Chapitre 27

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Pov Jessie

« Le chagrin amoureux est l'une des plus éprouvantes blessures que nous ayons à combattre car il doit être vaincu seul, et surtout dans le plus grand des silences » Yves Simon

Le retour en avion passa finalement très vite. J'avais eu un peu peur que la boîte métallique, contenant mes poignards offerts par mon instructeur, ne passe pas la douane. Alors j'avais été honnête avec les agents et leur avait montré ce qu'il y avait dedans. Ils m'avaient demandé mes papiers pour la possession de ces armes. Comme tout était en règle, ils m'avaient interrogé pour savoir leur provenance. Je leur avais raconté une histoire proche de la réalité, mais comme ils n'ont pas vraiment voulu me croire, je pensais devoir abandonner mon équipement en Europe. Finalement les jumeaux sont venus à mon secours et sans savoir ce qui avait dans la boîte, ils m'ont aidé à passer la douane avec toutes mes affaires. J'ai bien vu le regard des deux hommes, surtout de Damian qui soupçonner quelque chose, mais je ne voulais pas révéler mes secrets pour le moment. Je leur dirais la contenance de cette boîte quand nous serions arrivé chez eux, enfin peut-être. Parfois il fallait garder quelques secrets pour soi. La confiance se mérite, si je leur disais ce que renfermait la boîte, alors je devrais leur parler de leur provenance, et de pourquoi j'avais appris leurs maniements. Pour l'instant je n'étais pas prête pour toutes ces révélations.

Dans l'avion, je m'étais retrouvé entre les deux frères qui avaient posé leurs têtes sur mes épaules. Ils s'étaient endormi avant même le décollage. Je me demandais depuis combien de jours ils ne s'étaient pas reposé. Je pouvais voir les cernes sous les yeux de Damian, et je suppose qu'il en allait de même avec son frère. Mon cas n'était pas moins critique, le sommeil semblait vouloir me tirer dans ses bras. Pour l'instant j'arrivais à m'y opposer, voulant profiter que mes âmes-soeurs dormaient pour pouvoir les contempler. J'avais fini par les appeler ainsi. J'en avais marre de combattre ce lien qui me poussait dans leurs bras. À quoi bon? Si je les repoussais trop, j'allais encore souffrir. Une seule expérience m'avait suffi, merci bien. Il fallait juste que je fasse attention à mon petit coeur, sinon j'allais le retrouver en morceaux...

Tyler semblait tellement fragile quand il dormait, alors que je savais qu'il en était tout autre. Il semblait être le plus vulnérable des deux, mais je me méfiais des apparences depuis ma plus tendre enfance. Un père pouvait cacher un monstre. Je ne considérais pas Tyler comme un monstre, pas du tout, mais je savais qu'il se rendait volontairement moins dangereux grâce à sa carrure plus élancée que massif. Il avait dit qu'il était le traqueur de la meute, ce rôle lui collait à merveille. Je le voyais bien s'accroupir dans les buissons en écoutant la nature, laissant ces instincts de loup prendre le dessus. Voyant qu'il semblait se tortiller dans son sommeil, je pose ma main sur la sienne, qu'il avait d'ailleurs posé sur ma cuisse. Il se détend en un instant, et je ne peux retenir un petit sourire bienveillant.

Une autre main vient saisir ma main libre et la serrer, tout en jouant avec mes doigts. Je me retourne pour regarder Damian. Il ne semble même pas se rendre compte de son geste, car il est endormi aussi profondément que son frère. Je soulève sa main jusqu'à mes lèvres dans un geste instinctif et lui embrasse la paume. Ce réajustant sur mon épaule, il pousse un léger soupir sans se réveiller. Il était aussi beau que son frère. Mais il était plus en muscles. Cela ne me dérangeait pas, au contraire, je trouvais que les deux se complétaient parfaitement. Je ne pourrais imaginer ma vie qu'avec l'un. J'avais besoin du soutien des deux dans cette nouvelle épreuve. Et si leur meute ne m'acceptait pas? Et si je ne leur faisais pas bonne impression? Toutes ces questions me donnaient la migraine. Je n'avais pas vraiment pensé à la suite. Je priais pour que tout aille pour le mieux, et que je sois accepté. Je ne m'attendais pas à me faire des amis, mais si les gens pouvaient éviter de me prendre pour leur soufre douleur, cela serait déjà pas mal.

Meute Rainblood: La légende des bêtasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant