Chapitre 25

1.2K 79 0
                                    


Pov Jessie

« Je n'ai jamais pu lui redire qu'il avait vraiment tort, que les kilomètres n'avaient pas d'importance, pas si on aimait quelqu'un. Que les frontières et les océans n'étaient pas des obstacles, pas pour l'esprit. J'aurais aimé pouvoir lui dire ces choses, parce que les dire à voix haute à quelqu'un de réel, au lieu d'un miroir ou d'une carte postale, les aurait rendues d'autant plus convaincantes. » Emylia Hall

Cela faisait presque deux mois que nous nous étions séparés. Deux longs mois de souffrance où j'avais cru perdre la raison. Les deux premières semaines étaient passées sans encombre, j'ai repris le boulot après mes vacances. Je pensais pouvoir oublier les jumeaux en me noyant dans le travail. Mes collègues avaient été ravi que je leur reprenne autant de jour, ce qui fait que je me retrouvais quasiment tous les jours à mon boulot. Cela ne me dérangeait pas, car une fois que j'étais rentré chez moi, que je refermais la porte de mon appartement dans un silence pesant, je me rendais compte que je n'étais pas heureuse. Je ne l'avais jamais été, même avant la rencontre avec les frères, j'avais eu ma petite routine qui me satisfaisait. On pouvait dire: boulot, dodo, et re boulot. Mais je n'avais tout de même jamais vraiment trouvé ma raison de vivre.

Et puis après quelques semaines, j'ai commencé à ressentir d'horribles douleurs dans le ventre. Au début, elle avait été supportable et repartait après quelques minutes, mais un mois s'était écoulé depuis les premières crampes, la douleur est telle que je suis incapable de bouger pendant une bonne partie de la journée. D'autres symptômes avaient fait leur apparition, comme de violentes quintes de toux, des vertiges, la fatigue, l'envie de me nourrir, et j'en passe. Une fois que les douleurs ont commencé, j'ai réellement pris conscience que je ne pourrais pas échapper à mon destin. J'avais donc appelé mon frère, et je lui ai demandé combien de temps il me restait avant que je ne m'effondre complètement. Sa réponse m'avait laissé sans voix:

« C'est déjà un miracle que tu es tenu plus de 3 semaines sans leur présence. Je devrais être étonné, mais je ne le suis pas. Tu as toujours été plus forte que la plupart des gens. De plus, tes âmes-soeurs sont puissants et ce sont des bêtas. Ne joue pas trop avec le feu, tu ne tiendras pas indéfiniment. Si tu attends trop, tu pourrais bien.... tu pourrais mourir. Tes symptômes vont s'aggraver, cela ne restera pas que de simple crampe dans le ventre. À un moment donné tu vas tomber dans le coma, et la suite, je viens déjà de te le dire. Appelle les frères et demande leur de venir te chercher, le plus rapidement possible, car je n'ai pas envie de te perdre juste parce que tu es butée. On se reverra ma soeur, ceux-ci ne sont pas des adieux. »

Après cette discussion, j'avais commencé à m'être de l'ordre dans ma vie. J'avais pris la décision de quitter mon boulot, je devais tout de même finir le mois en cours. À la fin du mois, je n'aurais plus vu les frères depuis 9 semaines. Je me demande si je pourrais encore tenir ces derniers jours loin d'eux. Mes collègues avaient été attristé de mon départ. Une grande fête avait été organisée la veille, avec des gâteaux, ballons et boissons à volonté. Mes petits patients m'avaient faits quelques dessins, et j'avais même reçu une écharpe tricotée par l'une des mes plus ancienne patiente de 16ans. C'est moi qui lui avais apprit à tricoter et broder, cela l'avait empêché de tomber en dépression, après la découverte de sa maladie. À mon retour de la fête, je m'étais effondré sur le canapé, n'ayant plus la force de me trainer jusque dans mon lit. J'avais passé plus de 12 heures couchées, mais la fatigue était toujours présente. Je n'avais rien mangé depuis 2 jours entiers, et j'étais prise de tremblements depuis 1 heure. Me rendant compte que je ne pouvais plus rester couché, je me force à respirer calmement et à me lever.

Que font-ils en ce moment? Pensent-ils à moi? Viendront-ils me chercher si je les appelle? Est-ce que tout ceci n'est pas juste un rêve?

Toutes ces questions se bousculent dans ma tête. Je sens une horrible migraine arrivée, et prends donc un anti-douleur. Prenant mon livre sur la table de la cuisine, je vais m'installer sur mon balcon. L'air frais me fait du bien, et je laisse mes pensées vagabonder vers les jumeaux, mes « âmes-soeurs ».

Meute Rainblood: La légende des bêtasWhere stories live. Discover now