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Aller à la chambre 101 • 13 votes

Aller à la chambre 105 • 5 votes

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Je m'approche de la chambre 101 d'où la voix d'un inconnu continue de résonner. Peut-être s'agit-il du concierge que j'ai aperçu dans le hall en entrant dans l'hôtel ? Alors que le son s'intensifie, je me rends compte que plusieurs voix s'enchainent, entremêlées de rires. Cependant, quand ma main pousse la porte entrouverte, je trouve à ma grande surprise une chambre plongée dans l'obscurité. Seule une légère lumière vacillante éclaire la pièce. En m'avançant un peu plus à l'intérieur, je comprends que ce spectacle son et lumière provient en réalité d'un écran. Une télévision est en effet en train de diffuser une émission de divertissement où un humoriste se donne corps et âme pour faire rire son public à l'aide de frites, avocats et autres aliments.

Hormis les rires qui s'échappent de l'appareil, aucun signe de vie ne transparait dans la pièce. Je crois pourtant apercevoir une silhouette immobile, confortablement installée dans le fauteuil qui fait face à la télévision. Le locataire se serait endormi devant l'écran, à moins qu'il ne préfère rester dans la pénombre, tout simplement. Tout de même, je devrais peut-être le prévenir que sa porte n'est pas fermée...

— Excusez-moi ?

À la seconde où ma voix s'élève, la pièce devient subitement noire et silencieuse, la télévision éteinte. Plus aucune lumière, plus aucun rire, plus rien. Pas de réponse à mon appel non plus. Un souffle froid me chatouille la nuque et je frémis, tentant désespérément d'apercevoir un signe de vie quelque part dans la chambre. Ma main se referme immédiatement sur mon portable que je dégaine avec rapidité. Bénie soit la personne qui a inventé la fonction lampe torche.

— Pardon pour le dérangement, mais la porte était ouverte et...

La fin de ma phrase reste coincée au fond de ma gorge. La lumière de mon téléphone braquée sur le fauteuil devant la télévision, je peux clairement apercevoir que celui-ci est vide. Le cœur battant, je tourne le faisceau lumineux à droite, à gauche et dans tous les recoins de la pièce mais ne trouve personne. Contenant tant bien que mal mon trouble, j'actionne l'interrupteur à côté de la porte. La chambre est soudainement plongée dans la lumière jaune du plafonnier, laissant apercevoir chaque parcelle de moquette et de meubles. Ma conclusion est malheureusement la même : il n'y a personne d'autre que moi ici.

Cette silhouette dans le fauteuil... L'ai-je rêvée ? Je dois manquer de sommeil. À moins que... Mes yeux se déposent sur la porte menant à la salle d'eau, à côté du lit, puis parcourent à nouveau la chambre. La télécommande de la télévision repose sur un des accoudoirs du fauteuil. Cela m'étonnerait que le personnel ait pour habitude de la ranger ainsi. Quelqu'un l'a donc utilisé récemment. Quelqu'un de bien réel.

— Il y a quelqu'un ?

J'avance prudemment dans la chambre déserte, observant chaque recoin avec suspicion, avant de toquer à la porte de la salle de bain. L'absence de réponse m'invite à ouvrir et je tâte le mur carrelé jusqu'à trouver l'interrupteur. Personne. La salle de bain est même impeccablement propre et dénuée de toutes affaires personnelles. Des gels douche petit format et des serviettes de bain blanches appartenant probablement à l'hôtel sont parfaitement alignés sur l'étagère jouxtant la baignoire à pied d'un autre temps. Maintenant que j'y pense, je n'ai vu aucun vêtement traîner dans la première pièce non plus. Cette chambre est décidément vide. La fatigue et toutes les rumeurs que j'ai lues sur l'hôtel ont dû me jouer des tours.

C'est en tout cas à cette conclusion que j'en viens quand un cri m'interpelle. J'accours immédiatement dans la pièce principale pour trouver la télévision allumée sur un film d'horreur. Une jeune blonde au visage horrifié se débat avec un inconnu masqué qui semble s'être introduit chez elle. Elle tente de prendre la fuite et de faire signe à une voiture qui passe au loin, en vain. Je ne comprends pas comment on peut aimer ce genre de divertissement. Il y a déjà bien assez de crimes et de violences dans le monde réel. En cinq ans de carrière, j'en ai déjà assez vu pour toute une vie. J'en serais presque heureuse d'avoir été remerciée si injustement.

Soudain, un bruit de crépitement attire mon attention. Des étincelles prennent vie autour du poste de télévision et l'écran se met à grésiller de façon incompréhensible. Ce vieux poste est clairement en train de rendre l'âme, victime d'un réseau électrique qui n'est certainement plus aux normes. Si ça continue, il risque bien de prendre feu. Je ferais mieux de le débrancher pendant qu'il est encore temps.

Je suis du regard le trajet du câble qui alimente le poste et repère la prise. Aussitôt que j'empoigne le câble pour le débrancher, un courant électrique me parcourt le corps et je recule d'un pas, complètement sonnée. La chambre est de nouveau plongée dans l'obscurité à l'exception de la télévision qui se met à zapper d'une chaîne à l'autre sans raison. Les mots qui me parviennent au hasard me glacent le sang :

« Il faut... dégager !... vraiment sortir de... allez oust !... crève ordure... »

Une odeur de cramé attaque mes narines. J'ai à peine le temps de reprendre mes esprits que le feu part. La prise s'embrase, m'obligeant à reculer encore, et très vite le feu dévore le papier-peint et gagne la table de chevet. Je me replie vers le centre de la chambre et examine mes options. La salle de bain est à portée et devrait m'offrir toute l'eau nécessaire pour calmer l'incendie avant qu'il ne fasse trop de dégâts. Je pourrais également courir chercher de l'aide en sortant de la chambre pendant que je le peux encore, bien que la porte menant au couloir semble s'être étrangement fermée. Je me souviens pourtant l'avoir laissée grande ouverte en entrant.


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Dommage, elle avait l'air drôle cette émission télé !

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{ESSAYER D'ÉTEINDRE LE FEU}


OU


{ESSAYER DE SORTIR}


Clôture des votes le 09/11 à 23h59.

HÔTEL PARADIS | Livre interactifWhere stories live. Discover now