Chapitre 24

297 45 75
                                    



Nathanael rentra le lundi matin, épuisé et pas encore totalement décuité, mais mentalement retapé. Rien de tel qu'un bon week-end avec les copains pour se remonter le moral malgré tout.

Le chauffeur du taxi qui le ramena chez lui le considéra avec un amusement certain et Nathanael lui expliqua sans trop se faire prier d'où il revenait, ce qui avait le double avantage de les occuper et lui de l'empêcher de se rendormir. Ils avaient veillé bien trop tard (ou trop tôt, selon le jour où on se plaçait) le soir précédent, avec toute la bande, et aussi bien trop bu, d'ailleurs,car il faut bien respecter un minimum les traditions.

Il était presque 11h lorsqu'il arriva. Judith était là et faisait un peu la poussière. Adel, installé sur le canapé, semblait fatigué et nerveux.

« Eh,salut, Nathy ! le salua-t-elle énergiquement, souriante.

–Salut ! Comment ça va par ici ? »

Ils avaient échangé des messages tout le week-end et il les avait appelées tous les soirs, entre les dédicaces et les dîners. Elle le rejoignit alors qu'il enlevait son manteau :

« Ça va, ne t'en fais pas. Pose-toi, tu veux un café ?

–Oui, je veux bien... »

Elle hocha la tête et fila à la cuisine alors qu'il se laissait mollement tomber sur le canapé, près d'Adel qui eut un petit sursaut. Nathanael lui sourit et posa sa main sur celle de son mari :

« Salut,toi. Ça y est, je suis revenu. T'as été sage ? »

Judith l'entendit et répondit de la cuisine :

« Oui,il a été sage, par contre il était tout grognon.

–Oh, ben ça va aller mieux maintenant que je suis re-là, hein mon cœur ? » dit doucement Nathanael en serrant la main dans la sienne.

Judith lui apporta un bon mug fumant qu'elle posa sur la table basse.

« Merci !

–Par contre, on a une bonne et une mauvaise nouvelle, dit-elle en s'asseyant sur un pouf, à côté.

–Ah, quoi donc ?...

–Il a fait un cauchemar très violent la nuit de samedi à dimanche.Olga te le racontera plus en détail si tu veux, puisque c'est elle qui était avec lui, mais apparemment, il a commencé à s'agiter et il a crié avant de se réveiller en sursaut.

–Ah, c'est moche ça...

–Ben, comme je te disais, c'est quand même une bonne nouvelle, dans le sens où ça peut vouloir dire qu'il reprend conscience, qu'il commence à se souvenir de certaines choses.

–Ouais, dans ce sens-là, d'accord, admit Nathanael avec un hochement de tête en prenant le mug. Sinon, RAS ?

–RAS, comme on t'a dit au tel. On était deux la journée et Olga a fait les nuits, et à part ça, y a rien eu de spécial. Ah si, je me suis faite insulter par ta voisine samedi matin en revenant du marché.

–Laquelle ? demanda-t-il, intrigué.

–La vieille dame, juste la maison de droite. Je l'ai vue galérer avec son caddie, je lui ai demandé si elle avait besoin d'aide pour le rentrer vu qu'elle a quelques marches sur son perron, et elle m'a envoyée chier en me traitant de sale perverse, que je devrais avoir honte et que Dieu me punirait et je sais pas encore quoi parce qu'elle a continué, mais que moi je suis rentrée sans écouter la suite. »

Nathanael hocha la tête avec un soupir avant de boire une gorgée et de hausser les épaules avec résignation :

« M'étonne pas d'elle.

Le Petit PapillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant