2|| pain of love

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Je suis sur le parking. Ben est réputé pour arriver le premier et repartir le dernier. Je soupire et attend toujours autant, ça fait quatre ans. Qu'il pleuve qu'il neige ou qu'il vente, si monsieur Ben n'a pas un tir parfait il ne part pas. Je m'impatiente et attrape mon sac à dos pour aller dans les gradins.
Je passe entre les filles du groupes de danse qui me regardent mal, jalouse que je sois la soeur du capitaine.

Je m'installe et j'ai déjà une boule au ventre. Mon aîné n'aime absolument pas qu'on assiste aux entraînements, et il ne me ménage pas lorsque j'enfreins la règle. Mais tant pis et de toute façon comme d'habitude il commence à pleuvoir.

Quelques fois il se tourne pour voir si c'est bien moi. Mais là son coéquipier qui joue une partie contre lui demande à boire alors il se tourne complètement vers moi. Je rougis et baisse la tête l'entendant déjà dire :

— Alex putin de merde t'y arrives pas à rester sur un foutu banc ...

Il ne fini pas sa phrase qu'un ballon vient frapper son crâne et sa tête. Il tombe au sol sans bouger, il gémit. Je me roule en boule et n'arrive pas à me lever pour faire quoique ce soit. Les filles de l'équipe de danse hurlent et semblent être effarées, tout le monde donne une impression que ce n'est pas jolie à voir.
James son coéquipier accourt pour faire je ne sais quoi. Dans une lueur de lucidité qui me ramène à l'instant présent, je cours comme une hystérique et sauge la barrière. Son coach m'attrape par les épaules et me mène à l'opposé sur le banc de touche.

— Monsieur Mannord, c'est ma faute. Il s'est déconcentré en m'ayant vu. Je suis désolé. Dis je prise de panique

— Ne t'affoles pas pour ça, les pompiers et tes parents sont en route.

J'explose en sanglots, je ne suis plus maître de moi-même. Qui le serait de toute façon en voyant ça ? J'ai les frissons et mon déjeuner menace de sortir.

— coach, Bryan n'arrive pas à rattraper sa langue, venez il va s'étouffer avec ! Cri je ne sais qui

Je me mets à hurler et vois le coach courir en insultant l'idiot qui a criée cette information haut et fort.

Et c'est ainsi que j'ai tuée mon frère.

Mon hurlement me fais sursauter et je me réveille débraillée en pleurant, plutôt sanglotant même. Je touche mon front. Je suis trempée et je n'ai plus de souffle. Maman se lève plus calmement pour arriver dans ma chambre. Un an que ce cauchemar, ce souvenir pour le coup, ne me quitte pas. Alors elle met sa main sur mon dos et embrasse mon front. Cette femme ne m'en a jamais voulue. De toute façon je crois qu'elle même n'a pas dans sa tête la totalité de l'accident.

— Avec le changement du déménagement, c'est normal Alex. Ne sois pas trop dure avec toi même. Allez, sors prendre l'air un peu dans le jardin.

J'embrasse sa joue et je saisis mon paquet de cigarette ainsi qu'un briquet et enfile une veste de jogging qui doit lui appartenir au vu de l'écart de taille. Je descend les escaliers et traverse machinalement le salon pour me rendre au jardin. Il y a un petit escalier entre la terrasse où il y a la table et le jardin alors je m'assois sur le mini rebord et cale ma cigarette dans ma bouche et l'allume. C'est pas ouf de remplacer un vide par un mouvement de fumée dans mes poumons, je ne suis pas bête. Pourtant je crois que je n'ai pas d'autres trucs pour essayer de me punir. De toute façon la punition n'est jamais de manière saine.

— Ridicule.. me chuchotais je à moi même

— Tu me manque.. ajoutais je en regardant les étoiles

Pour ne pas trop penser à ce que je viens de vivre pour la énième fois, je regarde aux alentours et vois la lumière allumé chez les divas. On entend un bruit vague mais je pense qu'ils ont dû insonoriser la maison.

Pain of love- Bill KaulitzWhere stories live. Discover now