu à ma question.
Je suis bien décidée à rester plantée là jusqu'à ce qu'elle se décide à parler. Elle sembla hésiter, lança un regard à l'elfe avant de m'avouer :
-- Le roi nous a interdit de vous vendre quoi que ce soit.
Je fusille du regard Norlar, qui savoure la scène. C'est pour cela qu'il est présent aujourd'hui. Non seulement pour s'assurer que les créatures tiennent leur langue. Mais également pour raconter cette humiliation à sa majesté dans les moindres détails. Un non fan club pas vrai ? Quels abrutis. Au pluriel ! Les deux se trouvent au même niveau là.

Je sors de la bâtisse et monte dans le carosse. Le garde apparaît en face de moi, le sourire aux lèvres, lequel me donne envie de lui en coller une.
-- Je ne regrette pas d'être venu ! dit-il joyeusement
Je serre les poings mais ne répond rien. Je me contente de rouler des yeux. Mieux vaut ne pas entrer dans son jeu.
Nous retournons peut-être au palais aujourd'hui mais je n'ai pas dit mon dernier mot. J'ai une autre solution, à laquelle j'espère, il n'aura pas pensé. Seulement Norlar ne peut pas me coller aux basques. J'aimerais éviter qu'il joue les commères avec mon ennemi.
Je veux aller à ce bal et j'irai, d'une manière ou d'une autre...

dream or nightmareWhere stories live. Discover now