IV

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La veille, après m'être endormi comme une masse, j'avais complètement oublié de brancher mon portable. Celui-ci n'a donc pas sonné ce matin, et, à la place de me réveiller à dix heures, je me levais en plein après-midi, quinze heures pour être exact. Bon, ce n'est pas si grave puisque je suis en vacances mais j'aurais quand même voulu profiter de la matinée pour traîner sur les réseaux sociaux et voir comment se déroule le voyage en Australie de mon unique ami d'enfance, Taner. Je me levais donc avec une joie incommensurable (notez l'ironie) et partais en direction de la salle de bain. Une fois dedans, je prenais soin de fermer la porte à clé, ma mère entrait souvent en catastrophe pour me demander quelque chose d'inutile, ce qui avait le don de m'énerver. Après quoi, je me déshabillais et filais sous la douche. Quand je fus savonné - de la tête aux pieds - et rincé, je sortais en enroulant une serviette à ma taille. Je me séchais en vitesse et prenais les premiers vêtements que mon regard croisa, un t-shirt blanc, un jean noir, une paire de chaussettes et un caleçon. Je m'habillais ensuite avec le tout et filais dans la cuisine en dévalant les escaliers deux par deux. Ma mère était avachie sur le canapé avec son paquet de chips à regarder de stupides dessins animés. En passant derrière elle, je déposais un baiser sur sa joue et me hâtais vers le réfrigérateur. Je l'ouvrais (forcément) et en sortais une bouteille de jus de fruits. Après m'être servi, je rejoignais ma mère sur la canapé, en m'asseyant à côté d'elle. Parfois, j'aimais vraiment ces moments, je pouvais profiter de ma petite maman. Bon, j'avais juste l'air d'un gosse de primaire mais tant pis, ça valait le coup. Je finis ma boisson et, ne sachant pas quoi faire, je restais là, à regarder les idioties pour enfants. Une trentaine de minutes plus tard, ma mère se releva brusquement en s'esclaffant.


-Eve ! J'ai encore oublié de donner la lettre aux Hans ! Mince, mince, mince !

Je ne compris pas tout de suite mais lorsqu'elle me tendit un paquet bien emballé, mes idées s'éclaircissaient. Ah, les fameux cadeaux de bienvenue que ma mère offrait à chaque nouvel habitant. Et je savais que son regard me disait, "Evans, va leur donner". Je soupirais en prenant le paquet et sortais de la maison après avoir enfilé mes vieilles converses. Je pu facilement reconnaître la maison de la famille Hans car il y avait encore des cartons à l'entrée et un camion garé devant. Je m'avançait vers la bâtisse et toqua sur la grande porte en bois. Quelques minutes plus tard, Margaret Hans vint m'ouvrir avec un large sourire.

-Oh ! Mais c'est le petit Evans ! Que nous vaut ta visite ?

Je sourie en guise de réponse et lui tendait le paquet.

-C'est de la part de ma mère, votre cadeau de bienvenue.

Je m'apprêtais à retourner chez moi lorsqu'elle me prit l'épaule.

-Evans, viens, je suis sûre que Skyler sera ravi de te voir !

Je déglutis en essayant de refuser gentiment mais il était trop tard, elle m'avait déjà attiré à l'intérieur. Madame Hans appela son fils et quelques secondes plus tard, il était là. Le fameux Skyler, celui qui m'avait littéralement sauté dessus dès notre première rencontre, se tenait fier et droit, devant moi.

-Oh, Evans, fit-il d'une voix douce que je trouvais trop fausse.

Je hochais la tête, n'osant pas lui répondre même si l'envie de lui lancer un pique sur un ton sarcastique était plus que tentant. Mon attention fut attirée par une silhouette, derrière Skyler. La fameuse silhouette s'avança, révélant une tête blonde, des yeux bleus, et un large sourire de séducteur. "Il est beau" fut la première chose à laquelle j'ai pensé en le voyant. Skyler roula des yeux, et tira son ami pour qu'il soit à son niveau.

-J'te présente Elliot, un pote.

Ledit Elliot me fixait étrangement et avec insistance, j'étais mal à l'aise devant ce regard qui me brûlait, il avança une main que je serrais en guise de présentation "amicale".

-Là, c'est Evans, le voisin d'en face.

Je fronçais les sourcils, "là", non mais oh, il venait clairement de dire qu'il en avait rien à foutre de moi. Je soupirais, m'excusais auprès de Margaret et sortais de cette maison. Je rentrais chez moi tranquillement en espérant ne plus croiser ce Elliot, même si il était plutôt bien foutu.

Parce-que c'était nous. [BXB]Where stories live. Discover now