Chapitre 1: Vendue !

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Nessayem

Check !

Je tape sur la main de mon grand-frère en marchant vers sa voiture où je m'y engouffre avant de balancer ma perruque sur le pas de la porte de mon client, ou plutôt celui de mon père.
Un petit souvenir.

A ce rythme, tu vas te faire tous les hommes de cette ville.

L'argent parle cher frère, sourie-je en enfilant des lunettes de soleil. Il me raconte que j'aurai bientôt ce que je veux en un claquement de doigt.

Il rigole, démarre la voiture et on est parti pour la maison.

Hamza a 22ans, soit un an de plus que moi mais je le traite comme si j'étais sa mère.
On est une fratrie de 3 et je suis la seule fille.

Mon père est la seule personne qui nous lie. Nous sommes tous de mère différentes, la sienne est vivante, celle de l'aîné est morte et la mienne en mission en Afghanistan.
Elle est militaire.
Mon père est mafieux et ma mère militaire.

Une comédie à mon avis.

Mon autre grand-frère quant à lui...est un imbécile né. Un du genre qui n'a le nom de grand-frère que parce qu'on a le même sang lui et moi. Sa mère à lui est servante alors que celle de Hamza est une princesse mafia et je pense qu'il se sent inférieur à cause de ça.

De mon point de vue, sa mère est juste une victime de plus que mon salaud de père à réussi à faire rougir.

Nessa, tu ne devrais pas aller à l'hôtel 2 jours, le temps que papa se calme ? S'inquiète Hamza en se grattant une barbe qu'il avait laissé trop poussé autant que ses cheveux bruns. Celui-là était tout de même un gros client.

Non, je rentre, m'opposé-je en laissant mon coude s'appuyer contre la vitre de la fenêtre alors que ma tête repose sur ma paume. Il ne sert à rien de retarder la confrontation. Papa n'est pas de ceux qui se calment avec le temps.

Il hoche la tête et suit le chemin vers le quartier général qui fait également office de maison. Une maison raisonnable, en 2 parties. Une pour mon père et moi, l'autre pour ses affaires. Elle est munie d'un jardin qui sert de stand de tir à des hommes bien trop indisciplinés qui sont au service de mon père.

Dès que je rentre, ma gouvernante vient me prendre par le bras, les sourcils froncés déformant les traits de son joli visage en amande. Elle doit m'avoir attendue de pied ferme.
Comme toujours.

Amaya, laisse-moi, je veux aller dormir, protesté-je alors qu'elle me traine derrière elle avec empressement.

Tu vas me rendre folle Nessa, panique-t-elle de sa petite voix douce, son bras libre s'agitant de haut en bas pour montrer son exaspération. Si jamais ton père te voit, il va te tuer ! Il va la tuer et elle, elle revient telle une princesse comme si de rien n'était !

Ses gestes sont désordonnés à cause de son état de panique, elle qui incarne la bienséance d'une femme.

Mais parce que j'en suis une, ma petite Aya, la taquiné-je.

Lorsque j'étais petite, je n'arrivais pas à prononcer son nom et je l'appelais ainsi. Aujourd'hui encore, je le fais...mais pour la voir me sourire.

Tu penses que c'est le moment pour tes blagues ?! Me rabroue-t-elle, sourcils froncés.

Il vaut mieux en rire, non ? Haussé-je les épaules.

Elle me fusille du regard mais je suis tellement fatiguée par ma nuit que je ne trouve même pas l'énergie d'aller contre elle.

MarchéWhere stories live. Discover now