Vraiment surpris, Florent jeta un œil suspicieux à Adel, qui haussa les épaules en signe d'ignorance, avant de hocher la tête :

« À vos ordres. »

Adel suivit donc son supérieur, tout d'abord sans rien dire, dans les couloirs du grand aéroport. Les véhicules qui les avaient emmenés étant repartis, le colonel appela un taxi. Les deux hommes y montèrent et Adel fronça les sourcils quand il entendit où ils allaient exactement :

« Commissariat central de Lyon.

– D'accord ! »

Très inquiet cette fois, Adel avait froncé les sourcils et demanda enfin :

« Euh, je peux savoir ce qui se passe, mon colonel ?

– Votre petit frère vient de flinguer sa carrière. »

Adel sursauta :

« Pardon ? ... Arnaud ?

– Vous avez passé la nuit sur Lyon, je me trompe ?

– Euh, non... Non non, nous avons dormi chez des amis, oui, quel rapport ? »

Gradaille soupira, plus agacé que vraiment furieux :

« Votre frère a déserté pour aller agresser votre mari. »

Adel pâlit :

« Pardon ?!

– Il va bien, ne vous en faites pas, le rassura immédiatement son supérieur. On m'avait signalé que votre frère avait un comportement suspect ce matin, du coup, j'avais ordonné à Ozmour de le tenir à l'œil. C'est lui qui m'a appelé, il est au commissariat aussi. Je n'en sais pas beaucoup plus, à part qu'il n'y a pas eu de blessé grave. »

Adel hocha lentement la tête, tout de même très alarmé. Ils avaient passé la soirée à l'Arc en Ciel pour fêter l'anniversaire de Lou et avaient donc dormi sur place, dans l'appartement d'Enzo et Sascha. Lui était parti de bonne heure pour rejoindre la caserne, mais Nathanael devait y rester la matinée, désireux de profiter du fait qu'il était en ville avec Lou pour passer régler des choses à l'association.

Adel se souvenait l'avoir dit à Rocal... Arnaud l'avait-il entendu ? Il ne pouvait pas avoir oublié ce bar... Qu'est-ce qui était passé dans la tête de ce jeune idiot !

Le chauffeur fit au plus vite et les laissa devant le grand bâtiment. Gradaille le paya et rappela le sergent Ozmour.

Ce dernier répondit et leur indiqua dans quel service il se trouvait et Adel eut un sourire quand son supérieur lui annonça que l'affaire avait été prise en main par des policiers qui, apparemment, connaissaient déjà son frère et son mari.

« Ça vous dit quelque chose ? demanda Gradaille et Adel hocha la tête :

– Je crois que oui et si je ne me trompe pas, nous allons être avec des personnes tout à fait compétentes.

– Ah, bonne nouvelle. »

Adel ne se trompait pas : ils se retrouvèrent dans les locaux de l'équipe du commissaire Coreyban.

Le sergent Ozmour, un grand gaillard plutôt large, et ce n'était pas de la graisse, qui attendait, assis sur un banc, se leva et se mit au garde à vous en les voyant arriver, ce qui attira immédiatement l'attention des policiers alentour.

« Repos, Sergent.

– Merci d'être venu, mon colonel. Bonjour, Lieutenant. »

Adel reconnut le Russe et le blond. Le premier n'était pas loin, avec un petit Eurasien, et le second avait passé sa tête hors d'un bureau en entendant le sergent.

Le Petit PapillonWhere stories live. Discover now