Chapitre 16 : Le début de la Fin

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À l'église ce matin-là, Anastasia s'y était rendue pour se confesser auprès de frère Laurence avant son mariage. Il l'écoutait attentivement, humant simplement comme réponse face au flot de parole de la jeune femme, elle était quelque peu déconcertée par ce mariage si soudain, son ami qui changeait brutalement d'avis, elle n'était plus sûre de vouloir ce mariage, en tout cas maintenant et dans ces conditions. La mort de Grim ne devrait pas être un déclencheur pour ce mariage, elle ne voulait pas être une relation pansement pour éponger la peine de son futur époux. Bien qu'elle veuille l'épouser. Ils marchaient dans l'allée centrale de l'église, en faisant des va-et-vient.

- Il pleure sans mesure la mort de son cousin, à tel point que son père considère avec une quelconque inquiétude son chagrin qui, sur lui, a pris un tel pouvoir. Dans sa sagesse, il veut hâter notre mariage, afin d'endiguer ses larmes excessives. Ils s'arrêtèrent de marcher, et au moment où frère Laurence allait répondre, Maxime entra dans l'église. Le visage pâle, les yeux rouges, le cœur en miettes. Il se stoppa, comme un cerf devant des phares, son regard alterna entre Anastasia et frère Laurence qui lui répondit seulement un petit sourire pincé, tandis que la jeune blonde lui sourit avidement, bien plus heureuse que lui de le voir. Rencontre heureuse ! Ô mon monsieur et mon époux !

- Ce pourra être quand je pourrais être époux. Répondit sèchement Maxime, les mains derrière son dos.

- Ça devra être jeudi prochain. Rebondit sarcastiquement Anastasia, un sourire aux lèvres. Maxime serra son poing caché derrière son dos tant il voulait rouler des yeux, mais ne pouvait.

- Ce qui doit être sera. Rebondit-il d'un ton plus que las.

- L'adage est attesté. Frère Laurence ajouta d'une voix douce et grave.

- Venez-vous à la confesse ? Demanda-t-elle gentiment.

- Êtes-vous disposé maintenant, mon père, ou dois-je revenir après la messe ? Demanda faiblement le petit brun.

- Je suis disposé maintenant pensif Maxime. Il dit avec amitié avant de se tourner vers Anastasia. Madame, nous vous demanderons à être seuls.

- Dieu me garde de gêner vos dévotions. Elle sourit, portant sa main à son cœur avant de se retourner joyeusement vers Maxime qui lui tirait la gueule. Elle s'approcha comme un félin de lui, écho de la soirée chez les Capulets, avant de lui murmurer au-delà des oreilles de frère Laurence. Maxime, jeudi, dès l'aurore, je viendrais vous éveiller. Maxime fronça les sourcils avant de soupirer discrètement, Anastasia toucha son bras et il retient un frisson de dégoût. Jusque-là, adieu, et gardez ce pieu baiser. Elle lui embrassa la joue, effleurant à peine sa peau.

Maxime partagea un regard exaspéré avec frère Laurence. Anastasia lui sourit une dernière fois avant de partir et sortir de l'église, les laissant seuls. Maxime en profita et courut vers les appartements du prêtre ; il eut de la peine à le rattraper.

- Ne parlez que pour me dire comment empêcher ce mariage. Les larmes s'étaient de nouveau mises à couler sur les joues déjà meurtries de Maxime, il jeta sa veste furieusement sur une chaise en entrant dans le salon. Frère Laurence tenta de le calmer et le prit par les épaules.

- La chose dépasse le pouvoir de mon esprit. Maxime se défit de son emprise, encore traumatisé des gestes de son père.

- Si vous ne pouvez pas m'aider, il hurla comme un fou, sortant de son veston quelque chose hors de la vue du confesseur, appelez sage ma résolution et je l'exécuterais sans tarder ! Il se retourna alors vers frère Laurence avec un 2,7 mm Kolibri dans les mains qu'il chargea avant de pointer le canon sur sa tempe. Le prêtre tenta de le raisonner, mais Maxime le pointa à son tour. Ne tardez pas à parler, je languis de mourir ! Il hurla, la gorge écorchée par ses sanglots.

In Fair VeronaWhere stories live. Discover now