Chapitre 41

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Pov Jessie

"Le bonheur est la réconciliation de l'homme avec la beauté." Irène de Buisseret / L'Homme périphérique

Hier soir à sans nul doute était la nuit la plus difficile de ces dernières années. J'avais complètement perdu les pédales. Mes pensées avaient été de plus en plus sombres au fil des heures qui passaient, jusqu'à m'engloutir complètement. Je n'ai pas pu les empêcher de me submerger, ou peut-être que j'avais envie qu'elle me dévore. Qui sait?

Ma rage était telle que j'en suis devenu méconnaissable, même à mes yeux. Pendant que je détruisais ma chambre, je repensais à mon père, à toutes ces années de souffrance que j'ai enduré pendant mon enfance. Cette partie de ma vie est rentrée en collision avec le présent, cela a donné lieu à un mélange explosif. Les objets, les souvenirs, les personnes, rien ne comptaient, tout devait disparaître. Comme on dit: Trop, c'est trop.

Après mon pétage de câble, j'ai senti des mains me porter jusqu'à mon lit, et deux présences réconfortantes et familières me berçaient toute la nuit. J'étais tellement parti loin dans mon inconscient que je n'ai pas compris de qui ils s'agissaient.... Jusqu'à ce matin.

En me réveillant, j'ai tout de suite reconnu l'odeur de mes deux âmes-soeurs. Elle ne provenait pas seulement des deux oreillers enroulés de leurs t-shirts, elle était beaucoup plus forte. Ils avaient dormi avec moi cette nuit. Pourquoi? Ils jouaient au chaud et au froid, je ne les reconnaissais plus. D'un côté, j'étais heureuse qu'ils soient tous les deux venus me retrouver, mais de l'autre... je me sentais perdu. Mon âme, mon coeur, tout mon être souffrait de leur absence, et pourtant une petite flamme d'espoir brûle encore en moi.

Me levant avec difficulté de mon lit, je me dirige vers la salle de bain pour une bonne douche rafraîchissante. Après m'être lavé, je mets des vêtements confortables: une jupe blanche qui m'arrive aux chevilles, et un top bleu à manches longues. M'arrêtant devant mon miroir, je finis par sécher mes cheveux et me fais une tresse qui m'arrive au-dessus de la taille, comme à mon habitude. Mon regard se pose sur mon reflet dans le miroir, je n'y vois rien d'extraordinaire. Seulement une femme qui à l'air d'avoir 10 ans de plus, des cernes sous les yeux, et la peau rougit à force d'avoir pleuré. Comment deux hommes splendides, grands, forts et charismatiques pouvaient vouloir de moi? Je comprenais mieux en me voyant ainsi pourquoi ils allaient chercher mieux ailleurs.

Avec un soupir, je me force à descendre dans la cuisine pour me préparer un petit-déjeuner rapide. Je devais sortir de la maison, trop de souvenirs d'eux m'encombrer la mémoire. Au bout du couloir, je sens une odeur de bacon me chatouiller les narines. C'est quoi ce délire? Mon pas se presse, je me retrouve dans le salon à regarder Damian faire à manger dans la cuisine, et Tyler qui met la table. J'en reste pétrifié. Aucun des deux n'étaient partis ce matin, ils étaient là, devant moi. Qu'est-ce que je devais faire?

Décidant pour moi, Tyler pose sa dernière assiette à sa place sur la table, et fond sur moi en un éclair pour me soulever dans ses bras. Il m'enlace avec force en respirant mon odeur à la base de mon cou. Ce geste m'avait tellement manqué... Mes bras se referment sur lui sans y penser, mon coeur reprend vie, et des larmes se forment au coin de mes yeux. Il me répète inlassablement:

- Je suis désolé mon ange, tellement désolé. Si tu savais comme tu m'as manqué...

Ne sachant trop quoi faire, j'attends qu'il finisse par se décoller de moi. Mes yeux rencontrent les siens, et n'y résistant plus je lui donne un innocent baiser sur la bouche, testant sa réaction. Il me regarde surpris et son magnifique sourire, qui m'avait tant manqué, lui barre le visage.

- Si tu crois mon coeur que cela va suffire pour tous ces jours passés loin de temps, tu te trompes. J'ai besoin de beaucoup plus mon ange.

Sans autre avertissement, il me dévore les lèvres. Plus de baisers chastes ou de timidité, son côté sauvage prend vie. J'ai à peine le temps de respirer entre deux baisers qu'il reprend mes lèvres pour une nouvelle danse. Après un long moment, on finit par se séparer, ses yeux verts me transpercent jusqu'à l'âme, et je lui rends son sourire. Enfin je me sentais revivre. Il ne me manquait plus qu'une chose...

Meute Rainblood: La légende des bêtasOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz