INDELICATE LOVE - T1

COURSE 6

die first – nessa barret
priam pov's

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Le premier coup est tombé un soir d'hiver. Je me le rappelle comme si c'était hier. Papa m'avait suivi à un entraînement.

C'est mon oncle qui s'occupait de me faire faire des tours de pistes quand le club était fermé et il m'indiquait toujours calmement ce qu'il fallait faire.

Il était doux et précautionneux dans ses paroles pour que je ne sois pas perdu. Conduire si jeune est tellement compliqué.

Il faut comprendre les pédales, la vitesse que tu peux avoir, les virages, la gestion. Il faut aussi affronter la peur.

Je me souviens de mon premier accident et de la vitesse à laquelle mon cœur s'est arrêté dans ma poitrine en pensant que j'étais blessé.

Ensuite, c'est devenu comme un amusement pour moi et j'ai continué à encore repousser les limites.

Je pense que la jalousie de mon père envers mon oncle est arrivée à cette période. Il voyait dans mes yeux qu'il jouait davantage le rôle d'un père pour moi que lui l'était.

C'était aussi clair que si jamais ça fonctionnait dans le futur, ce n'est pas lui qui en aurait la gloire alors, il a fait les choses à sa façon.

Le souci, c'est que sa colère était trop forte, trop présente et que l'échec ne prenait pas place dans son vocabulaire.

Mélangé à ça l'alcool et les emprunts plus faramineux les uns que les autres et vous retrouvez l'homme qui est face à moi.

La seule chose qui a changé, c'est que je le dépasse, que ce soit en taille et en poids maintenant et que ces coups ne me font plus aussi mal.

La douleur est assez drôle à contrôler avec le temps. Je savais comment me placer pour que ça se voie moins, pour moins subir.

Il a aussi dû arrêter car cette fois, des gens pouvaient voir les marques qu'il laissait sur mon corps et ce n'était pas jouable.

Son endroit préféré reste le ventre parce que c'est plus compliqué à observer, mes tatouages couvrent une grande partie de cette zone, c'est quasiment invisible.

– Que je ne t'y reprenne pas gamin.

Un dernier mot et il sort de la pièce, me laissant encore les mains couvrant son dernier coup. C'est à ce moment que je souffle enfin.

Je ne me suis même pas rendu compte que depuis que mes yeux ont repéré les siens, je me suis retenu de respirer.

S'il l'avait vu, je n'aurais même pas pu la protéger. La colère de mon père aurait tout détruit sur son passage.

Je viens grimacer en passant mes doigts sur ma joue et surtout ma mâchoire. Son alcoolisme a des avantages car il frappe moins fort mais il vise mal.

Le coup dans la mâchoire a été plus rude à absorber que prévu et je dois la contracter entre mes doigts pour la bouger sans souffrir.

Je suis dans une sacré merde parce qu'elle a l'article parfait si elle le souhaite sans même m'avoir posé une seule question.

Si cette histoire sort un jour, je suis ruiné pour le reste de ma vie. Tout le monde me verra comme le petit enfant battu.

Je ne suis ni petit, ni un enfant. J'ai survécu à tout ça jusqu'à maintenant et ce n'est pas une gamine qui va tout gâcher.

Après quelques secondes de réflexion, je m'empresse de prendre mon téléphone en main. Premier objectif : ne pas offrir de soupçon en décalant l'interview.