Chapitre 30

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J'ai tellement bien dormi mais j'ai l'impression que ce qu'il s'est passé hier est seulement un rêve. Nous nous sommes embrassé si passionnément. Je ne me suis jamais sentie aussi bien. Nous nous sommes quittés sans rien dire mais une discussion s'impose tout de même. Je n'ai pas envie de passer à côté de lui. Il est tellement essentiel à ma vie. Aujourd'hui est un jour sans boite rouge, un jour de congé dans ma vie de reine. C'est d'ailleurs le seul de l'année. Mais je vais faire un discours pour noël à tous mes sujets. Emma a préparé un petit speech. La télé est venue avec une caméra pour pouvoir passer en direct.

            Je m'installe au bureau. Il y a derrière moi des portraits de mes parents, d'Edouard, de la famille De gray. J'aime bien cette endroit, la pièce est vieille mais elle en impose. Je m'assois sur une chaise. Les lumières s'allument et m'éblouissent si bien que je dois fermer les yeux quelques secondes pour m'habituer à la luminosité. La caméra s'allume et un homme derrière me donne un compte à rebours pour le direct. 3,2,1... une lumière rouge clignote. Je suis en direct.

—     Mesdames, messieurs, mes chers sujets... Cette année a été riche en émotion pour nous tous. J'en suis la première à avoir pris conscience de la chance que j'avais d'être ici en Angleterre. La mort d'Edouard nous rappelle à quelle point il est important de prendre soin de nos proches et de leur rappeler que nous les aimons et les chérissons. Edouard était un roi bon et intègre. J'espère être digne de son héritage. Cette période de noël est encore plus propice à cela. C'est mon premier noël en tant que reine et j'ai constaté une nation unis dans la douleur de la perte mais aussi dans l'espoir d'un proche renouveau. C'est une nation qui avance et qui promet tellement de chose. Je suis fière d'être votre reine. Et j'espère être digne de vous. Joyeux noël et je vous souhaite une belle année à venir.

            La caméra s'éteint et je souffle. Le discours est court et concis. Le royaume unis a été calme et j'ai mentionné Edouard qui était un roi aimé et sa disparition a marqué la population, un dernier hommage était important. Je suis fière de tout le chemin parcouru depuis mon arrivé dans cette vie. Je me lève et quitte la pièce. Oliver est présent en sortant de la salle. Il ne me regarde pas et fait comme si rien ne s'était passé hier soir reprenant sa place de garde du corps.

—     Madame, Anabeth et Sarah vous cherche.

—     Oliver ?

—     Oui, Madame ?

—     Vous savez que vous n'êtes pas obligé de travailler aujourd'hui.

            Je tente de chercher son regard mais ne le trouve pas. Il ne dit rien et part. Je n'aime pas ça. Il est froid. J'ai l'impression d'avoir imaginé ce qu'il s'est passé hier. Je ne sais pas s'il m'évite.  Je me sens vexé mais je tente de mettre de côté cette pensée et va rejoindre Anabeth et Sarah.

            Les deux filles m'attendent avec des habits chauds. Je les regarde bizarrement et ne comprend pas pourquoi elles sont accoutrées ainsi. Sarah me montre la fenêtre dehors. La pelouse est cachée par un tapis blanc. Il a neigé cette nuit. Je suis tellement heureuse qu'un sourire se dessine et fend mon visage. J'aime tellement la neige, bien plus qu'une enfant. Je cours dans la chambre enfilé des vêtements chauds pour sortir dehors.

            Je prends les mains d'Anabeth et de Sarah et courent dehors les emportant avec moi. Je trébuche dans les escaliers de l'entrée et tombe la tête la première dans la neige. Je me lève et regarde les filles qui s'étouffent de rire. Je ris avec elle. Mon nez est congelé. Je suis sûr qu'il a pris une couleur rouge. J'attrape une boule de neige et l'envoie dans la tête à Sarah qui ne rigole plus du tout après cela. Nous jouons dans la neige et nous nous envoyons des boules de neige. Je profite de ce moment avec mes deux amies. J'ai construit un petit rempart pour me protéger des envois de Sarah et Anabeth.

—     Les filles vous ne m'aurez pas, j'ai un stock d'enfer ! crie Anabeth au loin derrière un petit buisson où elle a trouvé refuge.

            Nous rigolons toutes les trois en cœur, j'envoie une première boule de neige sur Sarah à ma gauche et tente sur Anabeth derrière son buisson. Les deux n'atteignent pas leur cible et les filles se moquent de ma tête. Ce moment me fait un bien fou. Je n'ai pas l'impression d'être une reine mais seulement une simple fille qui joue avec ses amis. Je relève la tête et voit Sarah envoyé une boule de neige dans ma direction. J'ai juste le temps de l'esquiver en baissant la tête. J'ai eu chaud. J'entends la boule s'écraser contre quelques choses derrière moi et voit Sarah mettre ses deux mains sur sa bouche et s'empêcher de rire. Je me retourne et voit Oliver retirer la neige sur son visage. Je ris de bon cœur et voit Oliver opérer un demi-tour avec un air renfrogné. Je ne peux pas le laisser partir comme ça.

            Je lui cours après. Je fais vite, c'est peut-être une occasion pour lui parler. Je grimpe les marches et le rattrape. Il marche de façon tellement fière. Sa tête est haute. Je réussis à le rattraper au travers d'un couloir. Je lui prends la main et le retourne vers moi.

—     N'en veut pas à Sarah, elle me visait moi. Lui dis – je.

—     Je ne lui en veux pas...

            Son ton est tellement froid. Je suis donc sûr et certaine, il m'évite et je n'en ai absolument pas envie. Il faut qu'il me parle. Je ne sais pas si j'ai fait quelques choses de mal. Je n'ai pas envie d'avoir tout gâcher.

—     Alors c'est quoi le problème ? demandé – je d'un ton agacé.

            Il me regarde avec de gros yeux et me prend par la main pour m'emmener dans un petite pièce à l'écart des oreilles indiscrètes.

—     Le problème c'est que nous nous sommes emportés hier soir, Elisabeth, tu es reine, nous ne pouvons pas nous comporter ainsi...

            Ses yeux se baissent et je ne les jamais vu ainsi. Il a l'air pour une fois très fragile. Il semble contredire ses émotions. Je n'ai qu'une seule envie depuis hier, c'est de pouvoir remettre mes lèvres sur les siennes.

—     Oliver...

            Je prends ses mains dans les miennes et le rapproche de moi. Ma main se dirige instinctivement sur son visage et colle mon front contre le sien. Je sens son souffle et nos yeux se ferment. Nous restons un certain moment comme cela. Je prends ensuite son menton et lui relève la tête. Nos yeux se plongent les uns dans les autres. 

—     Nous ne pouvons pas. Tu es une reine ! chuchote – t – il.

—     Regarde moi Oliver, je n'en ai rien à faire ! Je me suis sentie bien hier soir avec toi, dans tes bras et j'ai envie de ressentir ça autant de fois que je le peux...

            D'un seul coup, ces lèvres brulantes se posent sur les miennes. Elles sont sucrées. Ses mains se glissent jusque dans le bas de mon dos me procurant des frissons. Les miennes se dirigent dans ses cheveux. Je ne veux pas qu'il me lâche, plus jamais.

Reine de CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant