Chapitre 16 : L'enfant des méchants

130 21 5
                                    

Noriko Kuroki était assise dans le hall de l'aéroport de Tokyo, attendant son vol partant pour les États-Unis. A côté d'elle, son collègue Koji Mukai n'arrêtait pas de regarder sa montre, l'air nerveux.

- Arrêtes, siffla-t-elle, tu vas nous faire remarquer.

- Regarder sa montre n'est pas étrange dans un aéroport ! Répliqua t il.

- Tu sais très bien qui nous traque, on doit se faire discret ! Se fondre dans la masse !

- Et je maintiens que regarder sa montre dans un aéroport n'est pas étrange ! Répliqua t il.

La femme grogna et regarda autour d'elle, priant pour que l'avion arrive plus vite. Par stress, elle commença à taper du pied de façon frénétique. Elle se força à se calmer.

Calme, elle devait être calme. Sinon elle allait attirer l'attention sur elle.

Se fondre dans la masse.


- Oh ! Monsieur et Madame Sanada ! S'exclama soudain une voix joyeuse.

Noriko Kuroki échangea un regard paniqué avec son collègue. Ne pas réagir, ils ne devaient pas réagir. Peut être ainsi les détectives ne les remarqueraient pas.

Ils abandonnèrent tout espoir en sentant une main se poser sur leurs épaules.

- Ah vous êtes là ! Je vous ai cherché partout !

Les deux appelés se retournèrent pour faire face au détective Dazai, qui les regardaient avec un grand sourire.

La raison pour laquelle ils avaient décidé de venir à Yokohama et de confier le sujet 5-A67, aux détectives. Car cet homme avait les moyens d'arrêter Nakahara.

Du moins, ils l'avaient pensé.

- On commençait à s'inquiéter, déclara Dazai en s'asseyant entre eux. On ne vous trouvait nulle part ! Alors qu'on a une excellente nouvelle ! On a réussi à trouver le kidnappeur de la petite Keiko !

- Oh, génial, essaya de sourire "la soi-disant mère" . Quel soulagement.

- Mais voyez vous, son histoire et celle de la petite Camélia est beaucoup plus intéressante que la vôtre, continua Dazai. Et ils sont bien meilleurs conteurs.

- C'est un manipulateur habile, dit Mukai pour essayer de sauver la face.

- Chuuya ? Un manipulateur habile ? Pouffa de rire Dazai. Oh pour manipuler la gravité, il n'y a pas mieux que lui ! Mais il est incapable de manipuler quelqu'un ! Il n'a pas la patience pour ça !

Noriko savait qu'ils étaient fichus. Le détective ne faisait que jouer avec eux, se délectant de leur peur, elle pouvait nettement le voir.

Il n'y avait pas d'éclat dans ses yeux pourtant. Rien qui montrait quoi que ce soit.

Et c'était cela qui terrifiait la femme.

Les yeux du détective étaient vides. Pareil à des trous noirs absorbants tout.

Noriko avait entendu parler du terrible duo Double Noir constitué de Osamu Dazai et de Nakahara Chuuya.

Nakahara, avec son pouvoir phénoménal, détruisait tout sur son passage.

Dazai, avec son esprit démoniaque, détruisait le mental des gens.

Le duo de l'enfer.

Quelle idée avaient ils eu en allant demander de l'aide auprès de cet homme tout en essayant de le tromper ?!

- Oh je vois que vous avez enfin compris l'erreur que vous avez fait ! S'émerveilla Dazai. Mais laissez moi rectifier quelque chose : ce n'est pas en venant me voir que vous avez fait une erreur, mais en prenant la fille de Chuuya.

- Elle n'est pas sa fille ! S'exclama Mukai. C'est une expérience qui a coûté des milliers ! Elle n'est pas humaine !

Noriko voulut se cacher dans un trou en voyant l'éclat de rage intense illuminant quelques secondes le regard vide de Dazai.

Ça avait été court mais ce qu'elle avait vu, promettait juste de la violence et de la destruction.

Ils étaient face au diable !

- Mais qu'est-ce qui fait de nous des humains ? Demanda Dazai. Être sorti d'un utérus ? Être capable d'émotions ? Ne pas tuer ? Ou alors.... Utiliser une pauvre enfant innocente pour en faire une arme ?

- Nous !

- Laissez moi vous dire quelque chose, le coupa Dazai. Du peu que j'ai vu la petite Camélia, je peux dire qu'elle est plus humaine qu'une grande partie des humains que j'ai connu et que je connais. Je peux même dire qu'elle est plus humaine que vous ne le serez jamais.

L'homme se leva et leur fit face, les mains toujours dans les poches, un léger sourire sur les lèvres. Ce sourire donnait des frissons à Noriko. Il paraissait si vrai mais dans il y avait ce léger décalage entre le regard et le sourire, qui gâchait l'effet.

- Donc reprenons, dit Dazai, votre erreur a été de prendre la petite Camélia. Vous savez pourquoi ? Car son père est Chuuya. Et Chuuya n'est pas un gentil. Peut être que vous avez été berné par son nouveau style de vie mais Chuuya reste "un méchant". Il aime avec passion et il est prêt à tout par amour et loyauté, même les pires atrocités. Je l'ai vu faire, je l'ai encouragé, j'ai été subjugué par ça. Je le suis toujours d'ailleurs. Il a une morale, mais il est assez fort pour aller contre cette morale pour les gens qu'il aime. Certains peuvent voir ça comme une faiblesse.

Il se tut un instant, comme prit dans un vif souvenir. Puis il se pencha lentement vers eux.

- Pas moi, sourit Dazai. Être capable ainsi de se détruire mentalement pour les autres je trouve ça... je n'ai pas les mots.

- Vous êtes fou, frissonna Mukai.

- Oui, sourit Dazai. Mais vous êtes plus fou que moi, car, en connaissance de cause, vous avez enlevé la fille d'un méchant. Et vous avez forcé ce méchant à revenir dans l'antre de l'enfer. Et ce méchant en est ressorti vainqueur.

- Je...

- C'est quelque chose que j'ai toujours trouvé fascinant chez les soi-disant penseur de la paix, ils semblent toujours s'attendre à gagner car leur but est le meilleur moralement. Mais ce monde n'a pas de morale. Et vous, chers gentils, vous avez osé faire du mal à la fille d'un méchant, capable de détruire le monde pour cette enfant. Et vous savez quoi ? Il a trouvé d'autres méchants, prêt à le suivre !

- Vous ne pouvez pas nous faire du mal ! S'exclama soudain Noriko. Vous êtes chez les détectives ! Vous ne faites pas de mal aux gens !

Dazai la regarda en clignant des yeux. Puis éclata de rire. Un rire qui pétrifia la femme. Ce sourire sonnait si faux et semblait pourtant si réel. Mais il y avait comme une fausse note, quelque chose qui rendait ce sourire si terrifiant et dérangeant.

Finalement l'homme se calma et fit un signe de la main. Aussitôt, une fille aux cheveux noirs et avec un masque blanc attrapa Noriko et son collègue.

- Où vous nous amener ?! Demanda Mukai.

- Dans le Tartare, sourit Dazai.

La fille amena Noriko et Mukai vers la sortie de l'aéroport, suivie de près par Dazai, qui parlait à lui-même.

- Il peut me pardonner. Après tout, après sa promesse de tuer personne, il a bien tué tout un groupe car ils avaient tué les enfants. 


Désolée pour l'absence... J'avais un peu oublié que je devais mettre à jour cette fanfic. Désolée !

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Feb 23 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

MockingbirdWhere stories live. Discover now