Chapitre 18

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Pov Jessie

« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. » Bertolt Brecht

La journée se passe sans accroc. Mon neveu et moi avons joué pendant plus d'une heure avec sa balle. On s'était fait une partie de foot. Au début je voulais le laisser gagner au moins quelques fois pour renforcer son estime de soi. Déformation professionnelle, je faisais toujours attention à valoriser les enfants, alors mettre des buts à chaque fois n'aurait pas été sympa. Pourtant la partie ne se passa pas franchement comme prévu. Mon neveu m'a battu à plat de couture, même sans que je fasse semblant de perdre. Je ne savais pas qu'il s'était autant amélioré en quelques mois. Quand j'en avais fait la remarque à mon frère, il avait rigolé jusqu'à avoir les larmes aux yeux: « Désolé, j'aurais dû te prévenir. Il est le meilleur de son équipe. Le foot est une grande passion pour lui. ». En une heure, j'avais été ratatiné par un enfant allant encore à l'école primaire. Mais bon il s'est bien amusé, c'est le principal.

Après un léger déjeuner, salade, tomate-mozzarella, et melon-jambon, j'avais aidé mon frère à traire ces vaches. Il régnait une certaine fraicheur dehors. Pas encore trop froid pour que la neige puisse tomber, mais assez pour qu'une veste rembourrée s'impose. Les météorologues avaient prévu qu'il ne ferait pas aussi froid que l'année dernière. Je l'espérais bien. La chaleur ne m'a jamais inspiré, mais le froid polaire encore moins. Je passe le reste de la journée à m'occuper des petits veaux. Une occupation plus que prenante, car il y en avait quelques dizaines dans le troupeau.

En fin d'après-midi, je me sentais d'humeur à faire une petite balade. Je retourne voir mon frère dans la maison, et lui lance ma requête:

- Salut frérot, tu veux venir te balader un peu avec moi? Il faut que je me dégourdisse les jambes. Peut-être que je pourrais aussi mettre en place un plan pour la suite de ma vie.

- Si tu veux. Mais je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai promis de garder les enfants ce soir, pour que ma femme puisse partir au restaurant avec des amis. Il faut que je sois rentrée dans max 2 heures.

Sur ces mots, mon frère se lève et va en direction de sa chambre. Pour se changer, je suppose. Je trouve toujours aussi étrange comment mon frère appelle son épouse: « ma femme ». Elle fait pareil que lui et le nomme « mon mari ». Une marque d'affection entre eux. Je ne les attendais que rarement s'appeler par leurs prénoms respectifs. Je ne sais pas si je dois trouver cela normal ou alors beaucoup trop romantique à mon goût.

On peut dire que je n'ai pas une grande expérience des hommes. Je n'avais eu que 2 petits amis dans ma vie, et ils n'étaient avec moi que pour la fortune et le prestige que pouvait leur donner mon paternel. Mauvais souvenir cette époque

Mon frère finit par revenir en tenue décontractée: jogging et sweat-shirt large. J'avais également enfilé une tenue adaptée, similaire à la sienne, avant de lui proposer de sortir prendre l'air.

On se mit en route vers les bois adjacents. On ne pouvait pas appeler cela une forêt, plutôt un petit morceau de terrain rempli d'arbres, avec un petit ruisseau, et qui délimitait les deux villages, éloignées de 7 kilomètres. Après 15 minutes de marche, mon frère finit par prendre la parole:

- J'avais dit que je ne te poserais pas de questions, mais tu comptes bientôt repartir, je me trompe?

Pas franchement surprise que mon frère me connaisse aussi bien, je me demande comment je vais pouvoir lui annoncer la nouvelle de mon départ imminent.

- Je ne vais pas te faire de long discours. Tu sais que je ne vais pas rester, j'aurais trop peur qu'il s'en prenne à toi. Disons juste que j'ai vécu un événement qui m'a donné envie de quitter ma ville un moment, et que j'ai pensé à venir chez toi, avant de continuer ma route. Je partirai demain matin.

Meute Rainblood: La légende des bêtasWhere stories live. Discover now