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Essayer de sortir • 13 votes

Essayer d'éteindre le feu • 2 votes

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Il est clairement trop tard pour tenter de maîtriser les flammes qui gagnent du terrain de plus en plus rapidement, dévorant tout sur leur passage. Si je ne veux pas finir rôtie, c'est maintenant ou jamais que je dois m'enfuir. J'opère aussitôt un demi-tour pour foncer vers la sortie, sautant sans trop réfléchir par-dessus les flammes. L'air est irrespirable et la poignée brûlante mais je tiens bon et appuie avec mon coude. La porte s'ouvre brusquement en grand et un appel d'air me fouette le visage dès que je pose un pied dans le couloir. Etonnée, je me retourne pour trouver le feu complètement éteint. Comme si la chambre avait une conscience propre, la porte se referme violemment sur mon nez, me laissant de nouveau seule dans le couloir du premier étage.

La douleur qui résonne dans l'arrête de mon nez ne suffit pas complètement à me sortir de l'état de choc qui me gouverne. Que vient-il de se passer ? Un simple courant d'air a-t-il réellement suffit à éteindre ce feu ? Mais d'où venait-il ?

Autour de moi, le couloir du premier étage n'a absolument pas changé et je me tourne instinctivement vers l'entrée de la chambre 105 dont la porte continue de bringuebaler doucement. Son occupant, en plus d'être parti dans la précipitation, a dû laisser une fenêtre ouverte. C'est la seule explication.  

Dans l'espoir de prouver ma théorie et garder ma santé mentale intacte, je m'avance d'un pas méfiant vers le bout du couloir. Malgré la porte laissée ouverte et la lumière restée allumée, personne ne se trouve dans la chambre 105. Elle n'est pas vide pour autant car de nombreuses affaires témoignent de la présence récente de son occupant. Une valise à moitié vidée est ouverte sur un des fauteuils et plusieurs t-shirts et chemises colorées sont éparpillés sur le lit et sur le sol. Je repère également dans un coin de la pièce un trépied et divers équipements de vidéaste à l'air assez coûteux, le genre qu'on ne laisserait pas sans surveillance dans une pièce non verrouillée en temps normal. Quelque chose de sacrément grave ou important a dû se passer pour que leur propriétaire les abandonne ainsi. Un lien avec l'appel que j'ai reçu tout à l'heure ? C'est en tout cas une piste qui vaut le détour.

Je vérifie derrière moi que le couloir est toujours vide avant d'entrer à pas de loup dans la chambre. J'observe avec attention chaque élément qui se présente à moi. Une paire de basket usées, une casquette jetée à la va-vite sur le lit et les différents vêtements qui jonchent la pièce me font présumer que l'occupant de la chambre 105 est probablement un homme plutôt grand de taille et de pointure, brun et dans la trentaine. Je ne trouve malheureusement aucun objet attestant de son identité. Je m'attarde alors sur le matériel vidéo qu'il a laissé derrière lui, ne me gênant pas pour fouiller sa sacoche. Si j'étais une grande experte dans le domaine du cinéma, je serais certainement capable de dire à quoi sert chaque machine mais tout me paraît bien étranger. Certains équipements attirent tout de même mon attention, à commencer par ce qui semble être un thermomètre laser. Connaître la température est-il si important pour filmer ?

Je tombe également sur une étrange boite noire possédant de nombreux boutons. En jouant un peu avec, je finis par en déduire qu'elle permet tout simplement de capter diverses fréquences audios. Le gadget est pourtant bien trop élaboré pour être un simple poste de radio. Je crois que je commence à comprendre ce que l'occupant de cette chambre est venu faire ici et je ne suis pas sûre d'aimer ce que cela présage. Si j'apprends que je suis venue jusqu'ici parce qu'un enquêteur du paranormal autoproclamé a halluciné un soi-disant danger, j'arrête tout. Comment avoir foi en l'humanité après ça ? Autant rester chez soi et se mettre au macramé.

Malgré une inévitable baisse de motivation, je décide de continuer mon investigation de l'hôtel. Un trentenaire qui parle tout seul dans un hôtel aussi désert devrait être facile à repérer. Mais quand j'ouvre en grand la porte pour sortir de la chambre, celle-ci se bloque à mi-chemin dans un bruit de raclement étrange. J'aperçois alors une lumière derrière. Je ne pouvais pas le voir en entrant mais un caméscope encore allumé gît sur le sol du palier. Il semble pas mal amoché mais fonctionne toujours. Plusieurs vidéos tournées récemment y sont enregistrées.

Je prends le temps de parcourir les fichiers. Toutes les vidéos semblent avoir été tournées dans l'hôtel mais je ne sais laquelle lancer : la toute première remonte à cet après-midi et la miniature montre une jeune femme brune, visible sur de nombreuses autres miniatures, qui se tient face à la caméra juste ici, dans cette même chambre. La dernière vidéo en date, elle, a été filmée il y a deux heures et est particulièrement longue comparée aux autres. Dans la miniature, on ne voit rien d'autre qu'une image un peu floue de la moquette du couloir. 


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Un peu de popcorn pour accompagner votre visionnage ?

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{REGARDER LA PREMIÈRE VIDÉO}


OU


{REGARDER LA DERNIÈRE VIDÉO}


Clôture des votes le 16/11 à 23h59. 

Et je vous propose un petit jeu en attendant le prochain chapitre : la personne qui devinera le mieux le contenu d'une des vidéos aura droit à un bonus sur le chapitre suivant (vote double ou information inédite sur la suite). À vos théories ! ;)

HÔTEL PARADIS | Livre interactifWhere stories live. Discover now