INDELICATE LOVE - T1

COURSE 2

dangerous hands – austin giorgio
priam pov's

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– C'est de la merde. De. La. Putain. De. Merde.

Chaque mot qui sort de ma bouche est interrompu par un souffle dû à l'effort que m'a demandé la qualification.

Je viens de me faire sortir de la Q2 pour soixante-dix millièmes et je sens déjà mes nerfs se tendre tant la colère monte.

S'il y a bien un truc que je refuse, c'est de me faire sortir lors du premier grand prix pour quelque chose d'aussi minable.

Ce crétin m'a littéralement bloqué le passage. Je sais que mon temps aurait été dans les cinq premiers sinon.

– On fait remonter Priam. La voix de Theodore apparait dans mes oreilles.

– Remonter de quoi ? Qu'un crétin ne sait pas conduire. Virez-le d'ici surtout.

Je pense que si une seule caméra est braquée sur moi à la sortie de ma voiture, je la traverse d'un coup de poing.

J'ai déjà bien assez de pression pour qu'en plus, on me demande de répondre à des questions débiles pour savoir ce qui m'a fait rater mon tour.

On sait tous la réponse en plus.

Ils veulent juste me tester, savoir mes réactions et s'il y a bien sûr un truc sur quoi je ne me suis pas amélioré, c'est ça.

Mes nerfs parlent toujours au temps pour moi et garder ma bouche fermée n'est toujours pas mon point fort.

Pourtant, ce n'est pas sans faute d'essayer mais quand ça touche à mes performances, un filtre s'applique naturellement.

Une fois la voiture rentrée, j'entends les techniciens s'affairer autour d'elle alors que je refuse d'en sortir. Il me faut quelques minutes seul.

– On doit y aller Priam.

– Deux secondes.

Le joli sourire de ma nouvelle chargée de média semble avoir un effet sur moi, car j'en viens à me calmer naturellement en la voyant.

Il est possible que j'aie fait partir chaque personne qui a tenté de prendre cette place depuis deux ans.

C'est un peu ma marque de fabrique, mais après tout, s'ils n'arrivent pas à trouver quelqu'un avec assez de caractère pour me tenir tête, ce n'est pas ma faute.

Étonnamment, Cooper, mon directeur d'écurie, semble user d'une autre façon de faire cette fois en me proposant quelqu'un de plus doux.

Je dois dire que pour le moment ça marche. Je n'arriverai pas à m'énerver sur elle sans trop m'en vouloir, alors je me tais.

Une fois mes gants retirés, je viens soulever mon casque et ma cagoule, laissant ma main flirter rapidement avec mes boucles.

Il n'y a pas vraiment besoin de remettre quelque chose en place mais ça me détend de tirer sur les pointes.

Du coin de l'œil, je vois sans équivoque que mon meilleur ami n'ose pas me rejoindre. La discussion va être tellement limpide.

Une bonne dispute et tout va s'arranger.

Clairement tout ce qu'il déteste. C'est lui mon binôme, mon moyen de gagner, et quand on perd, on perd à deux.

Je comprends, rien qu'à la manière dont il fait craquer ses doigts, qu'il est autant énervé que moi. Par contre, il est évident que sa capacité de contrôle est bien supérieure à la mienne.