[Nouvember 2023], jour 11 : étique

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Tori fut soulagée lorsqu'elle aperçut sa voiture. Un mauvais pressentiment la taraudait depuis son départ du manoir, l'impression désagréable d'avoir été suivie. Pourtant, elle avait sacrifié à la prudence autant au retour qu'à l'aller. Elle repartit vers la ville, l'esprit inquiet.

Après une fin de nuit mitigée dans une des chambres du seul motel potable du coin, elle décida de se rendre à la petite bibliothèque municipale. Non qu'elle s'attendait à y trouver des réponses, mais elle avait besoin d'un environnement calme, et surtout d'une connexion internet d'un meilleur débit que celle proposée au motel. Une fois sur place, elle fut accueillie par une femme âgée dont l'étique silhouette contrastait avec la voix impérieuse qui en sortait.

— Vous pouvez vous installer dans ce box de lecture, mais faites attention à respecter le silence des lieux. Nous ne tolérons ni cris, ni badinages ici !

Tori se garda bien de contredire la vieille bibliothécaire, bien qu'elle doutait fortement que les lieux fussent autant fréquentés et méritant de recevoir de tels avertissements.

Elle s'installa à une table sur laquelle un écran d'ordinateur attendait, en veille, qu'une âme charitable le rentabilise. Tori actionna la souris pour le réveiller et entama ses recherches.

En premier lieu, elle photocopia toutes les photos qu'elle avait prises des pages du vieux journal. Puis, à la manière d'une étudiante révisant ses cours, entreprit de surligner tous les passages qu'elle trouvait dignes d'intérêt.

Au bout de quatre heures de déchiffrage ardu et d'intenses recherches, elle était arrivée à trois conclusions. En premier lieu, le groupe n'était pas venu ici par hasard. Ils cherchaient visiblement quelque chose et se fiaient au contenu d'un journal vieux de plusieurs centaines d'années pour les y mener. Deuxièmement, ils n'étaient pas prêts de lever le camp, ce qui allait rapidement poser des problèmes avec les habitants de la ville. Enfin, Tori avait beau avoir épluché le contenu des pages en long, en large et en travers, elle n'avait pas la moindre foutue idée de ce qu'ils cherchaient et de ce que cela aurait comme conséquences potentielles.

Dans l'impasse, elle se résolut à envoyer un appel à l'aide, requérant l'expertise d'un vieil ami de ses parents, un chasseur à la retraite depuis plusieurs années et qui passait ses journées à enrichir ses connaissances au sujet des créatures. Pour la jeune femme, il était comme un mentor.

Son mail envoyé, elle se résolut à aller faire son rapport auprès du shérif.

Les défis de NovembreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant