Chapitre 69 : Pensées de l'aube.

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ANTOINE.

Il est tôt, très tôt. Je ne saurais pas dire l'heure, mais je pense qu'il doit environner les six heures du matin. Je peux le deviner aux chants des oiseaux qui se font entendre du jardin, aux rayons de soleil qui viennent de façons clairsemés dans notre chambre. Léandre est là, sur le dos. Sa peau devient de plus en plus bronzé depuis que nous vivons ici à Madrid. Je pense que la chaleur madrilène lui donne des couleurs. Il était déjà magnifique avec son teint pâle à Paris, mais alors là, je meurs encore plus en le voyant.

Allongé sur le côté, je l'observe. Je sais que je déteste quand il me fait ça, mais ça m'arrive de le faire aussi — bien que moi récurrent que mon p'tit bouclé préféré. Même s'il a les yeux fermés, je sais qu'il ne dort plus. Il est sûrement en train de somnoler ou de penser, comme il le fait souvent. S'il dormait, je pourrais entendre ses petits ronflements mignons s'échapper de sa bouche.

— Après, tu diras que je suis le mec chelou à t'observer pendant que tu dors, marmonne-t-il sans bouger d'un poil.

Je ris bêtement. Je m'en doutais qu'il ne dormait pas, bien que je n'ai pas vu le fait qu'il allait retourner cette situation contre moi. Après tout, je le mérite, je suis toujours en train de lui faire la réflexion.

— Je plaide coupable, avoué-je en riant.

Ma main vient glisser sous la couverture pour atteindre son estomac. Je ne me surprends même plus de la chaleur de son corps, il est toujours bouillant. Comme une source de chaleur infinie à mes côtés. Pourtant, quand j'étais en couple avec Erika, c'était l'inverse : j'étais toujours celui qui avait le plus chaud. Je ne comprenais pas c'était quoi cet attrait de se coller aux personnes ayant chaud, maintenant je le comprends.

Je viens me glisser pour me rapprocher de lui, ma tête venant se poser contre son bras. Il feint un soupir. Je viens lui pincer le téton et il gémit de douleur.

— Fais encore semblant que je te gêne et je continue, le menacé-je en riant.

— C'est bon, je t'autorise à être à mes côtés, Griezmann.

Je lève les yeux au ciel et laisse couler la façon dont il vient de m'appeler.

— Tu penses à quoi ? Demandé-je quelques instants plus tard.

— À rien.

— Pourquoi tu mens ?

Il soupire, mais cette fois-ci, pour de vrai. Je comprends qu'il est sûrement en train de ressasser quelque chose. Peut-être quelque chose de pas important, mais qu'une partie de lui ne fait que suranalyser. Je commence à mieux le comprendre, voire même bien le comprendre.

— Un truc bidon que j'ai entendu Estéban dire, mais c'est pas grave.

— Tu peux m'en parler si ça te fait du bien, au lieu de cogiter dessus seul dans ton coin. Lui proposé-je.

Il ne dit rien au début, je comprends donc que c'est quelque chose qu'il n'a pas trop envie de parler, mais qu'il va tout de même faire pour m'en faire part.

Je me redresse pour le regarderez lui, ouvre les yeux, bien qu'il les a fixé au plafond.

— Je vais te poser une question, et j'ai envie que tu sois honnête. Fin, je sais que tu l'es tout le temps, mais.. fin.. tu vois.

— Mon coeur, dis-moi.

Il prend sa respiration, et vient enfin diriger son regard vers le mien.

— Est-ce que tu trouves que ta vie serait mieux sans moi ? Me demande-t-il d'une petite voix.

Je sens mon coeur se serrer. J'aime pas du tout quand il pense à des choses comme ça. Généralement, ça ne mène à rien de bon. Qu'est-ce qu'Estéban a bien pu lui dire pour qu'il se mette à penser une chose pareille ?

Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant