L'épée du désert

~Chapitre 17~

Pdv de Yesmine:

Je ne sais même plus depuis combien de temps est-ce que je suis ici, dans ma chambre.

Ma mère et mes frères sont venus me voir pour être sur que j'allais bien.

J'ai essayé de forcer des sourires et de leur dire que ça passera, mais je ne pense pas que ce sera le cas.

Je suis exténuée et pourtant je passe toutes mes journées dans mon lit, allongée à rien faire.

Je n'arrive plus à manger, à dormir, à lire. 

Rien.

Je me sens vide.

Mais est-ce que lui de son côté c'est la même ?

Peut-être qu'il est déjà passé à autre chose et qu'il s'en fout royalement de moi....

Je ne sais pas et je n'ai aucun moyen de le savoir.

Ma chambre est silencieuse. Aucun bruit ne se fait entendre mis à part quelques bruits sur la baie de ma terrasse. Sûrement les branches d'arbres.

...

Attendez.

Il n'y a pas d'arbres devant ma terrasse.

Je me lève vite, et décale légèrement mes rideaux afin de voir ce qui se passe à l'extérieur.

Et quelle fut ma surprise lorsque mes yeux tombent sur des iris aussi sombre que le ciel d'une nuit d'hiver.

Lui.

Badr était debout, sur ma terrasse.

Comme d'habitude. Me rappela mon insolente de conscience.

J'étais pétrifiée sur le moment, j'avais peur et j'étais heureuse en même temps.

Je me suis même retrouvée hésitante sur si oui ou non je lui ouvrais ...

Mais son regard avait l'air... différent.

Plus dur, plus sérieux, plus autoritaire.

Et ça m'avait fais agir immédiatement, j'ai donc finis par lui ouvrir et sortir le rejoindre sur ma terrasse.

-Yesmine.

Il prononce mon prénom d'une telle force que mon âme quitte l'espace d'un instant mon corps.

Des frissons m'avaient littéralement paralysés.

-Badr.

-Tu m'as atrocement manqué aujourd'hui.

-Je...

Je ne savais pas quoi répondre, moi aussi. Moi aussi il m'avait atrocement manqué.

Mais je ne sais plus si je suis en droit de lui dire ce genre de chose.

Si notre histoire est finie alors je ne voudrais pas lui donner de faux espoirs.

Le faire souffrir.
Me faire souffrir.
Nous faire souffrir.

Je finis par m'assoir sur l'un des fauteuils alors que ma tête me faisait mal.

-Dis le Yesmine. Dit-il en s'asseyant en face de moi. Dis le moi que je t'ai également manqué.

Sa voix était imprégnée de douleur.
Ça m'arrachait le cœur.

Mais je sentais que cette fois-ci c'était différent. Qu'il y avait une autre raison derrière son ton, son air fatigué et sérieux, lui qui m'avait toujours montré une facette joyeuse et très nonchalante.