Chapitre 35

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Je n'ai pas revu Oliver. Je pense qu'il a beaucoup de travail mais peut être aussi qu'il m'évite. J'admet l'idée qu'il puisse m'esquiver même si je n'arrive pas à y croire. Cela me fait plus de mal de penser qu'il s'éloigne de moi. Pourquoi m'esquiverai – t – il ? Je n'arrive pas à comprendre. M'évite – t – il seulement pour la proposition que je lui ai faite ? Je m'interroge : qu'est-ce que tout ça veut dire ? Je pense qu'il y a une autre raison à son absence et je préfère m'imaginer que c'est autre chose. Je me rends dans mon bureau pour pouvoir travailler toute la matinée. Cela occupera mon esprit.

            On toque à ma porte. Je n'attends personne. Cela me surprend dans un premier temps mais demande à la personne derrière la porte d'entrer. Surement un conseiller venu me demander un renseignement important. Ma bouche s'ouvre en grand. Comment sont – ils entrée dans le château ? Devant moi, se trouve Louis de Leigh et Henri de Wellington. Je n'ai pas revu Louis depuis le jour où je lui ai intimé de partir du château et de ne plus revenir. Je ne me lève pas pour les accueillir. Je ne sais même pas pourquoi ils sont venus là. Je suis surprise. Pourquoi ? Henri de Wellington, ce personnage détestable, que je ne veux plus voir, se tient devant moi. Il se racle la gorge comme s'il voulait me parler. Il prend la parole et je le coupe instantanément.

—     Avez-vous donc oublié que j'étais votre Reine, Lord Henri ? Je ne pense pas vous avoir invité à parler...

            Mon ton est sec. Ce personnage me débecte au plus au point. Il grimace. Je l'ai vexé ou peut être même énervé.  Je regarde Louis dans les yeux. Il a le regard dans le vide. Il ne ressent rien. Son regard fuit le mien.

—     Pensez-vous vraiment que j'ai besoin de votre avale pour parler ? Vous n'êtes qu'une salope qui a volé ma place sur le trône d'Angleterre...

            Mes yeux s'écarquillent. Je suis choquée de ces paroles. Je ne m'attendais pas à tant de violence. Comment peut – il se permettre ce genre de chose ? Je sais qu'il est complétement timbré mais je ne pensais pas au point de me parler aussi mal. Je sais à quel point il respect la couronne anglaise et il s'avère que c'est moi.

—     Que vous m'aimiez ou pas ne change rien, je suis votre reine et à ce titre, vous me devez le respect. Dis – je.

—     Oh plus pour longtemps... chuchote – t – il.

            J'entends sa phrase que de loin et pense avoir mal entendu. Plusieurs minutes s'écoulent sans qu'aucun d'entre nous ne parle. La pièce est silencieuse. Seuls les oiseaux chantent au-delà des fenêtres. Je commence à avoir peur. Louis arpente la pièce de gauche à droite. Il semble nerveux comme s'il préparait quelques chose. Je ne peux m'empêcher d'avoir peur et me reculer au plus loin dans ma chaise.

—     Que voulez – vous ? demandé – je n'y tenant plus.

—     Vous racontez une histoire majesté.

            Son sourire s'étend de long en large. C'est sûr, ils ont préparé quelques choses et je ne suis pas en sécurité. Je ne comprends rien à la situation. Bien évidemment, c'est dans un moment comme celui là qu'Oliver est aux abonnés absents. Où peut donc-t-il être? J'ai besoin de lui. Je tente de ne pas montrer ma peur aux deux hommes présents. Je prie pour que quelqu'un entre dans la pièce. Je ne peux pas sortir, ils sont devant la porte. Les fenêtres sont beaucoup trop hautes... Je suis prise au piège. Le lord commence son récit.

—     Edouard, paix à son âme, avait perdu sa femme et le chagrin qui le rongeait l'empêchait d'avoir des enfants. J'étais désormais sûr d'être roi. La reine mère ne le voulait pas, elle savait que votre père était l'héritier légitime. Je n'étais que second dans la liste. Quand j'ai appris qu'il existait, j'étais dans une rage folle. Le trône, c'était le mien. J'étais prêt à tout pour avoir la couronne.

Reine de CoeurWhere stories live. Discover now