♤ Épilogue ♤

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DIX ANS PLUS TARD

Il ne faisait pas très beau aujourd'hui. J'espérais que ma journée ne soit pas aussi morose que ces nuages gris. Prête pour faire une énième journée de travail, j'enfilai ma veste et pris mon sac avec moi. Pendant que certains terminaient leur journée, moi, j'allais seulement la commencer. Je travaillais de nuit et rares étaient les fois où cela arrivait. Enfin bon, heureusement. C'était les pires heures que je pouvais avoir. Pour une quelconque raison, les patients étaient déchainés et ne voulaient jamais aller se coucher. Travailler en hôpital psychiatrique n'était pas facile tous les jours !

Les rues de Jeju étaient plutot calme et en regardant attentivement, tout le monde avait oublié cette série de meurtre. Seulement, moi, je ne pouvais pas. Gabriel avait ruiné ma vie et traumatisé à vie. J'étais adolescente à cette époque mais peu importe l'âge, voir sa mère mourir devant ses yeux était traumatisant. Ma mère marchait devant tandis que je trainais un peu des pieds derrière elle, trop occupée à regarder mon portable. Gabriel avait surgi de nulle part, tenant d'une main la main de Némésis et de l'autre, un couteau. Tout avait été si vite, pourtant les images de ma mère se faisant égorgeait défilaient sans cesse, une à une dans ma tête. Pour le peu que je dormais, mes nuits étaient hantées par ce psychopathe. Travailler dans le milieu psychiatrique n'aidait pas mais à l'époque, j'avais cherché à comprendre ce geste si brutal. Comment en était-il arrivé à tuer autant de personnes. 

Toute une collection de livres sur ce meurtrier était sortie, retraçant toute sa vie. Je les avais tous lu mais aucun d'eux ne me laissait comprendre la mort de ma mère. Dans tous les passages où on pouvait lire les vrais extraits de ses écrits, aucun d'eux ne mentionnaient la raison de sa mort. Gabriel ne tuait jamais sans raison mais pourtant ma mère était morte de ses mains. Me dire qu'on était là au mauvais endroit, au mauvais moment était difficile à accepter. 

- Ah, je suis contente de te voir ! Me fit ma collègue. Je dois partir en urgence, mon fils est malade et je dois le récupérer à la garderie du soir.

- Ne t'en fais pas je reprends la relève ! 

- Je suis vraiment désolée. Sinon, tu vas bien aujourd'hui ? Me demanda-t-elle pendant qu'elle enlevait sa blouse.

- Hmm, un peu fatiguée mais les patients vont très vite me réveiller. 

- Ils sont plutôt calme, peut-être que la pluie a un effet apaisant sur certains. Ah, avant que je ne parte ? Je n'ai pas eu le temps de débarrasser le repas de la chambre 37, il faudra le faire. Tu connais les consignes alors ne reste pas trop longtemps dans sa chambre, ça risquerait de l'énerver.

- D'accord, je m'en occupe !

La chambre 37, celle que j'avais tant redouté depuis mon arrivée dans ce département. Sans avoir le nom, je savais très bien de qui il s'agissait et c'était la seule personne qui me faisait aussi peur. Mais le travail était le travail, je ne pouvais pas refuser. J'enfilai ma blouse et ma collègue partit chercher son fils. D'autres personnels travaillaient alors je ne devais m'en faire. En cas de problème, ils seront là pour m'aider. Prenant mon courage à deux mains, je traversai les couloirs et me rendis à la chambre 37. Mes mains devenaient moites et mon cœur commençait à palpiter. Gabriel avait une connaissance anatomique hors-pair et dans ses écrits il répétait souvent que "selon l'endroit où tu es poignardée et à la vitesse dont tu es pris en charge, tu as des chances de survivre." Ces mots me restaient à l'esprit et en voyant cette personne vivante, je me demandais pourquoi l'avoir laissé en vie. Kim Reïna, pourquoi t'avait-il laissé en vie ? Jamais on aura la réponse.

Après avoir toqué à sa porte, j'entrai dans sa chambre et fus tout de suite mal à l'aise en la voyant. Par chance, elle regardait par la fenêtre et je ne voyais pas son visage. Ce visage qui se trouvait au côté de Gabriel lors de l'assasinat de ma mère, jamais je n'oublierai ses yeux. Bien que mes collègues m'avaient dit qu'elle avait bien changé, je ne voulais pas le voir. Connue sous le nom de Némésis dans les livres, on ne savait rien d'autre sur elle que les dires de Gabriel. Kim Reïna refusait de parler depuis le réveil de son coma, on en était à sa huitième année de silence. Gabriel avait été obsédé par cette fille et à aucun moment on ne pouvait lire qu'elle le repoussait. S'aimaient-ils vraiment ? Personne ne pouvait le certifier mais même l'histoire de Gabriel s'était terminée entre ses mains. Kim Reïna avait en quelque sorte sauvé les habitants de Jeju. Seulement, je n'oubliais pas qu'en étant avec ce psychopathe, elle avait tué des gens. Enfin, ça restait les mots de Gabriel. 

Gabriel || J.JKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant