L'épée du désert

~Chapitre 5~

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Pdv de Yesmine :

Non pas lui.
Pas maintenant.

-Qu'est-ce que tu fais ici seule ? Me dit-il d'une voix que je devine neutre.

-Ça ne te regarde pas. Dis-je en m'apprêtant à partir.

-Regarde moi. Dit-il en me retenant par le bras.

-Ne me touche pas ! Dis-je en me libérant de sa poignée. Pour qui tu te prends ? Je ne t'appartiens pas, et je ne t'appartiendrais jamais. Est-ce que je me suis faite clair ?

- Je vois. Dit-il après un petit moment de silence.

-Tant mieux. Maintenant décale toi, je veux passer.

-Non. Répond-il le plus simplement du monde.

-Pardon ? Je pensais avoir été claire.

-Oui, tu as été très clair, mais je n'ai jamais dit que j'acceptais. Dit-il un petit sourire en coin.

-À quoi est-ce que tu joues ? Pourquoi avoir décidé de demander ma main alors que tu pouvais demander celle de la fille de l'empereur ?

-Car je n'avais tout simplement pas envie d'épouser la fille de l'empereur comme tu l'appelles.

-Oui, et bien moi non plus je n'ai pas envie de t'épouser.

-Tu ne peux pas répondre maintenant. Dit-il en perdant son petit sourire.

-Ah oui, et pourquoi donc ? Dis-je en haussant un sourcil face à tant d'arrogance.

-Car tu ne m'a pas encore donné de chance. Tu ne sais rien de moi, mis à part ce que tout le monde sait et donc autrement dit ce que j'ai décidé de partager sur moi, c'est-à-dire pas grand chose.

Il n'a pas tort, mais...

Que suis-je en train de penser ! Je ne dois pas le laisser m'amadouer avec ses paroles.

- Je vais encore le répéter, je ne suis pas intéressée.

-Tu n'es pas intéressée ou bien, tu te sacrifie pour ta cousine ? Dit-il d'une voix rauque.

-Je... Dis-je choquée sans savoir comment poursuivre ma phrase.

-Je suis au courant. Et je sais très bien ce qui se passe, elle m'a fait part de ses sentiments à plusieurs reprises par le biais de lettres. Des lettres que j'ai pris soin d'ignorer afin de ne pas la blesser et souiller sa dignité. Mais elle n'avait pas l'air de comprendre. Ce n'est pas de ma faute, si elle est éprise de moi.

-Je ne vous autorise pas à parler d'elle d'une telle manière ! Dis-je en bouillant de colère.

-Ça ne sert à rien de t'énerver, je ne dis que la vérité et toi-même tu le sais. Enfin tout ça pour te dire qu'il n'y a rien entre nous, il n'y a jamais eu quoi que ce soit et il n'y aura jamais quoi que ce soit. Je ne lui dois rien et toi non plus. Alors ne t'interdis pas de vivre pour qui que ce soit.

-Tu ne sais même pas de quoi tu parles. Amira est comme ma sœur, la sœur que je n'ai jamais eu. Nous avons tout partager depuis l'enfance et la voir me détester à cause d'un homme est la pire chose qui puisse arriver. Dis-je d'une voix faible. Je ne peux pas lui faire ça.

-Essaye de penser à toi comme tu penses aux autres, tu verras comment ta vie changera. Dit-il d'une voix profonde.

Ces mots eurent un effet indescriptible sur moi.

J'essayai de paraître indifférente à ses paroles mais il a visé juste.

C'est vrai. Je pense toujours au bonheur des autres avant le mien.

Mais ce n'est pas une mauvaise chose n'est-ce pas ?

-Donne-moi une chance, c'est tout ce que je te demande.

-Tu as une semaine. Prononçai-je subitement. 

-Une semaine. Répéta-t-il en plongeant son regard dans le mien.

-Si au bout de cette semaine, tu n'as pas encore réussi à me convaincre d'accepter ta demande, alors je ne veux plus jamais entendre parler de toi. Dis-je en fuyant son regard. 

-J'aime beaucoup l'idée. Dit-il en riant.

Un rire qui laisse paraître une confiance énorme, comme s'il avait déjà gagné d'avance.

-Bonne soirée. Dis-je en le contournant pour partir.

-Attend, une seconde.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Je tenais à te donner ceci. Dit-il en me tendant un livre.

-Et en quelle occasion ?

-Je n'ai pas besoin d'occasion pour t'offrir quoi que ce soit.

Je ne dis rien et prend le livre.

-Tu as l'air de toi aussi beaucoup apprécier cet auteur, alors lorsque je l'ai vu ce matin au marché, j'ai pensé que c'était une bonne idée de te l'offrir.

C'est l'auteur du livre que je lisais le soir où il est monté sur ma terrasse.
L'auteur pas très connu mais qu'il avait l'impression de connaître lui aussi. 

Il s'en souvient.

Contre mon gré, mon corps réagit d'une manière qui m'est totalement inconnue.

Je ressens des petits picotements au niveau de mon ventre, et des frissons se prennent de moi tout à coup.

-Je...

-Accepte le. Dit-il d'un ton qui ne laissait place à aucun refus.

-Bien.

-Tu peux disposer maintenant. Non pas que ta présence me dérange mais la mienne a l'air de t'irriter. Dit-il d'un ton taquin.

Je ne répond rien et part.

Je ne sais pas si c'était une bonne idée de lui donner une chance.

J'étais censée lui dire de partir et de ne plus jamais m'adresser la parole.

Mais j'ai fais tout le contraire. 

Je suis stupide.

Je rentre vite à l'intérieur où Amira et sa mère me foudroient du regard.

Tout le monde dîne mais je n'arrivais pas à avaler quoi que ce soit.

Lorsque nous partîmes enfin, je monte immédiatement dans ma chambre.

Les souvenirs de cette soirée me reviennent et mes joues deviennent soudainement chaudes.

Je pose mes mains de chaque côté pour essayer de baisser la température de celles-ci.

Qu'est-ce qui m'arrive.

Je n'arrive pas à m'arrêter de penser à lui.

Sa manière de me regarder, de parler, sa voix, sa confiance en lui. Son caractère, un mélange d'autorité et de calamité.

J'essaye d'occuper mon esprit à autre chose mais lorsque mes yeux tombent sur le livre qu'il m'a donné quelques instants en arrière cela ne m'aide pas.

Je me dirige vers mon lit après m'être changée et décide de commencer la lecture de ce roman.

Et c'est ce que je fis une bonne moitié de la nuit avant de m'endormir.

Demain sera une meilleure journée je l'espère.

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