Chapitre 3 : Carnage - Partie 2

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Papyrus, épuisé, s'écroula sur ses genoux, dans la poussière. Les cendres des monstres tombés au combat recouvraient tout, du sol au plafond. La porte d'entrée était explosée, ainsi que la plupart de ses fenêtres. Fort heureusement, aucun monstre n'avait tenté de s'introduire par l'étage, sans doute trop haut. Papyrus ramassa la porte au sol, toujours en un seul morceau par miracle, et la replaça à sa place. Les gonds n'existaient plus, ainsi qu'une partie du mur à droite, mais il la força à tenir en la clouant avec le reste des planches qui avaient servi pour maintenir les fenêtres fermées.

Il sortit son téléphone de son armure. Sans lui avait laissé une vingtaine de messages, lui demandant s'il allait bien, puis l'informant de la disparition de Frisk, puis lui demandant de nouveau s'il allait bien, avec de plus en plus d'empressement.

Papyrus lui envoya un simple : « Vivant. Frisk ici. », avant de tourner les talons vers la cuisine pour aller s'assurer que l'enfant allait bien. Plusieurs attaques avaient ricoché contre la porte de son placard, mais elle avait tenu le choc. Il déblaya les chaises qui bloquaient le passage et ouvrit la porte, sans doute un peu trop brusquement. Frisk poussa un cri de terreur et se jeta contre le fond du cabinet. L'enfant se recroquevilla sur lui-même, les mains sur la tête, et pleura à chaudes larmes. Il tremblait comme une feuille.

La vision frappa Papyrus de plein fouet. Il se revit à l'âge de cinq ans, dans la même position, pendant que Sans se battait et hurlait dans le salon pour sauver leurs vies. Ce n'était pas un monde pour grandir. Frisk n'aurait jamais dû se retrouver ici. Aucun enfant ne devrait être autorisé à grandir dans ce lieu maudit. Amer, il sentit son âme se serrer. Il aurait dû ramener l'enfant dans les Ruines. Frisk n'aurait jamais dû assister à ça.

Il s'accroupit pour se mettre à sa hauteur. Papyrus n'avait jamais été très doué pour réconforter les gens, mais il prit sur lui.

— Frisk ? C'est terminé. Ils sont partis.

Il tendit une main vers l'enfant. Il se dégagea d'un grand coup d'épaules et s'éloigna le plus possible de lui. Papyrus tâcha de rester neutre, mais son visage trahit quelques secondes l'immense sentiment de douleur que ce geste venait de lui procurer. Il ne voulait pas que Frisk ait peur de lui. Pas après tout ce qu'ils avaient traversé.

Le squelette observa un instant la porte du placard, et repéra un trou dans sa surface, petit, mais assez grand pour qu'un enfant puisse regarder ce qui se passait à l'extérieur. Frisk avait dû le voir se battre. Le voir tuer, et achever des monstres au sol sans aucune pitié. Papyrus ne put s'empêcher de se sentir coupable. Il retira sa main, et resta à genoux devant le placard, incapable de décider quoi faire.

— Papyrus ?

Le squelette agrippa fermement son épée et fit volte-face, avant de se figer en apercevant Sans. Son grand frère venait d'apparaître dans le salon, et regardait, un peu sous le choc, l'état de leur habitation.

— Je suis l...

Frisk le poussa brutalement et courut se réfugier dans les bras de Sans, loin de lui. Papyrus sentit sa gorge se serrer. Le squelette dans le salon serra l'enfant contre lui, surpris, avant de se tourner vers Papyrus.

— Tu vas bien ? demanda-t-il silencieusement.

Il hocha la tête, le visage fermé.

— Je vais le ramener à sa mère, et ensuite on pourra parler, d'accord ?

Papyrus ne répondit pas, et le laissa disparaître avec l'enfant. Il prit les quelques minutes que Sans prit à revenir pour tenter de calmer les tremblements de ses mains. Frisk ne voulait plus le voir. Il le détestait. Peut-être était-ce pour le mieux. Maintenant qu'il était général, ceux qu'il aimait seraient plus que jamais en danger autour de lui. Peut-être qu'il devrait envoyer Sans s'installer pour de bon chez Toriel. Il y serait plus heureux, autorisé à ne rien faire toute la journée et enfin libre de vivre sans craindre pour sa vie à chaque seconde.

Sans faiblesse | Fanfiction UnderfellWhere stories live. Discover now