Chapitre 77 : Mon pilier.

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ANTOINE.

Je suis enfin de retour à la maison, enfin de retour à Madrid. Être parti, c'était tellement essentiel pour moi, ça m'a tant été bénéfique — mais ça m'a tant créé de manques. Mes enfants m'ont tellement manqué, Camilo — surtout Léandre. Je sais que lorsque je suis parti, nous nous sommes vaguement disputés. J'ai dit des choses que je n'aurais pas dû, mais la situation était tellement étrange et difficile que je n'arrivais même plus à discerner mes sentiments et à penser.. rationnellement, normalement.. je sais pas trop.

Il est là, dans mes bras, et j'en profite tellement. Je suis tellement heureux de voir qu'il n'a pas l'air de tant m'en vouloir d'être parti — ou alors il l'est mais ne me le fera pas comprendre maintenant. Peu m'importe, je le serre fort et je hume son odeur, comme pour m'en souvenir.

— Tu m'as tellement manqué... murmuré-je dans le creux de son oreille.

— Toi aussi, tu m'as fort manqué, enchérit-il.

On reste ainsi jusqu'à ce que les clochettes de la boutique retentissent et que j'entende des voix familières. On se détache avec Léandre et je me tourne pour voir Erika. Elle sourit en me voyant, tout en tenant Alba dans les bras. Amaro et Mia se jettent sur moi et je m'accroupis pour les enlacer, leur donnant des baisers sur la tête.

Je n'arrive même pas à décrire les sentiments qui me parcourent en ce moment même. C'est tellement étrange, comme une vague de joie qui vient se déferler en moi, noyant mon coeur de gaieté. Je n'avais jamais été aussi longtemps sans les voir auparavant, et je suis tellement heureux que ce soit enfin terminé, car ils m'ont atrocement manqué.

Je me relève pour enlacer brièvement Erika, avant de retourner mon attention vers les enfants, prenant Alba pour libérer la mère de mes enfants. Cette dernière rejoint Léandre plus loin dans la boutique pour discuter. Je me décale avec les enfants pour ne pas bloquer l'entrée du magasin, tout droit jusqu'au petit canapé près de la caisse.

Quand j'entends Léandre parler, je souris. Il a l'air d'avoir bien repris en main son espagnol, je le remarque rapidement au bout de quelques phrases de ses discussions avec Erika.

Alors que je suis en train de jouer avec Alba sur mes jambes, tout en racontant ce que j'ai visité aux enfants, je peux entendre le téléphone de Léandre sonner. Il est sur la caisse. Erika le prend en main tout en criant, en espagnol :

— Léandre, c'est Louis !

Mon coeur se fige, ainsi que mes mains qui tiennent ceux de ma petite. J'ai l'impression que mon coeur rate un battement, même mon cerveau se met en bug. Comment ça Louis ? J'ai loupé un épisode ou quoi ? Je suis parti un mois, comment se fait-il que Léandre parle à cette merde ? Et que ce connard ose même l'appeler ?

Sur le moment, je ne dis rien. Léandre s'empresse de venir récupérer son téléphone et d'y répondre. Il bascule en français, me confirmant bien qu'il s'agit de l'autre bouffon.

— Je peux pas te parler pour le moment, Louis. Je te rappelle, ciao. Se précipite de dire mon fiancé.

Là, c'est la goutte de trop. Je viens poser Alba sur le canapé et m'approche de la caisse, laissant les enfants à part.

— C'est déjà la deuxième fois qu'il t'appelle aujourd'hui, tu n'es toujours pas allé le voir ? Demande Erika, toujours en espagnol.

Mes yeux s'écarquillent alors que je tourne mon regard vers mon homme. Je peux le voir se sentir coincé, tout comme gêné.

— Non, pas encore, répond Léandre avant de basculer en français pour me parler. C'est pas ce que tu crois, Antoine.

Je ris bêtement.

Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)Where stories live. Discover now