Chapitre 70 : Fier.

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oui... ça fait un moment... désolé ! promis, je fais un effort pour republier régulièrement. disons que ces dernières semaines ont été mouvementées. 

j'espère que je ne vous ai pas perdu. bonne lecture ! 

🌟🌟

LÉANDRE.

Au final, quand j'y repense, je me dis que je suis bel et bien né dans une famille brisée. Dans une maison qui l'était elle aussi. Je suis né dedans comme si c'était ma destinée. Une maison dans laquelle les hurlements étaient devenus quelque chose de banal, ça me réconfortait même lorsque j'étais seul, dans l'obscurité engouffrante de ma chambre. Là où les objects volaient d'un bout à l'autre pour atterrir sur des murs qui n'avaient rien demandés, s'éclatant dans un vacarme remplissant le bruit assourdissant de la pièce. Là où mes yeux étaient constamment rouges dû à mes pleurs incessants. Une destinée qui me donnait comme maison une maison brisée.

Et, à cause ou grâce à cela — je pense que ça diverge selon les personnes et les points de vue —, j'ai toujours été considéré comme mature pour mon âge. Le fait est que je n'ai jamais demandé à l'être pour un adolescent. J'ai été obligé de l'être. Et être trop mature quand on est gosse, ça vous déconnecte de la réalité et de tout ce qui vous entoure. Vos amitiés deviennent distantes car vous n'avez pas les mêmes centres d'intérêts. Lorsque vos amis parlent du prochain jeu à jouer, on pense à comment régler les soucis de ses parents. Tout ça a fait que j'ai toujours prié pour avoir une vie différente, parce que je n'avais même plus la force en moi pour vivre ma propre vie. Une vie qui m'a fait grandir trop vite, bien plus vite que je ne le devais. Ça m'a rendu mature, ça m'a rendu triste, ça m'a rendu seul.

Maintenant, ma vie est totalement différente. Je ne sais pas si je suis sur le bon chemin, peut-être suis-je en train de faire fausse route ? Peut-être que je suis sur la bonne ? J'en sais trop rien. J'ai l'impression d'arriver sur un carrefour et énormément de directions se proposent à moi. Et si j'étais en train de prendre la mauvaise ? Ou peut-être suis-je bloqué en boucle sur ce carrefour. Je sais pas..

— Ça va, mon coeur ? Me demande une voix familière.

J'ai l'impression d'être arraché de mes pensées. Mon cerveau se remet en marche avec mon corps et mes yeux voient de nouveau, même s'ils n'étaient pas fermés. Je sors de ma phase. Je tourne ma tête vers Antoine qui est assis à ma droite dans l'avion. Il a l'air inquiet.

— T'as l'air triste, t'es sûr que ça va ? S'inquiète-t-il vraiment.

— Je.. j'sais pas. Je réfléchissais un peu à toutes choses, c'est tout. Je ressasse un peu tout et je me demande si je suis en train de réussir ma vie ou non, plus ou moins. Je dis en riant nerveusement sur la dernière partie de ma phrase.

Je viens triturer mes doigts mais il m'en empêche en venant prendre ma main dans la sienne, la serrant fort.

— De quoi est-ce que tu parles ? T'es pas en train de merder...

— Pour le moment.

Il prend une grand inspiration et se tourne au maximum qu'il le peut pour tenter de me faire face. Je me tourne donc instantanément pour essayer de le joindre dans ce mouvement.

— Mon coeur, quand je t'ai rencontré, t'étais quelqu'un de renfermé, qui en voulait au monde entier et qui voulait en finir avec la vie. Commence-t-il à dire. Tu ne voulais pas prendre en considération tes sentiments, tu ne voulais pas y faire face. Ta douleur, ta peine, ton chagrin, tes traumatismes. Tout ça, tu les esquivais.

Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant