Mon meilleur ennemi | Jude Bellingham

82 | Pour que tu restes

[Dimanche 24 décembre]

La terre entière a décidé de se liguer contre moi aujourd'hui.

J'ai la sensation d'être coincé dans un mauvais rêve duquel je ne peux m'échapper.

Cette journée a commencé par un coup de téléphone. C'était Jude, excité et enthousiaste, qui voulait s'assurer que j'ai bien prévu de venir chez lui pour le réveillon.

Notre plan n'avait pas changé, ma mère avait déjà préparé sa valise en emportant quelques cadeaux à distribuer aux Bellingham.

Mais voilà, la météo a décidé de jouer les trouble-fêtes. Les chutes de neige ont transformé l'aéroport en un chaos monumental. Notre vol pour Birmingham a été retardé, puis annulé, puis reporté. Nous avons passé des heures à attendre dans ce terminal surpeuplé, nos nerfs mis à rude épreuve par l'attente interminable.

Finalement, après des heures d'attente et de stress, nous avons réussi à monter à bord d'un avion en direction de Birmingham. Mais les retards accumulés ont fait que nous sommes arrivées en début de soirée, épuisées et éreintées, à la maison Bellingham.

Nous avons été accueillies par Jude et sa famille à la maison familiale sur les coups de 21 heures. J'ai sauté dans les bras de Jude qui m'a serré très fort en retour avant de saluer chacun des membres de la famille Bellingham. D'abord Denise, puis son frère Jobe et enfin Marc, leur père.

Avec chaleur et gentillesse, ils nous ont invités à nous installer dans la salle à manger décorée. La grande table est garnie de tous les plats de Noël typiques de chez eux : la dinde, les pommes de terre, du lard farci et bien d'autres que je ne connais pas.

Depuis le salon, résonne le son des chants de Noël qui crache du haut-parleur et le sapin, généreusement décorés, comporte de nombreux cadeaux à ses pieds.

Je sens que la fatigue commence à peser sur moi, mais je ne veux rien louper de ce moment.

Le dîner s'est déroulé dans une ambiance chaleureuse. Jude et moi étions assis côte à côte, mais nous n'avons pas vraiment eu le temps de discuter, absorbés par les échanges avec l'ensemble de la tablée.

Puis minuit est arrivé, et avec lui l'échange des cadeaux.

Denise s'est levée pour distribuer les cadeaux étendus au pied du sapin. Les exclamations de joie éclatent quand chacun reçoit son présent. J'observe Jude ouvrir un grand sac cartonné et en sortir un sweat shirt à l'effigie du maillot de foot de Zidane. Un large sourire illumine son visage quand il l'enfile dans la foulée.

Un léger rictus ravive le visage bienveillant de Denise quand elle s'approche de moi.

— Zoé ma chérie, celui-là est pour toi, a-t-elle dit en me tendant un paquet joliment emballé.

Avec Jude penché au-dessus de mon épaule, je déballe le cadeau avec précaution, découvrant une collection de gloss Fenty beauty. Je me tourne vers Denise pour la remercier, un sourire sincère illuminant mon visage. Je profite pour lui offrir son cadeau et elle le déballe avec hâte pour découvrir un foulard en soie qui semble la ravir.

— C'est magnifique, merci beaucoup, dit-elle en m'enlaçant chaleureusement.

Puis c'est au tour de Jude. Il me tend un petit paquet, un sourire taquin dans les yeux.

— Joyeux Noël Zoé, dit-il doucement.

Je déchire le papier avec impatience, découvrant un appareil photo instantané. Le même que j'avais mentionné vouloir il y a des semaines de cela.